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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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difficile, et cela ne lui avait rien apporté, sinon une affreuse migraine.
    Puis la cloche tinta, impérieuse. Elle passa la tête par la porte du cabinet de son père, ne vit aucun signe de vie dans la direction de la chambre d’Ibrahim et, prenant une bougie, traversa en toute hâte la cour pour aller répondre.
    Zeynab était là, de l’autre côté du portail, tremblant de froid et le visage baigné de larmes.
    — Pardonnez-moi, maîtresse Raquel, dit-elle à toute allure. Votre sœur et son mari étaient sortis, Lup est venu et il m’a forcée à partir avec lui, et l’officier ne m’a même pas laissée chercher mon papier. J’ai sauté par la fenêtre et je ne savais pas où aller, alors je suis venue ici.
    Pendant qu’elle parlait, Judith, attirée par le bruit, sortit du salon et se pencha sur la balustrade.
    Zeynab s’agrippait au portail.
    — Oh, maîtresse, ils ont tué Marieta et ils ont pris Yusuf !
    Sur ce, elle éclata en sanglots.
    — Qui est-ce, Raquel ? demanda sa mère.
    Ses jupes voletaient derrière elle quand elle descendit en toute hâte l’escalier, une lanterne à la main.
    — Et papa ? dit Raquel en s’acharnant sur la grille. Était-il avec Yusuf ? Où est papa ?
    Exaspérée, elle jeta à terre sa bougie, qui s’éteignit, et ouvrit le portail.
    — Entre, vite !
    — Qu’avez-vous dit à propos de mon époux, jeune femme ? demanda Judith.
    — Elle s’appelle Zeynab, maman.
    Sa mère leva sa lanterne pour éclairer le visage de la fillette.
    — Viens près du feu, fit-elle en secouant la tête. Et raconte-nous ce qui s’est passé.
     
    L’histoire de Zeynab lui fut arrachée par bribes incohérentes. Quand elle eut terminé, Judith garda le silence et réfléchit pendant quelques instants.
    — Allons trouver l’évêque, dit-elle.
    — J’y vais, maman, proposa Raquel.
    — Certainement pas. Nous irons toutes les deux, mais pas seules.
    Ayant pris sa décision, elle se précipita vers la porte du salon.
    — Ibrahim ! cria-t-elle d’une voix perçante.
    Un grognement provenant de la cuisine lui répondit.
    — Va chez maître Ephraïm ! Demande au jeune maître Daniel s’il peut venir nous aider. Et fais vite, ajouta-t-elle. Il n’y a pas de temps à perdre.
    — Daniel, maman ?
    — Et pourquoi pas ? Ibrahim doit rester à la maison et veiller. Daniel sera très heureux de nous assister. Maintenant, va chercher Naomi. Elle s’occupera de cette pauvre enfant pendant notre absence.
     
    — Lup, dit maître Guillem d’un ton pressant, il faut partir. Sur-le-champ. Prépare nos affaires.
    — Je ne suis pas Lup, répliqua le serviteur. Le Lup qui obéissait à son maître n’existe plus. Cette créature aveugle ici présente sait qui je suis. Ferran, marchand, soldat, négociant. Si la chance n’avait pas mal tourné…
    — Ce n’est pas le sort qui vous a détruit, maître Ferran, dit Isaac. C’est la cupidité, la traîtrise et l’égoïsme.
    — Tu mens, juif. Si nous l’avions emporté à Majorque – si nous n’avions été trahis –, alors j’aurais eu de grandes propriétés, une fortune et un pouvoir bien supérieurs aux tiens… maître Isaac, ajouta-t-il, la voix pleine de mépris. Ou à ceux de mon pitoyable frère.
    — Tu es fou, Lup, dit Guillem. L’heure n’est pas aux controverses.
    — Mais je peux encore avoir tout cela, reprit l’autre. J’ai la fille. Je peux la vendre à un homme que je connais à Valence et qui aime ce genre-là. Il la paiera assez cher pour que je puisse acheter une part dans un navire en partance pour Constantinople. Sais-tu ce que peut rapporter un seul voyage à Constantinople ?
    — Lup…
    — Ferran !
    — Par tous les saints, tu nous fais perdre notre temps avec tes rêves insensés ! cria Guillem d’une voix frénétique. Lup, Ferran, qui que tu sois, filons ! Et oublie la fille et ta fortune imaginaire, ou nous y laisserons la vie !
    — Va chercher la fille. Je dois commencer par tuer ces deux-là. Et l’autre.
    — Nous n’avons pas le temps ! hurla Guillem.
    — Cela ne prendra pas longtemps.
    Il se tourna vers Yusuf, qui se débattait toujours dans les bras de Guillem. Sur une petite table, Lup prit une statuette de bois représentant un cheval.
    — Tiens-le bien, Guillem. Écarte-le de toi, dit-il avec calme.
    Isaac se leva en un futile geste de protestation. Guillem tint le garçon à bout de bras. Lup brandit la statue et l’abattit.
    Mais

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