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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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souleva le baquet de vêtements plongés dans leur eau sale et se dirigea vers la cour. Tamasin se leva pour lui ouvrir la porte, avant de revenir s’asseoir à la table.
    « Vos tuméfactions s’atténuent, Tamasin.
    — Elles me défigurent toujours, monsieur. Mais je suppose qu’elles vont bientôt disparaître.
    — Et votre bouche, comment va-t-elle ?
    — Ça ne me fait quasiment plus mal. Cet arracheur de dents était compétent, finalement.
    — Guy n’aurait pas recommandé un incapable.
    — J’ai toujours du mal à croire qu’il m’a proposé d’acheter mes dents, de toutes me les arracher ! Je serais atroce à voir. » Sa voix était morne, atone. « Que s’est-il passé hier soir ? Jack a catégoriquement refusé de m’en parler à son retour et m’a ordonné de me rendormir.
    — Sans doute ne voulait-il pas que vous vous tracassiez, Tamasin. Il y a eu un nouveau meurtre, hélas ! »
    Elle écarquilla les yeux. « Étiez-vous en danger, vous et Jack ?
    — Non. Pas du tout. Nous avons seulement trouvé le corps.
    — Cela finira-t-il jamais ? Cela affecte Jack. Et vous aussi, monsieur, je le vois bien… Ou bien peut-être Jack est-il seulement las de moi sans que ça ait le moindre rapport avec cette chasse à l’homme, ajouta-t-elle avec un sourire sardonique qui la vieillit énormément.
    — Vous l’aimez toujours ? lui demandai-je tout à trac.
    — Oui ! répondit-elle sans hésitation. Mais je ne vais pas éternellement accepter cette situation. Je refuse d’être foulée aux pieds comme le sont certaines femmes.
    — C’est votre énergie qui l’a séduit à York. Ça, je peux vous le garantir », la rassurai-je en souriant.
    Elle me répondit en souriant en retour, un reste d’aigreur dans la voix. « Ce n’est pas mon joli minois ? Non qu’il soit joli en ce moment…
    — Votre joli visage également. Et il guérira, Tamasin… Peut-être ne le devrais-je pas, mais je vais quand même vous le dire. Jack est toujours amoureux de vous et il sait qu’il s’est mal comporté. Il m’a annoncé que lorsque toute cette histoire serait terminée, vous quitterez la Vieille Barge pour emménager dans une nouvelle maison.
    — Il a dit ça ?
    — Oui. Sur mon honneur. Mais promettez-moi de ne pas lui révéler que j’ai vendu la mèche.
    — Mais pourquoi ne me l’a-t-il pas dit, à moi ? s’écria-t-elle en se renfrognant.
    — Il me l’a annoncé uniquement parce que je l’aiguillonnais. Vous le connaissez.
    — Vraiment ? Je croyais le connaître…
    — Donnez-lui du temps, Tamasin. Je sais qu’il n’est pas toujours commode, mais… donnez-lui du temps.
    — Je ne vais pas attendre éternellement, répliqua-t-elle, l’air sombre. Pas éternellement. »
    La porte de la cour s’ouvrit et Joan revint, le baquet appuyé sur la hanche. « Il faut que j’aille à l’écurie, dis-je. Jack va se demander où je suis passé. Nous avons plusieurs visites à faire ce matin. Pensez à ce que je vous ai dit, Tamasin. »
    Elle hocha la tête en souriant. Je gagnai l’écurie où Barak était en train de bavarder avec Orr, l’envoyé de Harsnet, qui redressa sa casquette en m’apercevant. C’était un homme que j’appréciais. J’aimais son calme, sa vigilance et sa discrétion.
    « La nuit a été calme ?
    — Oui, monsieur. »
    Je fixai Barak, soudain agacé. Quand on avait une épouse possédant les qualités de Tamasin, comment pouvait-on avoir la bêtise de lui faire aussi longtemps la tête ? Car c’était bien l’impression que cela donnait. S’il s’était agi de moi et de Dorothy… Je chassai la pensée de mon esprit.
    « Tu es prêt ? demandai-je d’un ton brusque. Eh bien, alors, allons-y ! »
     
     
    Nous traversâmes à nouveau la ville en direction de la maison de Yarington, Sukey et Genesis trottant allégrement. Quand nous atteignîmes notre destination, nous attachâmes les bêtes devant le presbytère et je craignis un instant que le petit valet ne se soit finalement enfui. Dans ce cas, ma compassion nous aurait peut-être fait perdre des informations essentielles. Mais Timothy se trouvait dans l’écurie, assis sur son seau près de sa jument. Il avait encore pleuré, et une bulle de morve restait accrochée à une narine.
    « Bonjour, Timothy, dis-je doucement. Voici Barak, mon assistant. »
    Il nous regardait d’un air apeuré.
    « Il fait froid dans cette écurie », bougonna Barak. Timothy

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