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Qui ose vaincra

Qui ose vaincra

Titel: Qui ose vaincra Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Bonnecarrère
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gracier. Il vous considère comme des prisonniers
    de guerre. C’est à ce titre que vous êtes chez moi aujourd’hui. »
    Pour la première fois
    depuis le début de leur calvaire, les S.A.S. sentent leurs nerfs qui lâchent. Sibard
    se demande s’il ne va pas pleurer.
    La conversation se
    poursuit sans haine. Les aviateurs laissent percer leurs sentiments à l’égard
    des parachutistes : un mélange de rancœur et d’amertume devant leur
    matériel anéanti, d’admiration devant la folle témérité de l’action de commando
    dont ils furent les victimes.
    Dans la soirée, un Junker 52 conduit les trois Français à Brindisi. De là un train les
    achemine dans un camp de prisonniers proche de Munich.
    Pour eux une nouvelle
    voie va s’ouvrir : les tentatives d’évasion. Bergé échouera. Sibard
    réussira beaucoup plus tard.
    Un volume entier serait
    nécessaire pour narrer en détail les évasions de Jacques Mouhot. Six fois il parviendra
    à quitter les camps aux régimes de plus en plus sévères dans lesquels on l’enferme.
    La septième, à travers l’Allemagne, la Hollande, la Belgique, la France et l’Espagne,
    il réussira à regagner son corps en Angleterre. En comptant sa fugue de
    Mirecourt, Mouhot totalise huit évasions de camps allemands, deux passages en Angleterre
    en tant que prisonnier évadé. Son cas est unique dans les annales de la Seconde
    Guerre mondiale.
     
    Lord Jellicœ et Costa
    Petrakis se trouvaient dans le village Vassilika-Anoya quand ils apprirent l’accrochage
    dont étaient victimes leurs amis. Il était évident qu’ils ne pouvaient rien
    pour eux. Ils parvinrent sans la moindre difficulté à rejoindre le sous-marin
    qui les attendait.
    Quarante-huit heures
    avant le sabotage d’Heraklion, les sept autres commandos de Stirling
    connaissaient au Moyen-Orient des issues plus ou moins heureuses. Mais, dans l’ensemble,
    les actions de sabotage des parachutistes anglais et français furent
    suffisamment efficaces pour permettre au convoi de Malte de quitter Alexandrie
    et d’effectuer la première partie de son voyage, celle qui le mettait hors de
    portée de l’aviation allemande basée sur la côte africaine pour entrer dans une
    zone où seuls les appareils d’Heraklion pouvaient intervenir.
    Ces huit opérations
    simultanées de commando ne fuient que le prélude aux actions des parachutistes
    français au Moyen-Orient. L’historique des parachutistes de la France libre rapporte
    en quelques lignes deux ans de souffrance et d’héroïsme.
    « Les autres
    missions, sous le commandement du lieutenant Jordan, eurent des résultats plus
    ou moins heureux.
    « Le groupe Jordan,
    sur l’aérodrome de Siret-el-Chrisba, trahi au dernier instant, manque l’objectif
    et se trouve dispersé en pleine nuit, tandis que deux de ses groupes commandés
    par les caporaux de Bourmont et Tourneret, respectivement sur les aérodromes de
    Derna-Ouest et Martuba 3, subissant le contrecoup de cette alerte, manqueront
    aussi leurs objectifs.
    « Ils seront tous
    faits prisonniers, ici et là, dont quelques-uns au « rendez-vous »
    prévu pour le retour. Malgré leur infériorité numérique (trois parachutistes
    contre une compagnie allemande), ils engagent le combat.
    « De cette mêlée
    confuse, un seul réussira un exploit. Guichaoua, légèrement blessé, ira
    incendier un bombardier sur lequel il dépose la seule grenade qui lui reste. Puis,
    errant dans le djebel, sans eau, sans vivres, sans armes, deux fois blessé, il
    sera retrouvé quatre jours plus tard par une patrouille italienne, à demi mort
    d’épuisement sur le bord de la route.
    « Le lieutenant
    Jordan retrouvera seul le groupement des L. R. D. G. qui devait les ramener.
    « La trahison aura
    coûté quatorze parachutistes à l’unité.
    « Pendant ce temps,
    l’aspirant Zirnheld et ses quatre hommes attaquent Berka III avec succès, détruisant
    six avions, tandis que le sous-lieutenant Jacquier attaquait l’aérodrome de
    Barce. Manquant l’effet de surprise, il réussit, avant de quitter le terrain, à
    miner un dépôt de bombes qui, en explosant, détruira plusieurs avions ennemis.
    « Revenus à la base
    de Siwa, les parachutistes français sont de nouveau lancés à l’attaque des
    aérodromes de Fuka 19, puis Fuka 16. Deux autres terrains à proximité de
    El-Daba subissent les assauts furieux des S.A.S. Les 21 et 22 juillet, ils
    organisent une attaque de grande envergure sur l’aérodrome

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