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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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avec le
roi.
    Deuxième point :
Saint-André
s’engageait à obtenir du roi qu’il renonçât à sa prétention de
doter sa fille. Lui, Roncherolles, ne voulait pas accepter ce
qu’acceptaient les plus fins gentilshommes.
    – Et qui dotera Florise ? haleta
Saint-André.
    – Moi ! répondit rudement
Roncherolles, moi seul.
    Saint-André se chargea de la commission, avec
assurance que le crédit du nouveau gouverneur n’en serait pas
atteint.
    Troisième point :
Saint-André
s’engageait à obtenir pour son fils Roland une importante charge
dans la province.
    – C’est fait ! s’écria joyeusement
le maréchal en pensant que Roncherolles y venait tout
seul !
    – Cette charge, continua Roncherolles,
serait, par exemple en la capitale de la Guyenne ? Dans le
palais même du gouverneur, en sorte que Roland vivrait sous mes
yeux.
    – Soit encore !…
    Quatrième et dernier point :
Ces
conditions seraient en vigueur dès le jour du mariage. Aussitôt
après la cérémonie, lui, Roncherolles, partirait, pour prendre
possession de sa charge. Roland voyagerait avec M. le
gouverneur. Roland emmènerait sa jeune épouse.
    – Ah ! fit Saint-André, à l’énoncé
de la dernière clause. Difficile !… Diable !… Très
difficile !…
    Roncherolles se leva. Il saisit la main de
Saint-André, et, d’un accent sauvage, les yeux dans les
yeux :
    – Dis au roi que s’il n’en était pas
ainsi, je suis décidé à poignarder ma fille – et toi ensuite –
entends-tu, vil courtisan ! lâche ruffian qui, pour dix écus,
jetterais mon enfant aux bras de cette Majesté de l’ignominie. Et
quant au roi, tu peux lui dire que je me charge de lui asséner un
scandale tel, qu’il ne s’en relèvera pas !…
    Saint-André avait un peu pâli. Il se borna à
murmurer :
    – Calme-toi, mon vieux camarade… tu
déraisonnes.
    Peu à peu, le grand-prévôt revint à lui.
Saint-André, gaiement, emplissait les deux gobelets d’or.
    – Par la sambleu, comme tu y vas !
Allons, je bois à ton gouvernement, à la charge de mon fils et à
leur heureux départ le jour des noces, et sous ta conduite. Es-tu
content ?
    – Saint-André, si tu fais cela, tu me
sauves la vie !
    – Et je le ferai, vrai Dieu !…
    Il était plus de 10 heures. Les deux amis
trinquèrent.
    – Comme nous faisions jadis à la
Devinière,
t’en souvient-il ? Maître Landry avait un
fameux petit vin des coteaux de Saumur. C’était le bon temps. Nous
étions le bec ouvert attendant la manne. Eh bien, moi riche et toi
comblé d’honneurs, nous regrettons ce temps-là.
    Saint-André décida d’accepter pour la nuit
l’hospitalité que lui offrait son vieux camarade…
    Brusquement, dans un remous de leurs
consciences, le forfait monta à leurs lèvres. Roncherolles dit à
voix basse :
    – Penses-tu quelquefois à
lui ?
    – Lui ! balbutia Saint-André. Qui
veux-tu dire ?
    – Tu le sais. Je vois que tu le sais. Tu
sues la peur !
    – Et après, gronda Saint-André. Toi aussi
tu as peur, hein ? Tu as peur que Renaud ne soit pas
mort ! Renaud ne nous avait rien fait. Rien, sinon de nous
sauver tous deux. Nous étions ses amis, ses frères. Il te donnait
de l’argent. Nous l’avons trahi, nous avons livré sa femme. Nous
sommes de fameux sacripants, mon brave prévôt. Plus de vingt ans
ont passé et voici que tu me demandes si je pense à lui ! Tu
te mets à avoir des remords. C’est trop beau pour moi : je
n’ai pas de remords. Je ne pense jamais à lui. Voilà, mon
camarade.
    Roncherolles hochait la tête.
    – Que diable veux-tu
dire
avec
ton
silence ?
cria Saint-André.
    C’était vrai. Le silence de Roncherolles était
éloquent. Tout à coup,
sans transition,
Roncherolles
dit :
    – Je hais ce Nostradamus. Et toi,
Saint-André ?
    Le maréchal frissonna. Il répondit :
    – Je le hais parce que, à la cour, il m’a
fait peur.
    – Il faut nous en débarrasser.
D’ailleurs, le roi le veut.
    – As-tu bien regardé ses yeux ?
As-tu bien écouté sa voix ?
    Saint-André frémit. Il fit oui de la tête.
    – Eh bien, reprit Roncherolles, je
jurerais que j’ai déjà vu ces yeux flamboyants, entendu cette voix
d’airain. Saint-André, nous avons connu déjà ce
Nostradamus !
    Il y eut un long silence. Chacun d’eux se
disait :
    – Pourquoi le sorcier m’a-t-il
menacé ? Pourquoi Nostradamus me hait-il ?
    – Il faut, répéta Saint-André, nous
débarrasser de cet

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