Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
plusieurs copies, et de les envoyer successivement, afin d'être sûr qu'une d'elles arrivera.
J'ai écrit à Djezzar-Pacha : s'il prend le parti d'envoyer quelqu'un, comme je le lui propose, recommandez à vos avant-postes de le bien traiter.
À l'instant nous prenons deux bâtimens, un chargé de deux mille quintaux de poudre, et l'autre de riz.
La garnison de Jaffa était de quatre mille hommes : deux mille ont été tués dans la ville, et près de deux mille ont été fusillés entre hier et aujourd'hui.
BONAPARTE.
Aux scheicks, ulémas, et autres habitans des provinces de Gaza, Ramleh et Jaffa.
Dieu est clément et miséricordieux.
Je vous écris la présente pour vous faire connaître que je suis venu dans la Palestine pour en chasser les mameloucks et l'armée de Djezzar-Pacha.
De quel droit, en effet, Djezzar a-t-il étendu ses vexations sur les provinces de Jaffa, Ramleh et Gaza, qui ne font pas partie de son pachalic ? De quel droit avait-il également envoyé ses troupes à El-Arich ? Il m'a provoqué à la guerre, je la lui ai apportée ; mais ce n'est pas à vous, habitans, que mon intention est d'en faire sentir les horreurs.
Restez tranquilles dans vos foyers : que ceux qui, par peur, les ont quittés, y rentrent.
J'accorde sûreté et sauvegarde à tous. J'accorderai à chacun la propriété qu'il possédait.
Mon intention est que les cadis continueront comme à l'ordinaire leurs fonctions et à rendre la justice, que la religion surtout soit protégée et respectée, et que les mosquées soient fréquentées par tous les bons musulmans : c'est de Dieu que viennent tous les biens, c'est lui qui donne la victoire.
Il est bon que vous sachiez que tous les efforts humains sont inutiles contre moi, car tout ce que j'entreprends doit réussir. Ceux qui se déclarent mes amis, prospèrent ; ceux qui se déclarent mes ennemis, périssent. L'exemple de ce qui vient d'arriver à Jaffa et à Gaza doit vous faire connaître que si je suis terrible pour mes ennemis, je suis bon pour mes amis, et surtout clément et miséricordieux pour le pauvre peuple.
BONAPARTE.
Aux scheicks, ulémas et commandant de Jérusalem.
Je vous fais connaître par la présente que j'ai chassé les mameloucks et les troupes de Djezzar-Pacha des provinces de Gaza, Ramleh et Jaffa ; que mon intention n'est pas de faire la guerre au peuple ; que je suis l'ami des musulmans ; que les habitans de Jérusalem peuvent choisir la paix ou la guerre. S'ils choisissent la première, qu'ils envoient au camp de Jaffa des députés pour promettre de ne jamais rien faire contre moi. S'ils étaient assez insensés pour préférer la guerre, je la leur porterai moi-même. Ils doivent savoir que je suis terrible comme le feu du ciel envers mes ennemis, clément et miséricordieux envers le peuple et ceux qui veulent être mes amis.
BONAPARTE.
Aux scheicks de Naplouse.
Je me suis emparé de Gaza, Ramleh, Jaffa et de toute la Palestine. Je n'ai aucune intention de faire la guerre aux habitans de Naplouse, car je ne viens ici que pour faire la guerre aux mameloucks, à Djezzar-Pacha, dont je sais que vous êtes les ennemis.
Je leur offre donc, par la présente lettre, la paix ou la guerre. S'ils veulent la paix, qu'ils chassent les mameloucks de chez eux, et me le fassent connaître, en promettant de ne commettre aucune hostilité contre moi. S'ils veulent la guerre, je la leur porterai moi-même ; je suis clément et miséricordieux envers mes amis, mais terrible comme le feu du ciel envers mes ennemis.
BONAPARTE.
À Djezzar-Pacha.
Depuis mon entrée en Égypte, je vous ai fait connaître plusieurs fois que mon intention n'était pas de vous faire la guerre, que mon seul but était de chasser les mameloucks ; vous n'avez répondu à aucune des ouvertures que je vous ai faites.
Je vous avais fait connaître que je désirais que vous éloignassiez Ibrahim-Bey des frontières de l'Égypte : bien loin de là, vous avez envoyé des troupes à Gaza, vous avez fait de grands magasins, vous avez publié partout que vous alliez entrer en Égypte : effectivement vous avez effectué votre invasion en portant deux mille hommes de vos troupes dans le fort d'El-Arich, enfoncé à six lieues dans le territoire de l'Égypte. J'ai dû alors partir du Caire, et vous apporter moi-même la guerre que vous paraissiez provoquer.
Les provinces de Gaza, Ramleh et Jaffa sont en mon pouvoir.
J'ai traité avec générosité celles de vos troupes qui s'en sont
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