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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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complices.
L’un d’eux était certainement parti chercher du renfort, tandis que l’autre les
suivait.
    Pourtant, comme Locksley n’avait aperçu personne
d’inquiétant derrière eux, il s’était rassuré. Ils avaient évité les auberges
et ne s’étaient arrêtés que dans les châteaux où un casque était accroché à la
porte ou sur leur pont-levis, signe qu’on y acceptait les chevaliers errants.
Chaque fois, Locksley s’était présenté comme comte de Huntington et avait été
bien reçu. Il était sûr que leur suiveur n’avait pu faire de même et avait bon
espoir qu’il ait perdu leur trace.
    Près de Paris, ils avaient été hébergés par le
seigneur de Fresnes, qui n’avait pas caché combien il se sentait honoré de
recevoir un noble anglais, bien qu’il ait été surpris de découvrir qu’un comte
voyageait si simplement. Robert de Locksley lui avait seulement dit que ses
gens étaient restés à Fontevrault avec son épouse et qu’il venait à Paris pour
une affaire personnelle. Les liens entre les familles anglaises, normandes et
françaises étaient tels que personne ne s’en était étonné.
    Après Fresnes, le chemin vers Paris n’était plus
bordé que de champs cultivés, de maisons fortes, de moulins fortifiés ou de
petits bourgs protégés par des clôtures de bois. Ils avaient même longé une
grande enceinte, alors qu’ils apercevaient déjà les toits des églises de la
capitale. Locksley avait interrogé son compagnon sur ce village fortifié d’où
plusieurs clochers dépassaient des murailles.
    — C’est le bourg Saint-Marcel, et les tours
sont celles des églises Saint-Marcel et Saint-Hippolyte. Saint-Marcel est une
censive [17] de l’abbaye Sainte-Geneviève dont vous voyez le clocher là-bas, devant nous.
    — Sainte Geneviève protège Paris, m’a-t-on
dit, remarqua Robert de Locksley.
    — Oui, c’est elle qui a sauvé les Parisiens
des Huns.
    Au détour du chemin sur lequel circulaient bon
nombre de voyageurs à pied, à dos d’âne ou en chariot, ils débouchèrent sur un
immense chantier. Partout se dressaient des échafaudages sur lesquels
s’activait une armée de maçons et de carriers. Devant eux, des charrois aux
larges roues pleines, chargés de pierres déjà taillées et tirés par des bœufs,
encombraient le passage. Un large mur sortait du sol et s’étendait de chaque
côté, paraissant devoir séparer la ville et la campagne. Tout au long, des
charpentiers édifiaient de nouveaux échafaudages de poteaux et des cordiers
assemblaient sur le sol les torons des câbles nécessaires pour les attacher.
    — Votre roi construit une muraille ?
    — Oui, seigneur. Elle est presque terminée,
sur l’autre rive de la rivière. Depuis quelques semaines, les travaux ont
commencé de ce côté-ci. Tout au long de la courtine, il y aura des portes
fortifiées et des tours rondes comme celle-ci.
    Il désigna une tour en construction qui n’avait
encore que deux toises de haut.
    — C’est un travail colossal, remarqua Robert
de Locksley, surtout si votre ville de Paris est aussi grande qu’on le dit. À
Londres, la seule muraille est l’ancien mur romain.
    — Paris est la plus grande ville du monde,
assura fièrement Amaury, et cette muraille, ce sont les bourgeois qui l’ont payée,
dont mon père. Derrière, nous serons toujours en sécurité !
    Sauf des voleurs et des truands comme toi qui
vivent à l’intérieur ! songea ironiquement Locksley.
    Comme ils attendaient pour passer qu’un gros
charroi finisse de décharger ses pierres, le Saxon observa les ouvriers qui
creusaient de profondes tranchées de part et d’autre de la voie. Au fond d’un
de ces fossés, les maçons avaient déjà dressé deux murs de pierres claires
soigneusement équarries, liés entre eux par des moellons noyés dans de la
chaux. L’épaisseur totale de la future muraille était d’une dizaine de pieds,
ce qui en ferait une enceinte formidable, surtout si elle s’élevait de
plusieurs toises.
    Le passage fut enfin libre. Ils s’engagèrent dans
un large chemin plat bordé d’enclos, de jardins, de vignobles et de maisons à
pans de bois, aux toits couverts de chaume, devant lesquelles grimpaient de
belles treilles.
    — Nous sommes dans la rue Saint-Jacques,
seigneur, expliqua Amaury.
    Le nombre de charrettes et de charrois était tel
qu’ils n’allaient que lentement et devaient s’arrêter chaque fois qu’un gros
véhicule à ridelles,

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