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Qui ose vaincra

Qui ose vaincra

Titel: Qui ose vaincra Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Bonnecarrère
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devront attendre son ordre d’assaut.
    Les parachutistes, eux
    demeurent à Corlaix jusqu’à 6 h 20. Puis le capitaine de Roquebrune
    donne le signal. Son véhicule démarre en tête. Derrière viennent la jeep de l’aspirant
    Aubert-Stribi, puis celle de l’adjudant Benhamou, et enfin celle du sergent-chef
    Tramoni.
    Le petit convoi roule
    lentement jusqu’à Saint-Julien. Les mitrailleurs vérifient méticuleusement
    leurs armes.
    À Saint-Julien, Roquebrune
    se retourne, constate qu’aucun incident n’est à signaler. Ses hommes le lui
    confirment par signe. Alors, Guillaume de Roquebrune lève le bras gauche, le
    poing serré, et mime à deux reprises le mouvement d’un mécanicien de locomotive
    qui actionne le sifflet de sa machine. Les quatre véhicules prennent rapidement
    de la vitesse.
    Les jeeps roulent à près
    de cent kilomètres à l’heure lorsqu’elles parviennent aux limites de
    Sennecey-le-Grand.
    La route longe le
    cimetière derrière le mur duquel trois mitrailleuses lourdes allemandes sont embusquées.
    Les parachutistes
    comptaient profiter de l’effet de surprise, c’est eux qui tombent dans un piège.
    À 6 h 30 précise, les mitrailleuses ennemies déclenchent un feu
    croisé sur les véhicules lancés à pleine vitesse. Barkatz, Lombardo et
    Magdeleine, le guide F.F.I., sont tués.
    Mais aucun des
    chauffeurs n’est atteint. Les jeeps n’ont pas souffert, et elles continuent
    leur course folle jusqu’au cœur de l’agglomération. Là, sur une grande place, près
    d’un millier d’Allemands sont rassemblés. Ils s’apprêtent à faire mouvement. Les
    moteurs de leurs camions tournent déjà, mais aucun soldat ne se trouve encore à
    leur bord. Les douze mitrailleuses Vickers crachent simultanément. Ce sont des
    mitrailleuses d’aviation. Elles tirent quinze coups à la seconde. Leur feu continu
    va durer près d’une minute. Aucun des Allemands n’a eu le temps de réaliser et
    de réagir. Le vertigineux convoi a débouché sur la place à peine quelques
    secondes après l’attaque du cimetière. Conscient instantanément de l’efficacité
    des coups qu’il peut porter, Roquebrune a ralenti. Automagiquement les trois
    jeeps suivantes ont adopté son rythme.
    Pendant la traversée de
    la place, les mitrailleuses des parachutistes ont eu le temps de tirer entre
    dix et quinze mille coups dirigés sur des groupes compacts. Les Allemands
    tombent comme des quilles, sont fauchés dans un terrifiant carnage.
    Roquebrune reprend de la
    vitesse, cherche à quitter la ville par une issue opposée.
    À l’autre extrémité, Boissonas
    et ses F.F.I. donneront l’assaut. Mais au cimetière, les Allemands se sont
    organisés. En plus de leurs mitrailleuses lourdes, ils ont eu le temps de
    mettre en batterie des pièces antichars.
    Le capitaine Boissonas, qui
    courait à découvert à la tête de ses hommes, tombe, mortellement blessé. Autour
    de lui, des dizaines de patriotes sont atteints. L’assaut s’avère impossible, les
    résistants se replient.
    De l’autre côté de l’agglomération,
    les jeeps parviennent sans encombre à la sortie. C’est alors que Roquebrune
    tombe nez à nez avec un important convoi montant.
    Le capitaine écrase le
    frein de sa voiture qu’il arrive à bloquer à peine à vingt mètres du véhicule
    de tête de la colonne ennemie. Son mitrailleur a instinctivement ouvert le feu.
    Le premier véhicule allemand s’enflamme. Un second tente de le doubler et subit
    le même sort, la jeep de l’aspirant Aubert-Stribi s’étant dans le même réflexe,
    portée à la parallèle de celle de son chef, son mitrailleur, lui aussi, tirant
    à feu continu.
    Devant eux la route est
    obstruée et Roquebrune hurle l’ordre de faire demi-tour. Tramoni et Benhamou
    manœuvrent sur place, et dégagent suffisamment pour permettre aux jeeps de tête
    de les imiter. Revenant sur leurs traces, les véhicules, roulant à nouveau vers
    la place, reprennent leur train d’enfer.
    Mais maintenant les
    survivants allemands ont réagi. Ils ont formé une mortelle embuscade. C’est la
    jeep de l’aspirant Aubert-Stribi qui, cette fois, arrive en tête. Elle est
    atteinte de plein fouet par un obus antichar. Seither est tué sur le coup. Aubert-Stribi
    est projeté en l’air et retombe miraculeusement sur ses pieds. L’aspirant ne
    possède plus que son Colt et il porte au flanc une large blessure ouverte. Pistolet
    au poing, il avance titubant sur les

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