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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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autres par l’official. Mais si elle est bonne
catholique, elle ne risque rien. Le Seigneur sait reconnaître les siens.
    — Je le sais, il l’a toujours montré !
feignit d’approuver Guilhem en se signant fort sérieusement. On m’a dit qu’il y
avait aussi un archer étranger…
    — C’est vrai. Il se nomme Robin au Capuchon
et sera emprisonné au Louvre.
    Le clerc rentra et Guilhem et Bartolomeo restèrent
seuls devant le Châtelet, malgré tout soulagés d’avoir appris que Robert était
vivant.
    — Attendons-nous qu’ils sortent ? On
pourrait essayer de les libérer quand on les conduira à la prison de l’évêché,
proposa Bartolomeo.
    — À deux ? Devant Notre-Dame ? Ne
te souviens-tu pas du nombre de gardes et d’arbalétriers qu’il y avait dans la
cour de l’évêché ? Nous n’aurions aucune chance ! Il y a des cas où
la force est inutile. Partons plutôt au Palais. J’arriverai peut-être à
convaincre Cadoc.
     
    Au Palais, assis sur un banc de pierre dans la
grande salle, Guilhem et Bartolomeo attendirent jusqu’à vêpres. Beaucoup de
monde passait devant eux. En général, on les ignorait. Parfois un homme en robe
ou en surcot blasonné les dévisageait, le regard interrogateur. Personne ne
leur adressa la parole. Enfin un clerc en bliaut blanc arriva et leur demanda
de les suivre. Ils prirent un escalier à vis, au bout de la salle, et
débouchèrent sur une galerie à colonnade donnant sur une cour. Le clerc gratta
à une porte et les fit entrer.
    Cadoc était en compagnie du drapier de l’auberge.
Tous deux étaient assis sur de hautes chaises. Guilhem maîtrisa sa surprise et
comprit immédiatement que ce drapier avait été un espion. Il s’en doutait un
peu, mais n’aurait jamais pensé le trouver là.
    — Je n’ai pas beaucoup de temps, Guilhem.
Demain, le roi se rend à Notre-Dame, ensuite commenceront le procès de ton ami
anglais et des hérétiques cathares. Le roi a déjà exigé un châtiment
exemplaire. Je me doute de ce que tu viens demander, car j’ai deviné ton rôle.
Ma réponse est non et je ne t’ai reçu que parce que tu es chevalier et au titre
de notre ancienne fraternité d’armes.
    Guilhem comprit que Cadoc savait tout. Les
interrogatoires des tisserands avaient certainement été fructueux. Il hocha
lentement la tête, inexpressif.
    — Qui êtes-vous, vraiment ? demanda-t-il
au drapier.
    — Philippe Hamelin. Je suis le prévôt de
Paris.
    — Je comprends mieux, fit Guilhem, se
reprochant amèrement de ne pas avoir été plus perspicace.
    — Je savais que ce Robin attendait des amis,
je n’ai eu qu’à vous suivre, expliqua le prévôt. Cela a été un peu compliqué de
trouver les entrées du souterrain des cathares, mais j’ai pu saisir toute la
vermine avant qu’elle ne se répande et ne s’attaque au roi. Par contre,
j’ignore encore d’où viennent les cadavres qu’on a trouvés… Les tisserands ont
dit qu’ils avaient été attaqués, mais je ne les crois pas. Ils seront donc
aussi jugés pour ces crimes.
    — C’étaient des gens de Mercadier, laissa
tomber Guilhem, après une brève hésitation.
    Avec ce qu’il allait dire, le prévôt tenterait
peut-être de l’arrêter, mais il ne voulait pas qu’on accuse les cathares de
pratiquer des sacrifices rituels, comme certains en répandaient déjà la rumeur.
    — Comment le sais-tu ? demanda Cadoc,
intéressé.
    — Si je vous le dis, ai-je votre parole que
vous me laisserez repartir libre ?
    Cadoc interrogea le prévôt du regard, comme si la
décision lui incombait.
    Philippe Hamelin pensait avoir anéanti le complot
cathare du prince Jean. Il ne restait que cet homme, ce soi-disant jongleur,
pour qu’il tienne tous les conjurés. Il pouvait le faire jeter dans un cachot
et le torturer, mais il avait le sentiment qu’il ne le ferait pas parler. Le
prévôt de Paris savait que la vérité avait un prix. Si le jongleur parlait ici
librement, cela lui permettrait de tout savoir rapidement, et Philippe Auguste
apprécierait son efficience.
    — Avez-vous participé au complot visant à
tuer notre roi ? demanda-t-il à Guilhem.
    — Non. Je vous le jure sur l’Évangile.
    — Je vous donne ma parole que vous sortirez
libre du Palais, dit Hamelin, mais vous serez bannis du royaume à jamais.
Maintenant, parlez !
    — Ils étaient quatre, l’un d’eux se nommait
Geoffroy Le Mulet.
    — Que faisaient-ils là ? s’étonna Cadoc.
    — C’est

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