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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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terreur
partirent.
    De toutes parts, on accourait pour combattre
l’incendie. Le dizainier de la rue s’avança vers Roncherolles et
dit :
    – Monseigneur, nous allons attaquer le
feu…
    Roncherolles répondit :
    – 
Laissez brûler !
    – Monseigneur !… les voisins…
    – Et moi je dis, entendez-vous ! je
dis :
laissez brûler !
    Et on laissa brûler ! Le soir, trois
maisons étaient détruites. Quant au cabaret, ce n’était plus qu’un
amas de décombres.

Chapitre 13 LA DAME SANS NOM.
    I – MYRTA
    Roncherolles, Saint-André, Lagarde, Roland,
depuis le matin, étaient là, sans se parler. Il n’y avait qu’eux
devant le brasier. Il y avait quelqu’un pourtant qui regardait cela
d’une fenêtre de la maison d’en face. C’était la dame sans nom.
    La nuit commença à tomber. Roland s’en alla
dîner. Le maréchal de Saint-André, enfin, prononça :
    – Cette fois, il est mort.
    Le grand-prévôt tressaillit et fixa le
brasier.
    – Lagarde, dit-il alors, celui qui a
allumé le feu passera à la grande prévôté ; je lui dois mille
écus.
    Il se tourna vers le maréchal, et, avec un
rire étrange :
    – Il était temps que cet homme
meure !
    – Oui. Le roi va être content.
    – Et la reine ! pensa Lagarde.
    – Le drôle eût été capable d’empêcher le mariage de mon fils avec votre fille, ajouta
Saint-André à voix basse.
    – Comment savez-vous !… gronda
Roncherolles.
    – Je ne sais rien. J’ai entendu dire que
ce truand osait lever les yeux sur votre fille. Et puis l’affaire
de l’auberge…
    – C’est vrai, c’est vrai ! murmura
Roncherolles rassuré.
    – Adieu, grand-prévôt ; je vais me
coucher, je tombe.
    – Il faut que vous veniez chez moi. Nous
avons à causer…
    – De quoi ?…
    – De ce mariage ! fit Roncherolles,
les dents serrées.
    Lagarde demeura seul avec deux de ses
acolytes.
    – L’animal est mort, dit l’un deux, il
faut nous en aller.
    – Nous allons rester ici toute la
nuit ! dit Lagarde.
    Tous trois allèrent se gîter à quelque
distance, dans un recoin d’où ils pouvaient surveiller les ruines
du cabaret.
    En voyant tomber Le Royal de Beaurevers,
Myrta, saisissant le flambeau placé près de la trappe, mit le feu à
la paille. Elle souleva Beaurevers dans ses bras et le descendit
dans les caves. Puis, remontant, prit le flambeau, rabattit la
trappe et l’assujettit à l’intérieur. Tout cela demanda les deux
minutes pendant lesquelles les sbires reprenaient haleine…
    Myrta avait déposé Beaurevers sur le sol, elle
écouta. Dans la main, elle tenait un large couteau. Des pensées de
meurtre roulaient dans sa tête.
    – Ils ne l’auront pas vivant, moi
vivante. Paris ne verra pas au gibet Le Royal de Beaurevers. Le
gibet ! À lui !… Si le feu s’éteint, s’ils ouvrent cette
trappe, mon beau Royal, je te tuerai, d’un coup au cœur. Après ça,
je me poignarderai.
    Les ronflements de l’incendie, les grondements
de la rue lui indiquèrent que sa manœuvre avait réussi.
    – Ils ne descendront pas…
    Elle jeta son couteau. Ses traits se
détendirent. Elle se mit à trembler, et tout à coup, éclata en
sanglots. Elle s’agenouilla près de Beaurevers et vit deux
blessures qu’elle lava avec du vin. Le Royal ouvrit les yeux, se
vit dans une cave, et sourit.
    – Ma petite Myrta, tu as réussi à me
sauver ? Ah ! je…
    Le reste fut bredouillé : de nouveau, il
perdit connaissance.
    – Qu’il est beau, seigneur ! soupira
Myrta.
    Des heures s’étaient écoulées. On n’entendait
plus de bruit. De temps à autre, Myrta montait l’escalier, puis,
touchant la trappe, constatait qu’elle se refroidissait.
    – Il doit faire nuit, dit-elle à un
moment.
    Elle ne se trompait pas. Il était plus de
minuit. Elle fit tomber la barre de la trappe et essaya de
soulever. Quelque chose pesait. Elle s’arc-bouta. Beaurevers pleura
de rage.
    – C’est moi qui devrais faire tout
cela !
    Brusquement, la trappe céda et se rabattit.
Myrta passa la tête et vit sa maison anéantie. Elle n’en eut pas un
battement de cœur.
    – Ils sont partis, dit-elle en
redescendant. La nuit est noire. Il faut en profiter. Où
irons-nous ?
    – En face, dit Beaurevers. N’est-ce pas
là que demeure une femme qui s’appelle la
Dame sans
nom ?
    – Quoi ! dit Myrta, vous voulez
aller… là !
    – Certes, ma chère Myrta. Cette femme m’a
dit une nuit : « Si jamais vous avez besoin d’un

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