Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
promis ma foi, et je
serai son épouse. Je lui ai promis de mourir avec lui, et je
mourrai dans la seconde où il mourra…
    Marie de Croixmart entendit la porte du dehors
qui se refermait. Alors, son Cœur se fondit et cria :
    – Ma fille ! Ma fille !
Sauve-le !…
    Marie de Croixmart parvint à retrouver un peu
de calme.
    – Allons ! reprit-elle, il faut
laisser faire cette enfant qui sort d’ici. Elle aime votre frère.
Elle est capable de le sauver…
    – Mon frère ! dit amèrement
Myrta.
    – Pauvre fille ! Vous n’avez plus
que ce frère ?…
    – Je n’ai pas de famille, gronda Myrta,
pas
de frère !
    – Pas de frère ? balbutia Marie de
Croixmart. Et lui ?…
    – Ce n’est pas mon frère.
    Marie de Croixmart ferma les yeux. Elle se
sentit pâlir.
    – Ce n’est pas son frère, fit-elle tout
haut.
    – Non, répéta Myrta.
    Marie s’assit devant Myrta, lui prit les mains
et la regarda dans les yeux. Myrta fut épouvantée de son expression
d’égarement.
    – Madame, madame,
qu’ayez-vous ?…
    – Moi ? fit Marie de Croixmart, mais
rien, mon enfant ! Je m’intéresse à ce jeune homme. N’est-ce
pas tout simple ?
    Des tumultes de pensées étranges
retentissaient dans sa tête. Elle ne s’en apercevait pas. Elle
demanda :
    – Alors, qui est-il ?…
    Myrta allait répondre. À ce moment, Gilles
entra. L’ancien geôlier du Temple était maintenant un homme d’une
soixantaine d’années, la barbe grise. Il avait gardé cette carrure
athlétique d’autrefois.
    – Madame, dit-il en entrant, monseigneur
de Roncherolles est libre. Il a repris ses fonctions de
grand-prévôt…
    – Laisse-nous ! cria Marie de
Croixmart.
    – Madame, reprit-il, j’ai appris que le
grand-prévôt veut savoir pourquoi il a eu une apparition la nuit où
il est venu ici avec le maréchal de Saint-André… Il faut fuir.
    – Laisse-nous ! Mais laisse-nous
donc ! cria Marie.
    Elle se tourna vers Myrta, et pendant que
Gilles se retirait :
    – Allons, mon enfant, il faut me dire qui
il est…
    – Madame, ce que votre serviteur vient de
dire…
    – Qu’a-t-il dit ? fit Marie étonnée.
Allons, parlez !
    – Beaurevers n’est pas mon frère. La
vérité, madame, c’est que nous avons été élevés tous deux par ma
mère Myrtho. Dès l’enfance donc, je pus le considérer comme mon
frère, et c’est ainsi en effet que je le considérai jusqu’au jour
où je m’aperçus que ma tendresse n’était pas une affection de sœur.
D’ailleurs, j’ai toujours su qu’il n’était pas mon frère. Ma mère,
en mourant me le confirma. Vous me demandez qui il est, madame. Je
ne le sais pas. Ma mère ne le savait pas. Tout ce que nous avons
su, c’est que sa naissance fut bien triste…
    Marie de Croixmart baissa la tête. Myrta
ajouta :
    – Le Royal de Beaurevers est né dans un
cachot… Myrta ne s’aperçut pas que Marie de Croixmart venait d’être
agitée d’une imperceptible secousse. Elle continua :
    – Il paraît que sa naissance fut odieuse
à un puissant prince qui condamna le pauvre tout petit à être porté
au bourreau parce que sa mère, disait-on était sorcière. Tout cela
fut raconté ensuite à ma mère par l’homme même qui devait porter
l’enfant au bourreau. Brabant-le-Brabançon vous le dirait s’il
était encore de ce monde…
    Marie de Croixmart s’était levée. D’une voix
éclatante de jeunesse, elle appela :
    – Gilles ! Marguerite !…
    L’ancien geôlier et sa femme la Margotte
accoururent.
    – Comment s’appelait l’homme à qui mon
fils fut donné pour être remis au bourreau ?
    – Il s’appelait Brabant-le-Brabançon, dit
Gilles.
    Marie se tourna vers Myrta.
    – En quels cachots dis-tu qu’est né Le
Royal de Beaurevers ?…
    – Dans les cachots du Temple !…
    Alors la mère parla. Ce fut un cœur qui se
répandait. Ce qu’elle disait, ni Gilles, ni la Margotte, ni Myrta
ne l’entendaient.
Marie de Croixmart parlait à
Renaud !…
    Non, ils n’entendaient pas ces fragments de
paroles, mais la voix de la mère effondrée devant eux, avait des
accents que jamais ils n’avaient entendus. Si bien que vers la fin,
tous trois, bouleversés, sanglotaient.
    Cela dura quelques minutes. La voix de la mère
allait s’affaiblissant. Et à mesure que s’affaiblissait la voix,
Marie de Croixmart penchait de plus en plus le front… Ce front
toucha le plancher. Ils entendirent encore un murmure indistinct,
puis un

Weitere Kostenlose Bücher