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Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Gaskell
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trouver, mais de là où elle était, Margaret ne
voyait rien. Dixon se tourna vers elle et lui dit :
    — Vous savez, cela ne me plaît guère de vous révéler ce
que je cherchais, parce que vous avez déjà bien assez de soucis sur les épaules,
et je sais que cela ne fera qu’ajouter au reste. Je ne voulais vous parler de rien
avant ce soir, peut-être ; mais pas maintenant, de toute façon.
    — De quoi s’agit-il ? Dites-le-moi sans plus attendre,
Dixon, je vous en prie.
    — Cette jeune fille que vous allez voir, la fille Higgins...
    — Eh bien ?
    — Eh bien, elle est morte ce matin, et sa sœur est là...
et avec une drôle de requête. À ce qu’il paraît, la jeune fille désirait être enterrée
avec quelque chose vous appartenant, et c’est cela que la sœur est venue demander.
Alors j’étais en train de chercher un bonnet de nuit pas trop neuf pour le lui donner.
    — Oh, laissez-moi en choisir un ! s’écria Margaret
en larmes. Pauvre Bessy ! J’étais loin de me douter que je ne la reverrais
plus.
    — Et puis ce n’est pas tout. Cette fille, en bas, voulait
que je vous demande si vous souhaitiez voir sa sœur.
    — Mais elle est morte ! s’exclama Margaret en pâlissant
légèrement. Jamais je n’ai vu un mort. Non, j’aimerais mieux éviter...
    — Jamais je ne vous aurais posé la question si vous n’étiez
pas venue dans votre chambre. Je lui ai déjà dit que vous n’iriez pas.
    — Je vais descendre lui parler, décréta Margaret, craignant
que les manières plutôt sèches de Dixon ne blessent la pauvre fille. Aussi, prenant
le bonnet, elle se rendit à la cuisine. Le visage de Mary était gonflé à force d’avoir
pleuré, et elle fondit à nouveau en larmes en voyant Margaret.
    — Oh, Miss, elle vous aimait, elle vous aimait, oui, elle
vous aimait tant !
    Et pendant un bon moment, Margaret ne put lui en faire dire davantage.
Enfin, ses phrases de compassion et les admonestations de Dixon finirent par décider
Mary à donner quelques détails. Nicholas Higgins était parti le matin en laissant
Bessy dans le même état que la veille. Mais au bout d’une heure, son état avait
beaucoup empiré, et une voisine avait couru chercher Mary à l’atelier, car on ne
savait pas où trouver leur père. Bessy avait rendu l’âme quelques minutes après
le retour de sa sœur.
    — Y a pas deux jours qu’elle a demandé à être enterrée avec
quelque chose de vous. Jamais elle se fatiguait de parler de vous. « J’ai jamais
rien vu de plus joli », qu’elle disait. Elle vous aimait beaucoup. Ses derniers
mots ont été : « Donne-lui mon souvenir affectueux et empêche le père
de boire. » Vous allez venir la voir, Miss ? Elle aurait été très honorée,
je le sais.
    Margaret hésita à répondre.
    — Oui, peut-être. Oui, j’irai. Je viendrai avant le repas
de ce soir. Mais où est votre père, Mary ?
    Mary secoua la tête et se leva pour partir.
    — Miss Hale, souffla Dixon, à quoi bon aller voir cette
pauvre fille sur son lit de mort ? Je ne dirais rien contre, si ça pouvait
lui faire du bien, à cette malheureuse. Et j’irais volontiers moi-même, si ça pouvait
la contenter. Ces gens du commun, ils croient que c’est une marque de respect envers
le défunt. Eh bien, dit-elle en se retournant brusquement, je vais vous accompagner
auprès de votre sœur. Miss Hale a trop à faire, elle ne peut pas. Sinon, elle
y serait allée elle-même.
    La jeune fille jeta un regard lourd de regret à Margaret. La
visite de Dixon représentait certes une marque de respect, mais à ses yeux, ce n’était
pas la même chose. Du vivant de Bessy, sa pauvre sœur avait éprouvé quelque jalousie
face à l’intimité qui s’était créée entre elle et la jeune demoiselle.
    — Non, Dixon, dit Margaret d’un ton décidé. J’irai. Mary,
vous me verrez cet après-midi.
    Et redoutant sa propre lâcheté, elle sortit, afin de s’interdire
toute chance de pouvoir revenir sur sa décision.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
    CHAPITRE
III
     
    Consolation aux affligés
     
     
    «   De
la croix à la couronne, dur est le chemin.
    L’âme
assaillie d’épreuves luttera sans fin.
    Garde
courage, ami, le combat cessera
    Et dans
la paix du Christ enfin tu régneras . »
    Kosegarten [65] .
     
    «   En
vérité, aux jours heureux, nous n’avons pas besoin de Dieu ; Mais que survienne
le malheur, et nous crions vers le Seigneur.  »
    Mrs Browning [66]

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