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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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bien exécuté cette partie de leurs engagemens ; ils avaient promis des fusils, des poignards, des libelles, et ils en ont envoyé avec profusion. Leur esprit inventif s'est signalé, et ils ont poussé fort loin l'art de répandre des libelles, comme dans ces derniers temps ils s'étaient distingués par leurs fusées incendiaires. Tous les maux, tous les fléaux qui peuvent affliger les hommes, viennent de Londres.

Saint-Martin près Madrid, 2 décembre 1808.
    Treizième bulletin de l'armée d'Espagne.
Le 29, le quartier-général de l'empereur a été porté au village de Bozeguillas ; le 30, à la pointe du jour, le duc de Bellune s'est présenté au pied du Somo-Sierra ; une division de treize mille hommes de l'armée de réserve espagnole, défendait le passage de cette montagne. L'ennemi se croyait inexpugnable dans cette position. Il avait retranché le col que les Espagnols appellent Puerto, et y avait placé seize pièces de canon. Le neuvième d'infanterie légère couronna la droite ; le quatre-vingt-seizième marcha sur la chaussée, et le vingt-quatrième suivit à mi-côte les hauteurs de gauche. Le général Sennarmont avec six pièces d'artillerie avança par la chaussée.
La fusillade et la canonnade s'engagèrent. Une charge que fit le général Montbrun, à la tête des chevau-légers polonais, décida l'affaire ; charge brillante s'il en fut, où ce régiment s'est couvert de gloire et a montré qu'il était digne de faire partie de la garde impériale. Canons, drapeaux, fusils, soldats, tout fut enlevé, coupé ou pris. Huit chevau-légers polonais ont été tués sur les pièces, et seize ont été blessés. Parmi ces derniers, le capitaine Dzievanoski à été si grièvement blessé qu'il est presque sans espérance. Le major Ségur, maréchal-des-logis de la maison de l'empereur, chargeant parmi les Polonais, a reçu plusieurs blessures dont une assez grave. Les seize pièces de canon, dix drapeaux, une trentaine de caissons, deux cents chariots de toute espèce de bagage, les caisses des régimens, sont les fruits de cette brillante affaire. Parmi les prisonniers qui sont très-nombreux, se trouvent tous les colonels et les lieutenans-colonels des corps de la division espagnole.
    Tous les soldats auraient été pris, s'ils n'avaient pas jeté leurs armes et ne s'étaient éparpillés dans les montagnes.
Le premier décembre, le quartier-général de l'empereur était à Saint-Augustin, et le 2, le duc d'Istrie, avec la cavalerie, est venu couronner les hauteurs de Madrid. L'infanterie ne pourra arriver que le 3. Les renseignemens qu'on a pris jusqu'à cette heure, portent à penser que la ville est livrée à toute espèce de désordre, et que les portes sont barricadées.
Le temps est très-beau.

Madrid, 5 décembre 1808.
    Quatorzième bulletin de l'armée d'Espagne.
Le 3, à midi, S. M. arriva de sa personne sur les hauteurs qui couronnent Madrid, et où étaient placées les divisions de dragons des généraux Latour-Maubourg et Lahoussaye, et la garde impériale à cheval. L'anniversaire du couronnement, cette époque qui a signalé tant de jours à jamais heureux pour la France, réveilla dans tous les coeurs les plus doux souvenirs et inspira à toutes les troupes un enthousiasme qui se manifesta par mille acclamations. Le temps était superbe et semblable à celui dont on jouit eu France dans les belles journées du mois de mai.
Le maréchal duc d'Istrie envoya sommer la ville, où s'était formé une junte militaire, sous la présidence du général Castellar, qui avait sous ses ordres le général Morla, capitaine-général de l'Andalousie et inspecteur-général de l'artillerie. La ville renfermait un grand nombre de paysans armés qui s'y étaient rendus de tous côtés, six mille hommes de troupes de ligne et cent pièces de canon. Depuis huit jours on barricadait les rues et les portes de la ville ; soixante mille hommes étaient en armes ; des cris se faisaient entendre de toutes parts ; les cloches de deux cents églises sonnaient à la fois et tout présentait l'image du désordre et du délire.
Un général de troupes de ligne parut aux avant-postes pour répondre à la sommation du duc d'Istrie ; il était accompagné et surveillé par trente hommes du peuple dont le costume, les regards et le farouche langage, rappelaient les assassins de septembre. Lorsqu'on demandait au général espagnol s'il voulait exposer des femmes, des enfans, des vieillards aux

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