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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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de vos
nuits ! Henri ! c’est moi qui vous consolerai !
C’est moi seule, qui puis endormir sur mon sein d’amante les
terreurs que, épouse, je dois partager avec vous !…
    – Oui, oui ! Tu as raison et je
t’aime ! bégaya Henri II.
    Au fond d’elle-même, Catherine poussa un cri
de triomphe. L’instant d’après leurs lèvres s’unirent… Des lèvres
de Catherine, les lèvres d’Henri II montèrent jusqu’à ses
yeux, puis jusqu’à son front… Sa bouche allait toucher ce front…
Soudain, Henri se recula. Puis il se rapprocha… Une formidable
curiosité contractait son visage.
    – Madame, murmura le roi avec une
incompréhensible terreur, là, sur votre front, qu’est-ce que cette
tache livide ?…
    – Une tache ?… Sur mon front ?
balbutia Catherine.
    – On dirait la trace d’un doigt qui reste
imprimé sur votre front !
    Une légère secousse agita Catherine. La trace
d’un doigt !… Quel doigt… Oui, quel doigt ? sinon le
doigt de François ! le doigt du mort ! le doigt du
spectre qui l’avait touché au front ! D’un effort de volonté,
elle tâcha de se cramponner au rêve un instant espéré.
    – Folie ! murmura-t-elle avec un
sourire. Mon cher Henri, s’il y a une marque sur mon front,
effacez-la avec vos lèvres !
    Henri de toute la sincérité de ce désir qui
venait de naître en lui, approcha ses lèvres du front de sa femme,
et tout à coup, il la repoussa d’un geste impulsif. Et il
râla :
    – Je ne peux pas !… Non… je ne peux
pas !
    – Pourquoi ! Pourquoi !
rugit-elle.
    – Parce que, madame,
parce que vous
sentez la mort !…
    Catherine de Médicis tomba tout d’une pièce
sur le tapis, tandis que le roi s’enfuyait de cette chambre où il
lui semblait que tout était imprégné d’une odeur de cadavre.
    Lorsqu’elle fut revenue au sentiment,
Catherine se regarda dans le miroir et n’aperçut aucune trace de
cette tache qu’avait vue le roi. Mais quand vint le moment de se
montrer à la cour du roi, Catherine épingla à son corsage une rose
d’un rouge sanglant.
    – Puisque je sens la mort, gronda-t-elle,
il est juste que je porte la mort sur moi [16]  !

II – UNE VISION DE LA COUR ROYALE
    Dans cette salle, que Pierre Lescot avait
surchargée de sculptures, une foule brillante était là. Les
éclatants coloris de ces costumes, la splendeur des robes
féminines, la gaieté outrancière, le cadre somptueux de cette
réunion étincelante, tout cela, c’était un magique tableau de la
cour du roi.
    Ce soir-là, on se montrait une médaille que le
roi avait fait frapper en l’honneur de la duchesse de Valentinois.
La médaille représentait les traits de Diane et portait ces
mots :
Diana, dux Valentinorum, clarissima.
    Dans la salle qui précédait la galerie, la
garde écossaise, corps d’élite, formait un double rang de statues
aux somptueux costumes. Montgomery commandait ces hommes, et se
tenait l’épée à la main, près de la porte, dont un seul battant
était ouvert. À ses côtés, un héraut criait le nom des personnages
qui faisaient leur entrée.
    Non loin du fauteuil réservé à Henri II,
cinq ou six jeunes gens d’une élégance raffinée, riaient à gorge
déployée.
    – Voyons, Biron, disait l’un d’eux,
explique-moi un peu le
clarissima
de la médaille. Ce mot
ne me semble pas clair.
    – Mon cher Tavannes, je ne sais pas le
grec !
    – Ce n’est pas du grec, fit La Trémoille,
c’est du latin.
    – Du latin ? Voici l’abbé de
Bourdeilles, seigneur de Brantôme, qui va nous donner la clef de
clarissima.
    – Holà ! Brantôme ! cria Biron.
Tu rêves tout éveillé ?
    – Non, messieurs, répondit Brantôme, je
regarde…
    – Il admire l’escadron volant de la
reine ! fit Biron.
    – En sa qualité d’abbé, il cherche un
péché… à commettre ! fit La Trémoille.
    – Messieurs, dit Brantôme, vous errez. Je
regarde des masques, et des masques ! j’en vois partout, sans
la grande lunette du seigneur Nostradamus. Seigneurs, valets,
dames, capitaines, magistrats, je rêve de faire entrer tout ce
monde dans un livre, et vous ne sauriez croire combien je m’amuse.
Seulement, je ris en dedans, moi !
    – Un livre ! Parbleu ! comme
Plutarque ?
    – Un livre qui s’appellera :
La
vie des Dames galantes !
    Il y eut un éclat de rire. Puis, Biron
reprit :
    – Tout cela ne me donne pas la traduction
de
clarissima
.
    À ce moment s’approcha du groupe un

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