Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
rideaux. L’ordre était
celui-ci : tuer quiconque s’approchait de l’oratoire tant que
Beaurevers y serait. Elle ne redoutait donc rien du dehors. Et
pourtant cette femme vivait une minute effroyable.
    – Vous dites que quelqu’un doit prévenir
le roi ?
    – Dans une demi-heure, madame, dit
Beaurevers.
    – Vous pouvez empêcher cet inconnu
d’arriver au Louvre ?
    – Oui. Je puis obtenir qu’il renonce pour
toujours à vous dénoncer. Je m’y engage, si vous vous engagez à
respecter ma vie.
    Catherine eut un nouveau soupir. L’effort
qu’elle faisait pour ne pas se ruer sur ce jeune homme était
immense.
    – Je m’engage à respecter votre vie,
dit-elle. Je le jure.
    – Madame, conduisez-moi hors du Louvre,
si vous voulez que j’arrive à temps.
    – Venez, dit Catherine.
    Lorsqu’elle voulut se mettre en route, elle
chancela.

VI – LE SANGLIER FORCÉ
    Catherine conduisit le jeune homme jusqu’à une
porte bâtarde pratiquée dans cette partie du Louvre où l’on
travaillait encore aux travaux de réfection. Elle avait suivi un
chemin qu’elle devait bien connaître. Elle ouvrit elle-même la
porte. L’instant d’après, Beaurevers était dehors. Une ombre se
dressa près de Catherine.
    – Suis-le ! gronda-t-elle. Et sur ta
vie sache où il gîte !
    Lagarde s’élança. Catherine revint sur ses
pas, traversa une galerie, où l’on criait, gesticulait :
    – Et pourtant, il a franchi les planches
de la poterne !
    – Il est dans le Louvre, c’est
sûr !
    – 
Il y était !…
    Catherine passa près du grand-prévôt. Elle
répéta :
    – Il y était.
    – Madame… bégaya Roncherolles. Oh !
Ma vie, madame, je donnerais ma vie pour savoir ce que vous
savez !
    – Demain matin, Lagarde vous dira où
trouver l’homme.
    Catherine passa et regagna ses appartements,
tandis que d’étranges pensées se présentaient au cerveau du
grand-prévôt…
    Vers six heures du matin, l’hôtesse de
L’Anguille-sous-Roche
entr’ouvrit la porte de l’étroite
chambre où Le Royal avait pris gîte pour la fin de la nuit. Le
jeune homme s’était jeté tout habillé sur la couchette et avait dû
s’endormir aussitôt d’un pesant sommeil. Myrta, dans
l’entre-bâillement de la porte, le contempla, silencieuse. Son sein
se soulevait d’un rythme plus rapide qu’à l’ordinaire.
    – S’il voulait ! songeait Myrta.
Nous nous connaissons depuis l’enfance. Ensemble, nous avons joué.
Il me défendait. Quand il est parti, il m’a embrassée et m’a
dit : « Je t’aime bien, ma petite Myrta… » Moi, je
ne lui ai rien dit. Mais j’ai pleuré. Je ne pouvais pas dire :
Je vous aime
bien…
mais je l’aimais… S’il voulait !…
mais il ne voudra jamais, et moi jamais je ne lui dirai :
Voulez-vous que nous unissions nos deux existences ?
    Myrta poussa un soupir et, très doucement,
referma la porte. Au fond, elle était contente. Le Royal de
Beaurevers était là, chez elle.
    Achevons d’un mot l’esquisse de Myrta :
Myrtho, sa mère, la belle Grecque, avait exercé le métier de
ribaude. Myrta n’avait eu autour d’elle que des ribaudes. Eh
bien ! jusqu’à ce jour, Myrta, vaillante, résolue et belle,
s’était conservée pure dans un milieu qui ignorait la pureté…
    Myrta jeta un coup d’œil dans la rue.
Précipitamment, elle rentra et fit tomber le châssis. Elle
palpitait, très pâle.
    – Que veulent ces gens ?…
    À travers les vitres elle les étudia. Ils
étaient cinq qui semblaient inspecter le cabaret. Parmi eux se
trouvait un homme que Myrta reconnut sur-le-champ : le
grand-prévôt !
    – Pour quoi, pour qui sont-ils là ?…
Oh ! pour lui ! Pour lui !…
    Un groupe de trois hommes arriva et se joignit
aux premiers.
    – Le sire de Lagarde ! murmura
Myrta. Que veulent-ils ?… Oh ! ils attendent du
renfort.
    Bientôt ils furent dix. Elle courut à la
petite chambre qu’occupait Le Royal. Mais, à la porte, elle
s’arrêta.
    – Non, qu’il dorme, le pauvre petit.
C’est peut-être
son dernier sommeil de vivant !
Je
l’éveillerai quand il sera temps. Personne dans l’auberge, pas un
homme pour mettre l’épée à la main près de lui. Vierge
puissante ! sauvez-le.
    Elle courut à la fenêtre : ils étaient
quinze, maintenant. Roncherolles donnait des ordres, Myrta
dégringola l’escalier, se jeta dans la salle commune ; il y
avait deux fenêtres au rez-de-chaussée, solidement grillées ;
la porte était

Weitere Kostenlose Bücher