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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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dans ses
appartements. Le moine partit aussi ; on dut le porter à sa
litière. Demeurés seuls, les hommes de guerre firent leur plan. Ils
résolurent de s’adjoindre Lagarde. Ils convinrent que cent archers
du guet suffiraient pour l’arrestation de Nostradamus et de son
hôte Beaurevers. Enfin, ils résolurent d’agir le lendemain vers le
milieu de la nuit, Montgomery se retira en songeant :
    – La reine est sauvée. Quand je devrais y
laisser ma vie, cet homme qui sait le terrible secret mourra de ma
main.
    – Florise est à moi, songea Roland de
Saint-André.
    Le maréchal et le grand prévôt, restés seuls,
se regardèrent.
    – Crois-tu que nous puissions les
arrêter ? fit Saint-André.
    – 
Je ne sais pas !
répondit
sourdement Roncherolles.

III – AU RAPPORT
    Lorsque tout le monde eut quitté la salle du
conseil, la tenture qui masquait une des fenêtres se souleva, et
Lagarde parut. Il se dirigea vers les appartements de la reine,
auprès de laquelle il fut admis dès qu’il se présenta.
    – Madame, dit Lagarde, il s’agit de
l’arrestation du sorcier, du sire de Notredame.
    Catherine tressaillit :
    – Et ce rebelle ? Ce
Beaurevers ? fit-elle d’une voix dure. Depuis quelques jours
vous jouez de malheur, Lagarde…
    – Je sais ce qu’il advint à mon
prédécesseur, madame, lorsqu’il cessa de vous plaire. Vous le
priâtes un jour de vous accompagner. En passant dans un couloir
souterrain, une trappe s’ouvrit sous ses pas, et depuis on ne l’a
plus revu. Vous m’avez montré la trappe, madame. Je suis prêt à y
passer. En attendant, je fais de mon mieux.
    Il y avait une sorte de grandeur sauvage dans
cette attitude. Catherine l’admira un instant, puis plus
doucement :
    – Je le sais. Ce n’est pas ta faute si la
fatalité a voulu que… Nous trouverons une autre occasion. Dis-moi…
le roi…
    – Depuis le soir, fit Lagarde, il n’est
jamais sorti du Louvre.
    – Tiens, mon bon Lagarde, prends ce
diamant. Il me fut donné par le municipe de Florence. Je sais que
tu es prêt pour une autre fois. Il vaut bien quarante mille livres.
Sans doute, tu es fidèle, brave, adroit. Ne parlons plus de
l’affaire de la grande-prévôté, Lagarde. Une autre occasion
viendra. Mais ce Beaurevers !… Là, pourtant, tu marches à
visage découvert, pour le compte du roi… Tu l’as perdu,
dis ?
    Lagarde se redressa.
    – Madame, dit-il, on connaît son métier,
je pense. Suivre à la piste une bête traquée, ne pas lâcher un
instant le fil conducteur, voilà le délicat de la profession. Je
tiens le Beaurevers, madame. Je ne l’ai pas perdu une minute. Il
sera arrêté demain ; arrêté ou poignardé, comme vous voudrez.
Car il a pris gîte chez Nostradamus, et il paraît que je fais
partie de l’expédition contre le sorcier.
    Catherine murmura ces mots que Lagarde
n’entendit pas :
    – Beaurevers chez Nostradamus !… Que
peut-il y avoir entre ces deux hommes ?
    Elle reprit d’une voix lente :
    – Veux-tu savoir mon idée ? Eh bien,
Nostradamus ne sera pas arrêté. Beaurevers ne sera pas arrêté.
    – Pourquoi ? Ce sorcier vient-il au
nom du diable ?
    – Peut-être ! À moins qu’il ne
vienne au nom de Dieu. Quoi qu’il en soit, il me faut ce
Beaurevers. Il sait des choses, Lagarde. Je vois maintenant comment
il les sait. As-tu réorganisé ton escadron décimé par
lui ?
    – Sur douze, qui est le chiffre
réglementaire, nous avons huit cœurs solides, huit dagues de
première force. Il nous en manque quatre, et les vides seront
comblés.
    – Cherche-les Lagarde, hâte-toi.
Trouve-les. Je ne peux plus attendre. Ces hommes portent ma
fortune. Es-tu sûr des huit que tu as ?
    – Comme de moi-même, madame. Quant aux
quatre qui manquent, peut-être les aurais-je bientôt… Je les étudie
depuis quelques jours… qui sait ?… mais non !
impossible.
    – Qui sont-ils ? fit Catherine avec
un regard perçant.
    – Madame, avez-vous entendu parler de la
mort du baron Gerfaut, seigneur de Croixmart, sous le règne du feu
roi ?
    Le sire de Croixmart était grand juge. Un
matin d’exécution publique, il fut saisi, en place de Grève, et mis
en morceaux. Eh bien, madame, le grand juge fut saisi et tué par
les quatre dont je vous parle. Avez-vous entendu parler de
Brabant-le-Brabançon ? On l’appelait le poignard du duc
d’Orléans. Il était à l’époque dont je vous parle, pour votre
époux, ce que j’ai l’honneur d’être

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