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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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soupir, puis plus rien.
    Ils demeurèrent là immobiles, n’osant risquer
un geste. Cependant comme Marie de Croixmart ne bougeait pas,
Gilles s’approcha, puis la toucha à l’épaule en disant :
    – Madame…
    À ce léger contact, Marie de Croixmart
s’affaissa.
    – Morte ! rugit l’ancien
geôlier.
    Les deux femmes jetèrent un cri. Elles se
hâtèrent. En quelques instants, Marie de Croixmart fut déposée sur
son lit, et déjà Myrta faisait chauffer des linges. À ce moment, la
Margotte appela Gilles, et d’un ton étrange :
    – Regarde !…
    – Oh ! fit Gilles, c’est comme en
39, où cela dura treize jours !
    – Et comme en 46 où cela dura dix
jours ! dit la Margotte.
    – Et comme en 52, où cela dura onze
jours ! reprit Gilles. À ce moment, Myrta s’avançait vers le
lit :
    – Inutile, dit la Margotte :
elle n’a pas besoin de soins…
    Myrta jeta un regard sur Marie de Croixmart et
vit qu’elle avait pris une attitude cadavérique. Elle était
comme morte.
Myrta s’agenouilla pieusement et
dit :
    – Seigneur, vous avez donc eu pitié
d’elle, puisque vous n’avez pas voulu qu’elle assiste au Supplice
de son fils !…
    L’ancien geôlier entraîna sa femme dans un
coin.
    – Elle ne peut rester ici, dit-il.
Roncherolles va venir aujourd’hui où demain. Nous ne pouvons pas
non plus la porter rue des Lavandières : la maison est
surveillée. Que faire ?
    Toute la journée, la Margotte réfléchit à la
terrible question. Toute la journée, Gilles se tint dans la salle
du bas, porte barricadée, des armes à sa portée, prêt à mourir,
mais non sans avoir expédié
ad patres
le plus
d’envahisseurs qu’il pourrait. Mais la maison ne fut pas attaquée.
Aucune tentative ne fut faite.
    – Ce sera pour demain ! dit Gilles.
Je défendrai la porte jusqu’à ce que je sois tué… et puis, elle
tombera au pouvoir de Roncherolles. Oh ! cet homme l’a
devinée, vois-tu !…
    – On viendra peut-être, dit la Margotte,
on ne la trouvera pas. J’ai trouvé pour elle un logis sûr.
    Gilles frémit. Alors Myrta fut appelée. Et
entre ces trois êtres, il y eut un colloque à voix basse.
    – 
Puisqu’elle est comme morte…
commença la Margotte…
    Et ce qu’elle dit était sans doute terrible,
car Gilles devenait livide et Myrta se signait.
    Vers onze heures du soir, la Margotte
prononça :
    – Il est temps !…
    Myrta frissonna de tout son corps, mais
dit :
    – Je suis prête !…

V – LE PENDANT DE LA SCÈNE DE
TOURNON
    Nous devons laisser s’écouler les neuf
journées qui séparèrent la Matinée où eut lieu l’arrestation de
Beaurevers, de la Soirée où il fut jugé. Simulacre de jugement, on
l’a vu.
    Ce soir-là, vers dix heures, Nostradamus,
allongé sur un divan, dormait d’un de ces sommeils absolus, qu’il
provoquait lui-même.
    Tout à coup, il s’éveilla : Djinno
entrait et dit :
    – Le jeune homme est condamné. Il aura la
tête tranchée après-demain, à neuf heures du matin, en Grève…
    – Condamné ! répéta sourdement
Nostradamus.
    De sa main il couvrit ses yeux. Des larmes
glissèrent ; Djinno regardait avidement ces larmes.
    Vers minuit, Nostradamus entra au Louvre.
Cette faiblesse qui, un instant, avait brisé sa volonté de
vengeance, avait disparu. Dans le château, le bruit se répandit
aussitôt de l’arrivée du
guérisseur.
    Cette arrivée, Catherine l’attendait :
elle se méfiait.
    – Qui sait s’il ne voudra pas sauver le
roi ? songeait-elle.
    Puis, comme Nostradamus ne venait pas, malgré
les ardentes supplications du blessé, qui, vingt fois par jour,
envoyait un courrier à l’hôtel de la rue Froidmantel, Catherine
avait fini par se rassurer – lorsque cette nuit-là, on la prévint
que le guérisseur était là. Elle le fit entrer et, le
regardant :
    – Venez-vous pour sauver Sa
Majesté ?
    – Madame, rien ne peut sauver le roi,
surtout moi.
    – Vous voulez le voir ? reprit
Catherine.
    – Il le faut, répondit rudement
Nostradamus.
    – Ainsi donc, la mort du roi est
inévitable ?… C’est un grand malheur pour moi d’abord, pour
mes enfants, pour le royaume de France qui perd un bon maître. Mais
si rien ne peut sauver le roi, rien non plus ne pourra sauver le
meurtrier… rien ! Je le jure sur Dieu !
    Nostradamus avait tressailli. Un sourire erra
sur ses lèvres.
    – Oui, dit-il, et pourtant, qui sait si
Le Royal de Beaurevers est vraiment coupable ?
    – Il

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