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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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s’impatiente. J’irai voir
Pierrefonds après les fêtes. J’aurai mes noces, moi aussi.
    – Je comprends, dit Saint-André,
l’impatience de Tête-de-Fer.
    – Tais-toi ! gronda Henri. Regarde
cet homme qui vient.
    – Le sorcier ! murmura sourdement
Saint-André.
    Nostradamus s’avança. Il semblait que quelque
fatigue énorme eût brisé ses forces. Il s’arrêta près du roi, et ne
parut pas voir Saint-André. Henri voyant qu’il se
taisait :
    – Viendra-t-elle ?…
    – 
Elle vient !
répondit
Nostradamus.
    Dix minutes se passèrent. Le roi, angoissé,
reprit :
    – Vous avez dit :
elle
vient,
et…
    – La voici ! dit Nostradamus.
    Henri et Saint-André jetèrent un avide coup
d’œil sur la porte Saint-Denis ; ils ne virent personne.
    – Sorcier ! gronda Henri. Songe que
c’est au roi que…
    Nostradamus, d’un accent de souveraine
hauteur, répéta :
    – La voici !…
    Dans le même instant, Florise apparut,
sortit de la porte, franchit le pont et, sans hésitation, comme si
elle eût su qu’il y avait là pour elle une litière, monta dans le
véhicule et s’assit sur une banquette, où elle s’endormit…
    Le tonnerre roula. Le ciel saigna du feu.
    – Dieu réprouve ce qui se passe
ici ! balbutia Saint-André.
    Le roi était demeuré muet de stupeur. Jusqu’à
la dernière seconde, il n’avait pas cru à la possibilité du
prodige : Florise venant d’elle-même se livre ! Le
prodige était accompli.
    Il considéra Nostradamus avec effroi. Son
regard se reporta sur Florise. Il la vit paisiblement endormie et
souriante. Et alors la passion gronda en lui comme le tonnerre
là-haut. Il haleta :
    – Fût-ce au prix de mon âme, elle sera à
moi ! Sorcier, d’où vient ta puissance ? De l’enfer,
dit-on. Eh bien, soit ! S’il le faut, je t’offre mon âme…
    – Je la prends ! répondit
Nostradamus.
    Le roi s’élança. Avait-il entendu ? Nous
en doutons. Il s’élança, donna rapidement ses ordres au chef de
l’escorte et aux deux matrones :
    – Dans trois jours, je serai à
Pierrefonds…
    La litière s’ébranla. Toute l’escorte suivit
d’un bon trot. Henri demeura sur place, sous la pluie qui
commençait, jusqu’à ce que voiture et chevaux eussent disparu.
Alors, sûr du triomphe, il revint à Nostradamus.
    – Demandez ce que vous voudrez !
fit-il d’un ton bref.
    – Rien. Mais vous avez encore besoin de
moi. Vous allez partir pour Pierrefonds. Il faut que je sache le
jour.
    – C’est aujourd’hui samedi. Mercredi je
serai à Pierrefonds.
    Nostradamus, s’inclinant, fit un mouvement
pour se retirer. Henri le saisit par le bras et gronda :
    – Vous avez tenu parole pour la jeune
fille. Vous ne voulez rien. Sachez-le cependant : le Louvre
vous est ouvert, et malheur à qui chercherait à nous faire du mal.
Mais vous avez promis aussi Le Royal de Beaurevers.
    – Vous l’aurez ! comme la jeune
fille ! Dans quelques jours.
    – Comment l’aurai-je Dites !
comment ?
    – Comme vous avez eu la fille du
grand-prévôt, sire ! C’est le truand qui viendra au
roi !…
    Le roi, Saint-André, Nostradamus avaient
disparu depuis quelques minutes lorsque, du fond d’un bouquet de
châtaigniers, s’avança un jeune homme pâle de rage. Il avait tout
vu. Cet espion, c’était Roland de Saint-André. Au détour du Louvre,
et comme il s’y rendait, il avait rencontré son père escortant le
roi. Les deux personnages avaient le visage masqué. Mais Roland, à
la taille, au costume, les avait très bien reconnus. Il les avait
suivis. Il avait pu pénétrer dans le bosquet sans se faire
remarquer. Maintenant il savait tout.
    Roland rentra dans Paris et courut jusqu’à un
hôtel de la rue de Béthisi, grondant de furieuses imprécations. Au
coin de la rue Thibautodé, il se heurta à quelqu’un qui
hurla :
    – Tudieu, monsieur le coureur, où
mettez-vous vos yeux !… Oh ! fit-il tout à coup d’une
voix terrible, vous !…
    Roland de Saint-André lui aussi eut un cri de
haine :
    – Le Royal de Beaurevers !
    Beaurevers pâlit. Sa main s’abattit sur
l’épaule de Roland.
    – Au large, truand ! grinça le
gentilhomme.
    – Je ne te lâche pas, dit Beaurevers.
Voilà assez longtemps que vous me cherchez pour me tuer.
Dégainez…
    Roland se mordit les poings. Son imagination
lui montra la litière de Florise. Beaurevers écumait.
    – Dégaine ! rugit-il, ou je te tue
sans combat.
    – J’ai besoin de ma

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