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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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roi !…
    – Plus haut !
    Ils eurent des regards effarés. Quelqu’un osa,
très bas :
    – Oh ! c’est le connétable de
Montmorency !…
    – Plus haut ! répéta Lagarde d’une
voix étranglée.
    Un souffle de terreur passa… L’un des douze
murmura :
    – Un prince !… Le duc de
Guise !…
    – Plus haut ! répéta Lagarde qui, à
ce moment, s’assit.
    Dans cette seconde, il jouait sa tête… En même
temps qu’il s’asseyait, les douze s’étaient levés épouvantés. En se
regardant, ils virent qu’ils avaient compris !…
    Lagarde comprit qu’il n’avait pas besoin de
dire le nom de l’homme qu’on allait tuer ! Il comprit que dans
ces têtes affolées le nom venait de retentir.
    – Êtes-vous décidés ?
demanda-t-il.
    Il y eut une imperceptible hésitation. Puis
ils se tournèrent vers le chef. Ils n’eurent pas plus besoin de
dire
oui
qu’ils n’avaient eu besoin de dire le nom de
l’homme… Il reprit :
    – À partir de demain, nous surveillerons
les abords de l’hôtel Roncherolles, le logis grand-prévôtal.
    – C’est donc près de ce logis qu’aura
lieu l’action ?
    – Oui. Aux abords de l’hôtel
Roncherolles.
    Il n’y eut plus un mot de prononcé. Tous
mirent leurs manteaux, assurèrent épées et poignards, et, à la
suite de Lagarde, sortirent…
    – Venez, maintenant, dit alors
Nostradamus à Beaurevers.
    Et, à leur tour, ils sortirent de l’auberge.
Le Royal marchait silencieusement. Cette scène l’avait frappé de
stupeur. Qui était cet homme qu’on devait tuer ?… La chose
devait se passer près de l’hôtel Roncherolles… Pourquoi
là ?
    – Cet homme… murmura-t-il enfin
sourdement. Celui que ces gens veulent tuer… c’est horrible, ce
guet-apens…
    Nostradamus s’arrêta comme saisi d’une
inquiétude.
    – Or çà ! N’avez-vous donc jamais
vous-même frappé du fer une poitrine humaine ?
    – Si fait ! Mais jamais dans
l’ombre, par derrière.
    Ils arrivèrent à l’hôtel de la rue
Froidmantel. Au moment d’entrer, un frisson secoua Le Royal. Il lui
sembla que cette porte, qui s’ouvrait devant lui, c’était la porte
des mystères dont l’homme ne doit pas s’approcher. Et il voulut se
donner du courage…
    – Vous allez me parler de mon père ?
demanda-t-il.
    – Non, répondit Nostradamus.
Pas
encore.
    – C’est donc de ma mère que vous allez me
parler ?
    – De celle que vous aimez. De Florise de
Roncherolles.
    Le Royal de Beaurevers, ébloui, porta les
mains à ses yeux.
    – Est-il donc vrai que je l’aime ?
rugit-il. Entrons !
    Et il passa le premier. Nostradamus entra
derrière lui.

Chapitre 10 LA COUR DU ROI HENRI.
    I – CATHERINE SENTAIT LA MORT
    Dans sa chambre à coucher ce matin-là, le
soleil entrait à flots. Catherine de Médicis était assise devant un
grand miroir. Une servante peignait sa belle chevelure noire. Une
autre fardait ses joues, peignait ses lèvres au carmin, rehaussait
d’un trait la splendeur de ses yeux. Une autre emprisonnait ses
jambes en des bas de la plus fine soie.
    Pendant qu’on habillait la reine, Henri, le
fils préféré, assis sur un tabouret, regardait et prenait peut-être
là le goût de cette coquetterie, qui, plus tard, devait faire
d’Henri III le roi des Mignons. Parfois, sa mère lui jetait un
regard passionné. Quant aux trois autres fils de Catherine, deux
d’entre eux étaient au manège, et l’aîné, François, âgé d’une
quinzaine d’années, avait été conduit auprès de sa femme, la jeune
reine d’Écosse, à laquelle, tous les matins, il allait faire son
compliment.
    Au moment où la reine s’apprêtait à se rendre
à son oratoire, une porte s’ouvrit et l’officier de garde
cria :
    – Le roi !…
    Demoiselles d’honneur, suivantes se
retirèrent. L’une des filles d’honneur emmena l’enfant.
Henri II entra.
    Pourpoint de velours lamé d’argent, manteau
court doublé de satin blanc, col empesé, chaîne d’or, toque de
velours noir ornée de plumes blanches, maillot de soie noire, haut
de chausses à crevés, épée au ceinturon de cuir doré – une tête
pâle qu’encadre une barbe peu touffue et coupée court, le nez long
et tombant – un nez à la François I er – un front
chargé de tristesse, des yeux vagues, une bouche amère –
demi-gestes irrésolus et flottants – sur cet ensemble d’élégance et
de faiblesse, la lueur violente, parfois, d’une crise de fureur ou
le voile morne

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