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Qui ose vaincra

Qui ose vaincra

Titel: Qui ose vaincra Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Bonnecarrère
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provoquée par violence des heurts qu’ils subissent, les parachutistes
    accrochent leur static lines au câble central. Le dispatcher tente en
    vain d’ouvrir la baignoire de saut. Il se retrouve au plafond de l’appareil
    puis, une fraction de seconde plus tard, il est plaqué au plancher. Judet et
    Varnier sont contraints de l’aider. La lumière verte est allumée depuis près d’une
    minute lorsque, suivi de tous Varnier saute en tête.
    Dans le laps de temps
    créé par la confusion, l’avion avait repris de l’altitude et lorsque les
    parachutistes l’évacuent, il est à près de quinze cents mètres. Les S.A.S. éprouvent
    pour la première fois la curieuse sensation que provoque la traversée des
    nuages. Dans la nuit, Neuwirth distingue la terre. Elle est tellement plate qu’il
    craint d’abord que ce ne soit un lac, puis un vent violent le déporte, il s’aperçoit
    qu’il va atterrir dans les arbres. Il serre ses jambes et attend.
    Il frôle la cime d’un
    arbre. Son corps au passage brise les branches. Au-dessus de lui, la toile de
    son parachute est déchiquetée. Pourtant il finit, dans le plus invraisemblable
    des slaloms à travers les branchages, par toucher le sol, indemne.
    Il n ’a aucune idée de l’endroit
    où il se trouve, serait incapable de le situer même très approximativement sur la
    carte. Pas le moindre signe de présence de ses camarades de saut.
    Neuwirth constate qu’il
    est en lisière d’un bois. Il perçoit, au centre de ce qu’il pense être un pré, les
    minuscules lueurs phosphorescentes destinées à faire répèrer les containers. Il
    se dirige vers elles. Le sergent-chef Judet qui est tombé dans les mêmes
    conditions à une centaine de mètres, se dirige lui aussi dans le même réflexe
    vers les petites lueurs de repère. Les deux hommes se rejoignent.
    « Pas de casse ?
    interroge en chuchotant Judet.
    — Non, et c’est un
    miracle. Je suis tombé sur un arbre.
    — Moi aussi. Tu as
    une idée de l’endroit où l’on se trouve ? On a dû être largué avec une
    erreur minimum d’une vingtaine de kilomètres. »
    Le lieutenant Varnier
    arrive à son tour. Puis Le Berrigot, Legras et Olivier. Tous ont eu la chance d’atterrir
    sans casse et d’apercevoir les scintillements des containers. Prestement les
    six hommes transportent des containers d’armes et de ravitaillement et
    regagnent bois dans lequel ils se terrent et attendent.
    L’aube brumeuse ne leur
    apporte pas la moindre indication sur leur position. Ils sont même incapables d’évaluer
    la superficie de leur refuge boisé. Ils ignorent s’ils se trouvent en bordure d’un
    petit bois ou d’une immense forêt.
    « Restez là, je
    vais voir, déclare Varnier. Sauf imprévu ne bougez pas. »
    Le lieutenant ne prend
    qu’une carabine légère et s’éloigne vers le sud, laissant au sergent Judet la
    responsabilité du petit groupe. Le sous-officier propose : « Bon, les
    gars, allongez-vous. Je prends la garde. Tâchez de dormir encore un peu. Vous
    ne savez pas quand vous en aurez de nouveau l’occasion. »
    Lucien Neuwirth s’étend
    sur le dos, la tête reposant sur son sac. Il ferme les yeux, mais ne peut se
    résoudre à se laisser aller. Il ouvre les yeux.
    « Nom de Dieu, s’exclame-t-il,
    regardez ! » Du doigt il désigne la cime des arbres : comme des
    étendards, des lambeaux des parachutes flottent au vent léger. Grimper serait
    périlleux, voire impossible. Les branches sont trop fragiles pour soutenir le
    poids d’un homme. Les cinq parachutistes ne peuvent détacher leurs regards des
    fragments de soie qui doivent à la jumelle être visibles à dix kilomètres.
    « On ne fait rien, finit
    par déclarer Judet, ou alors prie. D’ici on peut voir arriver les mauvaises
    surprises. Si on s’enfonce dans les bois ce sera plus douteux.
    Et on a promis d’attendre
    le lieutenant. »
    L’opacité de la brume s’atténue
    doucement. Ce sont maintenant des nappes fluides qui courent sur le pré. À l’horizon,
    Judet distingue une bâtisse. Il prend ses jumelles ; ses compagnons
    découvrent un sourire sur son visage.
    « Pas de doute, les
    gars, en tout cas on est bien en Hollande.
    — Tu vois des
    tulipes ?
    — Non, mais un
    moulin. Et en plus avec les ailes qui tournent. »
    Il passe les jumelles à
    Neuwirth, puis, l’un après l’autre, les parachutistes admirent la majesté des
    ailes voilées qui tournoient gracieusement.
     

47
    Comme la plupart

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