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Perceval Le Gallois

Perceval Le Gallois

Titel: Perceval Le Gallois Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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remonter sur ton cheval et m’accompagner, je te donnerai à dîner, car il est grand temps que tu te restaures : tu es fatigué et n’as guère dormi de la nuit. » Il accepta bien volontiers et voulut l’aider à monter sur sa mule. Mais elle refusa, alléguant qu’elle était capable de le faire seule, et elle l’invita lui-même à enfourcher son destrier. Puis ils s’en furent tranquillement et ne cessèrent de chevaucher qu’ils n’eussent atteint un vallon ombragé où se dressait un beau pavillon. Une jeune fille au corps avenant, vêtue d’une robe grise, se tenait devant l’entrée. Elle salua les arrivants en leur adressant de gracieux sourires.
    Tandis que sa compagne mettait pied à terre sur le seuil même de la tente sans que la mule bronchât du tout, Perceval ôtait le frein de son cheval afin que celui-ci pût paître l’herbe fraîche et, quitte à laisser la tête du Blanc Cerf toujours attachée à la selle, il emmena le brachet dans le pavillon. Les jeunes gens s’assirent à table et mangèrent abondamment des mets qu’on leur servit, tout en devisant de choses et d’autres. De fil en aiguille, la jeune fille à la mule en vint à s’étonner du cas extrême que son hôte faisait du brachet et de la tête de cerf. Perceval lui conta alors sans rien déguiser comment il avait pris le cerf dans la forêt, comment le brachet lui avait été prêté dans le beau château, comment lui-même, une fois rendu à la pierre plate, y avait combattu l’homme noir, et comment il avait perdu puis retrouvé le brachet et la tête de cerf. « Douce amie, poursuivit-il, quoi qu’il puisse advenir, j’ai promis à la jeune fille qui me confia le brachet que je reviendrais le lui rendre. Outre que j’entends tenir ma parole, je serais fâché de lui causer le moindre chagrin, car elle paraissait priser fort ce chien. Quant à moi, je n’aurai, je pense, aucun sujet de m’en plaindre, car elle m’a promis de m’accorder ce dont je la priais.
    — Certes, approuva la jeune fille à la mule, s’il en est comme tu dis, il te faut effectivement lui mener le brachet et lui offrir la tête du Blanc Cerf. Mais saurais-tu me dire le nom de cette demoiselle ainsi que celui du château où l’on te confia le chien, et, enfin, quel chemin y mène ? – Hélas ! répondit Perceval, je dois t’avouer que je n’en sais rien. Je puis seulement te dire que cette jeune fille aux cheveux noirs est la plus belle femme au monde. – Quand on est amoureux, repartit-elle en riant, on dit toujours des choses semblables ! » Perceval ne répliqua rien. Quand ils eurent fini de dîner, ils se levèrent de table, et Perceval se décida à demander à son hôtesse si elle savait où se trouvait la demeure du Roi Pêcheur qui gardait le Graal et la Lance dont la pointe saignait. « Oui, je le sais, mais si je t’en indiquais le chemin, tu aurais tôt fait de t’y égarer. – Comment cela ? s’ébahit Perceval. – Tais-toi, dit la jeune fille, qui parle trop n’obtient rien. » Comprenant qu’il n’en tirerait pas un mot de plus, Perceval revêtit ses armes, équipa son cheval, puis il revint prendre congé de la jeune fille. « Tu ne t’en iras pas sans m’avoir dit ton nom, dit-elle.
    — Douce amie, dit Perceval, jadis, lorsque je vivais chez ma mère, en la Gaste Forêt, on m’appelait le Fils de la Veuve Dame. À présent, à la cour du roi Arthur, on me nomme Perceval le Gallois, fils du comte Evrawc. – Eh bien, Perceval, puisque tu es le fils du comte Evrawc, sache qu’il t’incombe d’accomplir une mission, mais que cette mission ne saurait aboutir qu’au terme de longues épreuves. Encore une fois, il ne m’appartient pas de t’en dire davantage. Mais je puis tout de même t’aider. Si tu consens à mener ton destrier par la bride et à monter ma mule blanche, elle te mènera, je t’assure, où tu désires aller. Et, d’abord, elle se rendra droit au Pont de Verre, qui est sur une rivière large, profonde et rapide, et, n’en doute pas, te le fera franchir. Elle t’indiquera ensuite quel chemin prendre. Alors, tu la laisseras revenir vers moi : elle le fera sans détour. – J’agirai comme tu le dis, jeune fille. Cependant, je brûle de savoir pourquoi tu souhaites ainsi m’aider. – Je n’ai pas à te répondre. Contente-toi de suivre mes conseils. Cependant, avant que tu ne t’en ailles, car je te vois impatient de partir, j’ajouterai encore ceci : tu vois

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