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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Reynaert
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création de la SFIO
    – 1919 : fondation à Moscou de la Troisième Internationale
    – 1920 : congrès de Tours, scission de la SFIO
    – 1936 (juin) : Léon Blum premier président du Conseil socialiste
    – 1938 : échec de Blum à reformer un gouvernement ; fin du Front populaire

    Une parenthèse enchantée
    Sur le strict plan des faits, l’histoire du Front populaire est brève. Parmi le trio vainqueur, la SFIO – c’est ainsi qu’on appelle alors le parti des socialistes – est arrivée en tête. C’est pour cette raison qu’on a demandé à son chef, Léon Blum, de former un cabinet. Il le composera pour moitié de gens de son mouvement et pour moitié de radicaux – les communistes soutiennent le gouvernement, mais ne participent pas. Il ajoute un geste d’un grand poids symbolique : alors que les Françaises n’ont pas encore le droit de voter, il nomme quatre femmes à des postes ministériels.
    L’atmosphère de ce printemps est particulière, joyeuse, festive. Depuis quelques semaines, d’innombrables grèves paralysent les usines, les bureaux et même – le fait est beaucoup plus rare – des magasins. En s’arrêtant de travailler, les ouvriers, les employés ne cherchent pas à s’opposer au gouvernement en préparation, mais au contraire à faire pression sur les patrons pour le soutenir. Cela fonctionne au-delà des espérances. Dès le lendemain de son arrivée dans sa nouvelle résidence officielle, début juin, Léon Blum peut y inviter le patronat à signer avec les syndicats les « accords Matignon » – du nom de l’hôtel particulier du chef du gouvernement. Ils accordent aux salariés de larges augmentations de salaires et des droits qui existent toujours, comme celui d’être défendu par des « délégués du personnel ». D’autres grandes lois sociales suivent, celle qui réduit la durée hebdomadaire du travail à quarante heures et celle qui garantit à tous les salariés deux semaines de vacances, les fameux « congés payés ». Viennent ensuite quelques réformes de structure : le gouvernement crée « l’office des blés », pour stabiliser les prix des céréales et aider le monde agricole ; il accroît le contrôle de l’État sur la Banque de France – alors aux mains de riches financiers privés –, sur une partie de l’industrie de l’armement – ce qui n’est pas rien dans le contexte international du moment – et sur les chemins de fer – la SNCF est créée en 1937. Tout cela se passe dans un climat d’effervescence intellectuelle et culturelle extraordinaire : on ouvre les premières auberges de jeunesse, on réfléchit, sous l’impulsion de Jean Zay, l’énergique ministre de l’Éducation nationale, à la manière de penser une culture pour tous, on fait progresser à pas de géant cette idée nouvelle pour les plus pauvres, le loisir.
    Et puis ? Et puis pas tant d’autres choses, sinon les mesures au jour le jour que se sent obligé de prendre un gouvernement qui fait ce qu’il peut pour surmonter ses contradictions politiques, pour venir à bout des difficultés économiques et affronter ce monstre aux mille visages qui s’appelle le réel.
    Dès juillet, un vent mauvais est arrivé du sud. Depuis le Maroc où il est en garnison, un général espagnol nommé Franco a lancé le signal de la rébellion contre le gouvernement légal et républicain de son pays. Il vient de lancer la « guerre d’Espagne », et de créer une onde de choc qui se propage dans toute l’Europe et commence à ébranler la coalition au pouvoir à Paris. Faut-il intervenir pour sauver les frères républicains ? Blum le voudrait. Les communistes, derrière Staline, le voudraient. Les radicaux, pacifistes absolus, n’en veulent à aucun prix, pas plus que les alliés britanniques, qui craignent que le conflit ne dégénère en guerre européenne. Hitler et Mussolini n’ont pas ces scrupules, ils ne craignent pas la guerre, ils préparent celle qu’ils ont en tête en envoyant leur aviation et leurs bombes écraser les républicains. Blum doit se contenter d’une très jésuitique « non-intervention relâchée », consistant à demander en douce aux douaniers de bien vouloir fermer les yeux quand passent, à Marseille ou à Perpignan, des bateaux chargés d’armes ou des camions emplis de fusils.

    Dès les élections, le grand capital a eu peur. L’or a fui, les réserves sont vides. En octobre, il faut dévaluer le franc.

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