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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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médecin avec quelque satisfaction.
    — Voici un vieil ami, Guillem, dit Lup. Vous avez l’air d’aller bien, médecin. Mais j’oubliais ! Comme c’est grossier de ma part ! Vous êtes aveugle. Vous ne pouvez donc savoir qui je suis. Une bonne vue ne vous aiderait toutefois pas. Je ne suis pas aussi beau que je l’étais jadis.
    — Je sais parfaitement qui vous êtes, maître Ferran. Dès que vous avez ouvert la bouche, j’ai su qui vous étiez. Vous avez une voix très reconnaissable.
    — Quel homme intelligent vous faites, médecin ! Vous l’avez toujours été. Intelligent, riche et arrogant. Quoi que vous fassiez, cela vous a toujours rapporté de l’or, des amis et du pouvoir. Comme je vous haïssais, même lorsque vous sauviez ma misérable vie !
    — Je ne m’attendais pas à vous retrouver, Ferran. On disait que vous aviez péri des fièvres.
    — Pas vraiment. J’ai été très intime avec la mort à diverses reprises au cours de ces dix dernières années, mais c’est maintenant la trêve entre nous. J’ai failli mourir des fièvres en prison, à Montpellier. Je suis presque mort pendant les révoltes de Majorque. Vous ne pouvez le voir, mais une épée m’a tranché la chair jusqu’à l’os, modifiant quelque peu mon apparence. Et la jambe que je me suis brisée en m’échappant de prison a quelque peu raccourci et tordu mon corps, mais je suis toujours en vie. Enfin, façon de parler, ajouta-t-il avec amertume.
    — Et maître Pons sait-il qui est son persécuteur ?
    — J’ai dû renoncer à ce plaisir. Il n’a pas encore entendu mon adorable voix, et quand il reviendra à lui – si je décide de le laisser vivre après le sale tour qu’il m’a joué –, il aura de tels ennuis qu’il n’aura pas le loisir de penser à l’identité de son agresseur. J’ai été surpris qu’il ait le courage de tenter de m’abuser.
     
    Zeynab avait été jetée à terre comme un vulgaire paquet et sa tête était appuyée contre la porte du salon privé de Marieta. La proximité de l’un de ses ennemis la faisait tenir tranquille, jusqu’à ce qu’elle comprît que, si Marieta s’était trouvée dans cette pièce, elle serait sortie depuis déjà longtemps pour voir ce qui se passait. Les mains de Zeynab étaient liées derrière son dos. Elle était enveloppée dans la cape que portait Lup quand il était venu la chercher, et elle se sentait complètement désemparée.
    Elle était tout de même capable d’effectuer quelques mouvements. Lup n’avait pu lui attacher les pieds car il avait bien fallu qu’elle marche dans la rue d’un air normal. Il y avait donc de l’espoir. Elle fit descendre ses mains le long de ses jambes, par-derrière, et saisit sa jupe. À force de tirer dessus et de remuer en tous sens, elle parvint à dégager ses pieds de la lourde robe de Rebecca. Elle savait que le moindre mouvement de sa part risquait d’attirer l’attention de son ravisseur. Elle jeta le torse en avant et se releva. Très doucement, elle recula jusqu’à la porte de Marieta, saisit la targette de ses mains emprisonnées à travers la cape et la souleva. La porte s’ouvrit vers l’intérieur.
    Dès qu’elle fut entrée, elle la referma le plus discrètement possible et ne pensa plus qu’à se libérer. Il lui fallait commencer par ramener ses mains sur le devant de son corps. Elle s’avança un peu plus dans la pièce pour se coucher à nouveau à terre sans toucher les murs ni les meubles. Ce faisant, elle cogna quelque chose de mou. Elle s’efforça de voir de quoi il s’agissait, mais les volets étaient fermés et la nuit très sombre. Aucune lumière ne pénétrait dans la pièce. Quoi que ce fût, c’était assez grand, et cela ressemblait à un tapis roulé de belles dimensions. Elle se mit à genoux, le heurtant à nouveau. Elle se trémoussa et réussit à faire glisser ses mains le long de ses hanches, puis, se tordant comme un serpent, de ses cuisses et de ses jambes. Elle les fit enfin passer sous ses pieds.
    De ses dents pointues, elle tira sur les nœuds jusqu’à ce que la cordelette cède. Elle était libre. Elle connaissait le salon intime de Marieta aussi bien que sa propre chambre car elle y avait souvent fait le ménage et allumé le feu ou les bougies. Ouvrir les volets dans le noir serait risqué. Il valait mieux allumer une bougie. Silex, mèche et chandelles étaient posés sur une étagère, près de la porte. Elle n’eut aucun mal à

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