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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ben Macintyre
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vertus les plus charmantes est qu’elle sait si bien
écouter. » Il ajouta : « Elle est très impliquée dans l’un des
aspects de ces activités. » Iris avait déjà abordé le sujet de savoir si
les enfants et elle devaient rentrer en Angleterre. Le 15 mars 1943,
Ewen lui écrivit : « J’ai amené la fille des Elms à dîner et nous
sommes allés voir Desert Victory à l’Astoria. » Dans la même
lettre, il remarqua : « Je pense que vous ne devriez pas rentrer tout
de suite. »
    Si Iris avait des doutes quant à la relation qu’entretenait
Ewen avec la femme anonyme liée aux « agissements » de son mari, elle
n’était pas la seule. Montagu affirma plus tard qu’il avait placé la
photographie de « Pam », avec sa dédicace énamourée, sur la
coiffeuse, à Kensington Court, pour vérifier si son inquisitrice de mère
réagirait, voire la ferait disparaître. « Si Mère touchait à mes affaires,
ce serait la goutte d’eau qui ferait déborder le vase. C’est la seule chose
pénible qu’elle ne fit pas encore. » Lady Swaythling vit évidemment la
photo et exigea une explication. « Je lui ai dit en toute sincérité que
c’était un souvenir de l’une de mes activités… Je ne suis pas tout à fait sûr
de ce qu’elle a pu penser ! »
    La mère de Montagu commença à envoyer des messages codés à
sa belle-fille à New York, écrivant dans ses lettres qu’elle avait l’impression
que [Iris] devait rentrer à la maison dès que [son] travail le permettait.
    Il est possible que la relation qui unissait Ewen Montagu et
Jean Leslie n’était que pure comédie romantique, rien de plus que du badinage
plaisant. Mais lorsque Iris vit la photographie avec sa dédicace passionnée,
Montagu dut insister en affirmant que c’était une blague dans le cadre d’une
opération de guerre et que rien ne s’était passé entre eux (et son alter ego)
et Jean (et le sien). Il est possible que sa femme l’ait cru. Il a peut-être
dit la vérité.
    Créer le personnage du major William Martin et flirter avec
sa fiancée avaient été plutôt agréables. En revanche, créer des preuves
matérielles qu’il allait falloir placer sur le cadavre était beaucoup plus
exigeant et important. Si les faux renseignements étaient placés trop en
évidence, les Allemands repéreraient la supercherie ; si les indices
étaient trop bien cachés, les Allemands pourraient passer à côté. À quel niveau
fallait-il jouer la désinformation ? Le major Martin était censé être un
officier en service dont l’avion s’était écrasé alors qu’il ralliait Gibraltar
depuis l’Angleterre. Il ne pouvait pas transporter des ordres de mission ou des
plans de bataille, car ce type de document ne serait pas confié à un simple
messager ; il serait plutôt envoyé par la valise diplomatique. De plus,
les informations hautement confidentielles sont plutôt transmises par le biais
de télégrammes codés. Il fut décidé que les fausses informations seraient
transmises sous la forme d’une correspondance privée entre des officiers de
rang suffisamment élevé pour que l’ennemi prenne les renseignements au sérieux.
Il fallait que les Allemands puissent reconnaître le nom des hauts gradés. Les
communications entre un membre mineur du personnel de l’état-major à Londres et
son homologue à Alger « n’auraient pas assez de poids ». La mission,
telle que la voyait Montagu, consistait à « contrefaire des documents d’un
niveau suffisamment élevé pour exercer un effet stratégique, même après un examen
prolongé par des personnes suspicieuses et hautement qualifiées qui seraient
peu enclines à y croire ». La question de la formulation de la
désinformation était encore plus problématique. Si la Sicile était identifiée
comme la cible cachée, mais que les Allemands flairaient le complot, cela
révélerait la Sicile comme la véritable cible. Au lieu d’être égaré, l’ennemi
serait mis au courant.
    Montagu s’attela à la falsification des lettres comme s’il
était au tribunal, fournissant à la partie adverse des preuves fictives,
minutieusement choisies. Plus tard, il fit remarquer que c’était « le
paradis rêvé pour un avocat véreux ». Il établit trois règles
fondamentales pour la rédaction de la correspondance :
    1. La cible du leurre [c’est-à-dire la Grèce, la
Sardaigne ou les deux] devait être identifiée de manière à la fois désinvolte
et

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