Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
avez chacun deux cents écus. Mais, vous n’en
avez pas pour trois mois. Voyons, voulez-vous, tous les jours que
Dieu fait, avoir dans vos ceintures des écus à
discrétion ?
    – Voulez-vous, dit la brune, être
habillés de neuf et boire tous les soirs comme vous avez bu ce
soir ?
    – Voulez-vous, dit la châtaine, faire
bombance et ripaille sans souci du lendemain ?
    – Voulez-vous conquérir nos cœurs ?
termina la blonde.
    Il n’y eut qu’une voix parmi les
estafiers :
    – Que faut-il faire ?…
    – Vous le saurez demain !…
    Elles se levèrent vives et légères, avec des
éclats de rire et de langoureuses œillades. Cette fois, ils
s’arrachèrent à leurs escabeaux et se mirent à la poursuite des
gazelles qui montaient l’escalier…
    Nos braves arrivèrent en haut juste à temps
pour voir quatre portes se refermer sur leur nez… Alors,
simplement, chacun choisit sa porte et se coucha en travers sur le
carreau. Il y eut des soupirs terribles, des éclairs, même des
larmes. Bientôt ces soupirs, ces grognements, ces larmes se
fondirent en un formidable quatuor de ronflements…
    Le lendemain de cette scène, vers le soir, le
baron de Lagarde entrait chez Catherine de Médicis :
    – Madame, l’escadron de fer est au
complet.
    – Nos quatre vaillants ?
    – Sont à vous, madame, corps et âme, cœur
et peau.
    – Lagarde, ces quatre hommes seront pour
moi. Pour le reste, vous aurez assez des huit autres. D’ailleurs,
je vous les rendrai. En attendant, ils seront sous la surveillance
de mes vaillantes. Et puis, reprit-elle sourdement, je me sens
menacée. Je vois, je devine que je suis prisonnière de la garde
royale qui veille autour de ces appartements. Il me faut près de
moi quelques hommes que j’aurai tirés d’un abîme de misère et que
j’éblouirai. Ces quatre hères vivront ici. Dans trois jours ils me
seront dévoués comme des chiens. De ton côté, prépare-toi. Duel à
mort, cette fois. Si tu le manques encore, tu me tues. Dès tout à
l’heure, amène-moi mes quatre chiens de garde…

Chapitre 15 PREMIER COUP DE FOUDRE.
    I – LE DOMPTEUR.
    Ce bruit de troupes en marche qui avait
réveillé les échos de la rue Froidmantel, en cette nuit où
Trinquemaille, Strapafar, Bouracan et Corpodibale entraient, sans
le savoir encore, au service de la reine Catherine, venait de cent
archers du guet se dirigeant vers l’hôtel de Nostradamus.
    La consigne était brève, simple et
grandiose : Entrer dans l’hôtel, le fouiller, mettre la main
sur : 1° le magicien Notredame, convaincu de
sorcellerie ; 2° le rebelle Royal de Beaurevers,
convaincu de lèse-majesté.
    Si les deux accusés se rendaient, les mener
aussitôt au grand Châtelet, et les enchaîner au fond de quelque bon
cachot jusqu’au jour proche du bûcher pour l’un, de la pendaison
pour l’autre. S’ils résistaient, les massacrer sur place.
    Roncherolles et Saint-André tenaient pour
l’exécution de la première partie de ce beau programme, ils
voulaient
questionner,
avant de le livrer au bourreau,
l’homme qui les faisait trembler, et savoir
pourquoi
ils en
avaient peur.
    Henri II tenait pour le deuxième procédé,
plus expéditif : il avait seulement exigé que si on tuait sur
place, on lui montrât les têtes des deux démons : simple
précaution.
    Les archers étaient commandés par le chevalier
du guet. Ce personnage était le seul qui eût la conscience
tranquille. Il ne connaissait ni Beaurevers ni Nostradamus.
    Il y avait le roi, il y avait Montgomery. Il y
avait Roncherolles, Saint-André, Roland, Lagarde – convulsés de
haine et de peur. Lagarde et ses huit hommes s’étaient joints à
l’expédition. Le roi se défiait de ce Lagarde qu’il savait au
service particulier de la reine. Lagarde répondait à cette défiance
en se mettant en toute dangereuse circonstance, à la disposition du
roi.
    Roland de Saint-André marchait, résolu à tuer
Beaurevers. Quant à Nostradamus, il regrettait sa mort. Plus que
jamais aux abois, Roland avait formé le projet de forcer le sorcier
à lui donner de l’or. En tuant Nostradamus, on lui tuait son
projet. Montgomery, capitaine, marchait près du roi. Sous son
manteau, il tenait à la main son poignard.
    – Et si l’infernal sorcier, avant de
mourir, a le temps de jeter un mot !… La reine est perdue, et
je vais à l’échafaud, et mon fils Henri entre dans quelque cloître.
Si le sorcier veut parler…
    Montgomery serrait

Weitere Kostenlose Bücher