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Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Gaskell
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levant pour suivre sa mère, qui prenait congé
de Mrs Hale avec dignité, dans un froufrou de soie.
    — Si j’étais vous, j’aurais à cœur de tout savoir dessus,
répondit Margaret à mi-voix.
    Dans la voiture qui les ramenait, Mrs Thornton fit la leçon
à sa fille :
    — Fanny ! Nous serons polies avec ces Hale, mais pas
d’amitié irréfléchie avec la jeune, dit-elle. Elle ne t’apportera rien de bon, à
ce que je vois. La mère semble bien malade. Elle a l’air d’une bonne personne, très
douce.
    — Je n’ai pas l’intention de me lier d’amitié avec
Miss Hale, maman, répondit Fanny avec une moue boudeuse. Je ne faisais que
mon devoir en lui parlant et en essayant de l’intéresser.
    — Soit, eh bien, en tout cas, nous avons fait ce que désirait
John.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
    CHAPITRE
XIII
     
     
     
    Une petite
brise dans un lieu étouffant
    Doute
et souci, peur et chagrin
    Ne sont
qu’autant d’ombres sans fin :
    La mort
ne triomphera point.
     
    Nous
marcherons dans les déserts Les labyrinthes où chacun erre /Et dans les noirs chemins
sous terre / Mais si le Guide souverain / Nous mène, chaque obscur chemin Nous conduira
au jour divin. / Après les trajets téméraires / Nous retrouverons tous nos frères
/ Dans la maison de notre Père.
    R. C. Trench [31] .
     
     
    Dès le départ de leurs visiteuses, Margaret monta précipitamment
dans sa chambre, mit son châle et son chapeau, et courut chez les Higgins afin de
prendre des nouvelles de Bessy et lui tenir compagnie aussi longtemps que possible
avant le repas. Tout en marchant dans les rues étroites et pleines de monde, elle
se rendit compte de l’intérêt qu’elles avaient pris à ses yeux pour la simple raison
qu’elle se souciait désormais de quelqu’un qui habitait l’une d’elles.
    La sœur de Bessy, Mary, la jeune souillon débraillée, avait fait
de son mieux pour ranger la maison en prévision de la visite attendue. Le centre
du plancher avait été frotté à la pierre bourrue tandis que sous les chaises, les
dalles de pierre, qui n’avaient pas été lavées, avaient gardé leur couleur foncée.
Malgré la température douce, un grand feu brûlait dans la cheminée, répandant une
chaleur de fournaise. Margaret ne comprit pas que l’abondance de charbon pour cette
flambée était de la part de Mary un signe d’hospitalité en son honneur, et elle
crut que la chaleur oppressante était nécessaire à Bessy.
    Celle-ci était assise sur un pouf, ou ottomane, sous la fenêtre.
Elle était beaucoup plus faible que la veille, et fatiguée de se redresser à chaque
fois qu’elle entendait un pas pour voir si c’était Margaret qui arrivait. Maintenant
que Margaret était là, assise à côté d’elle, Bessy se laissa aller en arrière, silencieuse,
se contentant de regarder la visiteuse et de toucher ses vêtements avec un émerveillement
enfantin devant la finesse de leur texture.
    — Jamais j’avais compris jusqu’au jour d’aujourd’hui pourquoi
dans la Bible, les gens aimaient les étoffes douces. C’est vrai que ça doit être
agréable de porter des vêtements comme ça. On n’en voit pas souvent. En général,
ceux des gens huppés me fatiguent les yeux avec leurs couleurs ; mais une robe
comme la vôtre me repose, allez savoir pourquoi. Où vous l’avez trouvée ?
    — À Londres, répondit Margaret, très amusée.
    — À Londres ! Vous avez été à Londres ?
    — Oui. J’y ai passé quelques années. Mais ma vraie maison
se trouvait dans une forêt, à la campagne.
    — Racontez-moi, dit Bessy. J’aime entendre parler de la
campagne, des arbres et tout ça.
    Et de nouveau elle se laissa aller en arrière, ferma les yeux
en croisant les mains sur sa poitrine, dans une posture parfaitement détendue, comme
pour attendre toutes les images qu’évoquerait Margaret.
    Celle-ci n’avait jamais parlé de Helstone depuis qu’elle l’avait
quitté ; à peine en avait-elle prononcé le nom. Elle voyait le village dans
des rêves plus vivants que la réalité et, lorsqu’elle s’endormait le soir, sa mémoire
revisitait tous les lieux qui lui étaient chers. Mais à cette jeune fille, elle
ouvrit son cœur :
    — Oh, Bessy, si vous saviez combien je l’aimais, ce village
que nous avons quitté ! Si seulement vous pouviez le voir ! Il est beaucoup
plus beau que les descriptions que je peux vous en faire. Imaginez tout autour de
grands arbres dont les longues

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