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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Reynaert
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un génocide assez comparable à celui des Juifs, celui des Tziganes. Selon le musée mémorial de l’Holocauste de Washington, entre un quart et une moitié du million de Tziganes vivant en Europe avant la guerre auraient été assassinés.

    De la même manière, on sait gré aux historiens d’avoir fait évoluer la perception que nous pouvions avoir de l’attitude de la France pendant cette période. Pendant longtemps, nous expliquent les spécialistes, l’opinion s’était contentée de la mythologie mise en place à la Libération par le général de Gaulle, avec l’accord des partis au pouvoir : la nation, dès le départ, était unanime pour résister contre les occupants. Et la « poignée de misérables » qui avaient choisi de collaborer avec eux ne représentaient rien d’autre qu’eux-mêmes. Le pieux mensonge correspondait sans doute aux nécessités de l’heure : il fallait reconstruire le pays, assurer une légitimité sans faille à la République, et refermer au plus vite des blessures qui auraient pu dégénérer en guerre civile. À la fin des années 1960, un célèbre documentaire, Le Chagrin et la Pitié , puis des travaux historiques précis et implacables – en particulier ceux de l’historien américain Robert Paxton – montrent que la sympathie pour Pétain était plus répandue qu’on avait voulu le croire et la collaboration de son gouvernement beaucoup plus active. Ce « retour du refoulé », comme on dit en psychanalyse, tord le bâton dans l’autre sens : les Français auraient donc tous été collabos ?
    Les années 1990 insistent sur un point particulier de l’histoire de la période, l’aide apportée par Vichy à la politique génocidaire. On juge les derniers complices de crimes contre l’humanité (procès Papon). Le président Chirac reconnaît en 1995 la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs. Et en même temps, films, livres et expositions soulignent le rôle important de ceux qui ont refusé cet engrenage et ont sauvé des vies menacées, les Justes.

    La mémoire évoluera encore. Apocalypse 2 , un extraordinaire documentaire à base d’archives, diffusé à la télévision française à l’automne 2009 avec un grand succès, a sans doute aidé à ouvrir les esprits dans un autre sens : la remise en place du conflit dans son contexte mondial. On l’a dit, le général de Gaulle en 1945 réussit à faire entrer la France dans le club fermé des vainqueurs. Compte tenu du poids réel du pays, cela tenait du miracle. Il ne s’agit pas de minimiser le rôle joué par les combattants des armées françaises qui prirent part à la victoire mais de ramener les choses à leur juste proportion. À cause de la défaite de 1940, en réalité, la France n’a joué dans la Seconde Guerre mondiale qu’un rôle marginal. Le combat contre le nazisme a été gagné d’abord grâce à l’incroyable ténacité de la Grande-Bretagne, seule à résister pendant près d’un an, avant d’être rejointe par l’URSS, poussée dans la guerre par l’agression allemande de juin 1941, puis par les États-Unis d’Amérique, attaqués en décembre 1941 par le Japon.
    Le volet extrême-oriental du conflit est d’ailleurs souvent oublié de notre côté du monde : qui est conscient ici du tribut de huit millions de morts payé par la Chine ? Souvent le degré des souffrances vécues par l’Est de l’Europe est aussi mal évalué. L’occupation fut rude en France mais elle fut d’une brutalité sans comparaison avec celle, inouïe, que connut la Pologne : 6 millions de Polonais furent assassinés pendant la guerre, parmi lesquels 3 millions de Polonais juifs, et autant de non-Juifs. Dans la délirante hiérarchie des races qui leur servait de programme politique, les nazis plaçaient tout en bas les Tziganes et les Juifs, et guère au-dessus les Slaves dont ils entendaient faire les esclaves du Grand Reich. La façon dont furent traités les prisonniers soviétiques est sans commune mesure avec la situation que connurent Français ou Anglais dans les stalags  : prenant prétexte que l’URSS n’avait pas signé les conventions de Genève, les nazis se livrèrent sur les soldats russes tombés entre leurs mains à des crimes de masse, les laissant délibérément mourir par milliers entre des barbelés, sans nourriture ou sans abri, ou les envoyant dans des camps de travail créés pour les anéantir par épuisement.
    Ajoutons qu’il

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