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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Yves Bigot
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auteur de classiques majeurs comme « For What It’s Worth », « Bluebird », « Rock’n’roll Woman » (Buffalo Springfield), « Suite : Judy Blue Eyes », « Helplessly Hoping », « Wooden Ships » (Crosby, Stills and Nash), « Carry On », « Find The Cost of Freedom » (Crosby, Stills, Nash and Young), « Love The One You’re With », « Change Partners » (en solo). Bouleversé par les chansons de Véronique, il lui demande de lui traduire sur le champ ses textes en anglais pour qu’il les comprenne, puis lui promet de les adapter pour elle à destination d’un disque qu’il produirait aux États-Unis, avec ses musiciens. Elle confessera plus tard avoir pensé à lui en écrivant « Comme je l’imagine », et on peut sans trop s’égarer se demander s’il n’habite pas quelques-unes de ses autres récentes chansons languissantes, en attente d’un miracle, d’une apparition, d’un mystère. Et quoi, qui, de plus mystérieux, étranger à tous les sens, proprement miraculeux, que ces demi-dieux du Panthéon rock, au quotidien survolté, magnifique, somptuaire, chevaliers d’épiques combats psychédéliques dans les cieux, adulés par des foules de fidèles adorateurs des sensations qu’ils provoquent, des rêves fous qu’ils déclenchent, de la gloire surhumaine qu’ils connaissent et à laquelle ils s’abreuvent, de leur rayonnement sidéral, la transcendance qu’ils tutoient, soir après soir, semble-t-il alors, sans fin et sans limites ?

    Michel est conscient de cette différence qui sépare les vedettes françaises des superstars du rock dont la vie à la vitesse de la lumière semble les déséquilibrer en même temps qu’elle les fait briller de feux extraterrestres. « Les gens qui font un métier publicet qui chantent, qu’on va voir sur scène, ont une vie complètement fragile. Tout leur itinéraire est basé sur leur fragilité, comme des étoiles filantes, qui leur amène une intensité de vie et une espèce de folie vraiment très extraordinaire et qui modifie leur comportement. Un type comme Rod Stewart, on ne peut pas lui parler deux minutes normalement. Il est complètement speed. David Bowie, Elton John, ont une existence dont nous n’avons même pas idée, un rapport au monde dément. Ils sont tous terrifiés. Ils ont peur de la foule et l’adorent en même temps. C’est une vie que les gens qui font de la musique en France n’ont pas. Il y a des gens qui se prennent pour Dieu parce qu’on peut vraiment se prendre pour Dieu quand on est sur scène. »
    Cette séduction-là est irrésistible, son poison, mortel. S’est-il instillé dans le cœur de Véronique, dans son esprit, dans ses tripes, lors de cette rencontre ? D’autant que, dans le même temps, Michel, workaholic comme son père, comme Stills aussi, estime que « la musique, c’est sérieux ». Il s’investit à mort dans la composition, la production, son rôle de directeur artistique et de producteur chez Kinney-Filipacchi, n’a pas de temps, n’en a plus, alors que Véronique, elle, plus festive et rigolote de nature, devient une vedette, enchaîne télé sur télé (Danièle Gilbert, Guy Lux, les Carpentier, « Discorama », Mick Micheyl, le « Grand échiquier »), connaît les honneurs de Salut les copains, de Mademoiselle Âge Tendre, de Rock & Folk, de 20 ans et de Télé 7 Jours, part tout l’été en tournée faire la fiesta avec Pierre Vassiliu et Julien Clerc, et en conçoit des envies d’évasion.
    Stills lui a lancé, comme un défi, en la rattrapant et la tenant de sa main gantée sous la pluie sur les Champs-Élysées avant qu’elle s’engouffre dans un taxi : « Un jour, je t’épouserai. » Simple draguefacile de rock star ou authentique coup de foudre ? La légende a souvent cette aptitude de rebooter les souvenirs à son aune. Mais de Bosson, lui, est au cœur de cette intrigue, et aime sincèrement, profondément, chacun des protagonistes. « Michel avait une immense rigueur, beaucoup d’exigence, il avait un talent implacable, mais pouvait aussi être terriblement chiant. Il avait une très grande intelligence, dont il usait parfois avec une parfaite mauvaise foi. Chez Véro, il avait déjà vu poindre les déviances annoncées, notamment la boisson. Il la faisait bosser dur. Il ne la séquestrait pas, il ne faut pas exagérer, mais il la tenait en laisse courte. Et à l’œil. Elle n’en pouvait plus, voulait s’évader. » Saint-Paul, lui aussi, confirme ces tensions.

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