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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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tambouriné à la porte. Je me suis caché et j’ai feint qu’il n’y avait personne.
    — Où est-il ?
    — Là, près de l’entrée de la grande salle. Mort.
    — Mort ou vif, peu importe. Le monde se portera mieux sans lui, bien qu’il ait pu m’être utile vivant. Comment l’as-tu tué ?
    — Je l’ai frappé, exactement comme tu me l’avais dit, et il est tombé. Mort.
    — Il a apporté l’or ?
    — Je crois, oui. Il portait quelque chose de lourd sur son épaule.
    — Bien. Occupe-toi d’elle. Et ne la laisse pas se sauver.
    Il y eut un long moment de silence avant que l’homme ne parle à nouveau.
    — Il faudrait plus qu’une de tes pichenettes pour en venir à bout, dit-il avec mépris. Écoute un peu.
    — C’est lui qui respire ?
    — Qui d’autre ? Il est assommé, c’est tout, et il va revenir à lui dans un instant. Donne-moi de la lumière.
    Des pas précipités claquèrent sur le carrelage. Un bruit de chute résonna dans toute la maison. Guillem cria de douleur et jura.
    — Où sont les officiers ? murmura Isaac. Ils devraient déjà être ici.
    — J’ai trouvé une bougie, dit Guillem.
    — Le Seigneur en soit remercié ! fit son compagnon. Allume-la. J’en ai assez d’être dans le noir.
    — Je n’ai ni mèche ni silex.
    — Eh bien, trouves-en, imbécile !
    Il y eut de nouveaux bruits confus.
    — Pourquoi nous ne nous rapprochons pas, seigneur ? demanda Yusuf.
    — Nous les entendons parfaitement d’où nous sommes, dit son maître, et je préfère rester assis ici que de me faire assommer par maître Ferran.
    — Qui est maître Ferran ?
    — Un vieil ami, Yusuf, un très vieil ami.
    La lumière jaillit à l’autre bout du couloir et Yusuf avertit son maître en lui posant la main sur le bras.
    — Qu’y a-t-il dans ce coffre ? demanda maître Guillem. Est-ce l’or ?
    — Naturellement. Quoi d’autre ? C’est un pleutre, il l’a toujours été. Peureux comme pas un. Après ce qui s’est passé, il n’aurait jamais osé venir sans l’or.
    — Mais dès qu’il va se réveiller, il racontera à tout le monde ce qui s’est passé. Et nous, qu’est-ce qu’on va faire ?
    — Rien à craindre, dit Lup. Je lui ai laissé un petit cadeau. Quelque chose qu’il aura du mal à expliquer aux officiers. Je ne crois pas qu’il sera en position de nous nuire. Tout va bien, Guillem, mon ami. Les chevaux attendent. Il suffit de charger l’or et de partir.
    — Et la fille ? Pourquoi l’as-tu ramenée ici ?
    — Ne t’inquiète pas pour elle. J’ai dû demander à l’officier de garde de m’aider à la récupérer. Je ne pouvais quand même pas le remercier et la jeter ensuite dans la rivière, non ? Elle est bien ligotée. Nous l’emmènerons avec nous. Personne ne verra rien.
    — Tu en es sûr ?
    — Mais non, je n’en suis pas sûr ! aboya-t-il. Tu me prends pour qui ? Dieu tout-puissant ? Tiens ta langue et allume les torchères. Il me faut de la lumière pour prendre l’or.
    — Regarde, dit Guillem, tout excité. Une pièce est passée par la fissure du coffre. C’est de l’or !
    Isaac et Yusuf entendirent des craquements, puis un rugissement de rage suivi d’un cri de douleur.
    — Silence ! Tu veux donc réveiller le voisinage ?
    — Mais c’est…
    — Je sais ce que c’est ! Une poignée de pièces et des cailloux. Je vais tuer ce bâtard de mes propres mains. Où est-il ?
    — Dans la salle. C’est là que je l’ai laissé.
    — Donne-moi la lanterne.
    — Yusuf, va chercher les officiers, dit Isaac. Fais vite !
    — Où sont-ils ?
    — Près des chevaux, je pense. Hâte-toi !
    Yusuf quitta le banc pour s’élancer dans l’escalier. Mais il glissa, se rattrapa et renversa un guéridon.
    — Qu’est-ce que c’est ? fit Guillem.
    — Quelqu’un dans le petit escalier, dit Lup. Va le chercher !
    Et Guillem, armé de sa lanterne, dévala les marches de l’escalier de devant dans l’espoir de mettre la main sur l’intrus. Lup prit une torche et se dirigea d’un pas calme vers l’arrière de la maison. En arrivant à l’escalier en colimaçon, il leva sa torche et sourit.
    — Eh bien, voyons ce que nous avons ici. Un vieil ami, me semble-t-il.
    — Oui, un vieil ami, dit Isaac en se redressant.
    La porte fermée trahit Yusuf. Comme il s’efforçait de l’ouvrir, Guillem l’attrapa par le torse et l’emporta en haut de l’escalier où son serviteur, Lup, regardait le

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