Prophétie
— Tupholme, maraîcher réformateur rigoriste devenu pécheur — Janvier (mort en décembre ?)
COUPE 2 : Mort en eau douce — Dr Gurney, médecin réformateur rigoriste dont le zèle avait tiédi — 20 février
COUPE 3 : Mort en eau douce — Roger Elliard, avocat réformateur rigoriste dont le zèle avait tiédi — 25 mars
COUPE 4 : Mort par le feu — Révérend Yarington, clerc réformateur rigoriste — 3 avril
COUPE 5 : Mort dans les ténèbres dans de grandes douleurs
COUPE 6 : Fleuve asséché
COUPE 7 : Violent tremblement de terre
« Il accélère l’allure, déclara Hertford.
— Je pense que c’est Goddard, dit Harsnet. Le doyen Benson et l’individu Lockley cachent quelque chose à son sujet, j’en suis certain. Je vais les faire interroger dès demain. Monseigneur, nous devrions aller quérir ces hommes afin de leur faire subir un interrogatoire serré dans votre prison.
— Non, répondit Cranmer d’un ton ferme. Nous ne les interrogerons pas à propos d’une question religieuse. Vu l’atmosphère qui règne en ce moment, nous ne pouvons pas simplement ramasser des gens dans les rues de Londres.
— Et nous ne sommes pas certains que Goddard soit le coupable, renchéris-je. Pas encore.
— Quelle idée avez-vous fini par vous faire de lui ? demanda Cranmer.
— Tout le monde s’accorde pour le décrire comme un homme froid, un bon médecin qui, toutefois, ne s’intéressait guère à ses patients, et aussi comme un homme mal dans sa peau à cause d’un défaut physique : un gros grain de beauté sur le nez. Malgré tout, et quoi que disent les gens, je n’arrive pas à l’imaginer en train de tuer avec la sauvagerie dont fait preuve notre meurtrier.
— À moins qu’il ne soit possédé du démon », dit Harsnet.
Il y eut un moment de silence, puis Cranmer reprit : « Si Yarington était toujours un réformateur rigoriste, il ne correspond pas au portrait que vous avez dressé des victimes potentielles.
— Autant que nous puissions le savoir, dis-je. Peut-être n’était-il pas tout à fait ce qu’il semblait. Nous devrions nous rendre chez lui. Si Yarington était aussi saint homme qu’il le paraissait, alors ma théorie selon laquelle le meurtrier tue les réformateurs renégats s’effondre. Dans le cas contraire, cela réduit le nombre des victimes potentielles.
— Cela ne concernerait donc que les réformateurs londoniens renégats, grogna Thomas Seymour. Ça fait combien de centaines de victimes potentielles ?
— Un grand nombre », reconnus-je.
Lord Hertford examina mon feuillet. « Selon l’Apocalypse, le versement de la prochaine coupe aura pour résultat que des gens se mangeront la langue de douleur dans les ténèbres. Cela peut vouloir dire n’importe quoi, ajouta-t-il en caressant sa longue barbe.
— J’aimerais toujours savoir comment il va assécher un fleuve, comme est censé le faire l’ange qui versera la sixième coupe, ricana Thomas Seymour. Ou causer le violent tremblement de terre que doit déclencher la septième coupe.
— Il trouvera quelque chose, dis-je. Quelque chose qui corresponde à la prédiction.
— Vous n’avez pas fait de progrès dans votre recherche de Goddard ? demanda Cranmer à Harsnet.
— Pas encore, monseigneur. J’interroge également les autorités du Surrey, du Kent et du Sussex. Discrètement. »
L’archevêque acquiesça, puis se tourna vers moi. « Matthew, vous représentez ce gamin qui se trouve à Bedlam. Le voisin de Yarington, le révérend Meaphon, est bien le prêtre de sa paroisse, n’est-ce pas ?
— En effet. Il était présent hier lorsque le jeune Kite s’est hissé sur le mur de Londres. Tout comme Yarington.
— Assurez-vous que le garçon sera gardé en sécurité et maintenu hors de vue.
— Oui, monseigneur. Il semble que le chef gardien de Bedlam l’ait délibérément laissé sortir pour tenter de se débarrasser du problème. Il ne recommencera pas. Demain, il y a une audience à la Cour des requêtes pour s’assurer que le gamin sera correctement traité. »
Cranmer hocha la tête, puis son regard se porta sur mon bras. « Et vous pensez que le tueur vous suit, qu’il vous nargue.
— Oui.
— Seulement vous ?
— Apparemment. L’épouse de Barak a été également blessée, mais sans doute parce qu’elle appartient à mon entourage. Le meurtrier souhaite que j’abandonne l’affaire. »
Thomas Seymour
Weitere Kostenlose Bücher