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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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pain. Vers 1699, un pain de six kilos vaut cinquante sols, alors que le salaire quotidien du journalier est de trois sols. Heureusement que ce pain se conserve longtemps et se consomme dur et rassis : une miche peut coûter jusqu’à dix-sept jours de travail !
    Noir, rassis, mais sacré : le pain de nos ancêtres
     
    Dans le monde de nos ancêtres, l’importance du pain était aussi forte que le symbolisme qui s’y attachait. Les vastes duchés ou comtés que donnait le roi à ses fils cadets n’étaient-ils pas des apanages, et nos ancêtres vivant nombreux sous un même toit n’étaient-ils pas réputés vivre en companage, en référence au pain partagé et mangé entre copains  ? Et l’on en mangeait effectivement beaucoup : le pain était la base de l’alimentation, et non, comme aujourd’hui, son accompagnement. Le Français qui en avait les moyens en consommait volontiers 800 grammes par jour, contre seulement 100 à 150 aujourd’hui…
    Mais ce pain, en fait, ressemblait peu au nôtre : il n’était pratiquement jamais blanc, ni jamais frais.
    Jusqu’à la fin du XIX e siècle, à la campagne, il était en effet cuit au four – four banal, puis privé –, chacun s’étant dépêché d’avoir le sien dès qu’avait cessé le monopole seigneurial. Longtemps fait à partir de céréales secondaires (surtout du seigle, mais parfois de l’orge, du sarrasin, voire de l’avoine), il était toujours sombre, et l’était même de plus en plus au fur et à mesure que l’on descendait les degrés de l’échelle sociale, pour devenir noir chez les plus pauvres. N’étant pas cuit tous les jours, mais une fois par semaine (ou par quinzaine), il se présentait sous forme de miches ou de tourtes de très grande taille et était par conséquent en permanence rassis et sec. Les petits pains blancs, consommés parfois seuls et comme des gâteaux, étaient réservés aux tables des riches et aux jours de fête.
    Étroitement lié à toute une symbolique d’essence religieuse, il était avant tout le pain quotidien du Notre Père, que l’on devait à la fois apprécier et mériter pour l’avoir « gagné à la sueur de son front ». De ce fait, comme beaucoup de repas étaient précédés du bénédicité, celui qui l’entamait se devait de rendre grâces au Père céleste en traçant sur sa croûte un signe de croix à la pointe du couteau.
    Le pain était d’autant plus sacré que, chaque dimanche, lors de l’office divin, le prêtre, en public, le transmuait en corps du Christ, et que l’hostie en était directement tirée. On devait donc le respecter et éviter tout geste jugé profanateur. Le poser à l’envers entraînait les pires catastrophes : le diable entrait dans la maison, l’argent s’enfuyait, la Sainte Vierge se mettait à pleurer et les filles ne trouvaient plus de maris… La femme n’aurait su en pétrir la pâte lorsqu’elle avait ses règles ; s’asseoir sur un pétrin portait malheur… On était bon comme le pain , et ce qui ne finissait pas était lo ng comme un jour sans pain…
    Contrastes et déséquilibres :
jours gras et jours maigres
    Non seulement nos ancêtres ont souvent faim mais lorsqu’ils mangent leur alimentation offre à tous niveaux des déséquilibres et des contrastes. Déséquilibres diététiques d’abord, avec des carences en calcium, en zinc et en minéraux et vitamines B2, C et D, un manque de protides et de lipides et une trop forte prédominance de glucides. Excès, également de protéines végétales et insuffisance de protéines animales. Les tourtes aux épinards, bourrées d’oligo-éléments, que sert Barbe Rétif à sa maisonnée sont évidemment exceptionnellement riches… Ces contrastes s’observent aussi bien entre les tables des riches et celles des pauvres qu’entre les menus d’hiver et ceux d’été, où les gros travaux multiplient le nombre des en-cas entre les repas (entre les périodes de disette) avec la consommation plus fréquente encore qu’à l’ordinaire d’aliments avariés provoquant des maladies en tout genre, mais surtout entre les jours gras ou « carnés » et les jours maigres.
    Vous avez la « dalle » ? Mangez de la vache enragée plutôt que de la « vache folle »
     
    Avoir la dalle en pente , « dalle » que, selon les expressions, l’on rince ou l’on casse, vient de vieux mots français et normands désignant à l’origine l’évier, alors simple dalle de pierre plus ou

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