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Richelieu ou la quête d'Europe

Richelieu ou la quête d'Europe

Titel: Richelieu ou la quête d'Europe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Catherine Vignal Souleyreau
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un de ses amis, ecclésiastique véhément, Jean-Ambroise Duvergier de Hauranne, bientôt abbé de Saint-Cyran et cofondateur du jansénisme. De longues discussions théologiques réunissent pour un temps les trois ecclésiastiques au tempérament pourtant si différent.
    Face à l’intransigeance de Monseigneur de La Rocheposay, Condé, moins puissant en réalité que son attitude ne le laisse présager, en appelle à l’arbitrage de Marie de Médicis. La reine est hésitante sur la réponse à donner et sur la conduite à tenir. Le premier prince du sang lui a promis une aide militaire contre le duc de Vendôme, enfermé dans son gouvernement de Bretagne et tenu à l’écart de la paix avec les Grands. Il était prévu que Condé joigne ses hommes à une armée royale levée dans la région de Nantes  : or il prétexte l’incident de Poitiers pour se soustraire à sa promesse. Aussitôt connue la défection de Condé, Marie de Médicis, soucieuse de gagner du temps afin de mieux fourbir ses armes, donne ordre à ses soldats de regagner Orléans , tandis que Louis XIII annonce au Parlement son intention de se rendre en personne sur place pour mater la révolte du duc de Vendôme.
    Début juillet, le roi, à la tête d’un contingent de vingt mille hommes, arrive effectivement à Orléans . Comme à Paris, l’apparition du souverain à cheval déclenche l’enthousiasme général et des rumeurs de mauvaise santé sont réduites à néant. Condé se précipite aussitôt à sa rencontre pour protester de sa loyauté et demander le châtiment de Poitiers . La régente refuse catégoriquement et préfère se rendre à Tours en compagnie du roi. Elle y reçoit Monseigneur de La Rocheposay, suivi d’une délégation de deux cents habitants de la cité épiscopale, qui expriment leur attachement à la monarchie et réclament la punition des factieux, partisans de Condé. La reine mère accepte ; un nouveau maire est bientôt élu en la personne du comte de La Rochefoucauld, proche de l’évêque.
    Puis le roi et sa mère se rendent à Nantes . L’accueil est, là encore, à la hauteur des espérances de Marie de Médicis et, le 26 août, c’est au tour du duc de Vendôme de faire sa soumission. Le parti des Bourbons est d’autant plus affaibli qu’un autre de ses leaders, le prince de ,Conti s’est éteint une dizaine de jours plus tôt.
    De retour à Paris à la mi-septembre 1614, Louis XIII accède peu après à la majorité, au cours d’une cérémonie qui se tient au parlement de Paris. La régence prend officiellement fin, mais la reine mère espère encore obtenir des états généraux la direction du Conseil en raison de la jeunesse du souverain en exercice. Elle a, après tout, réussi à maintenir la paix ! Si les finances du royaume sont épuisées, le bilan du gouvernement qu’elle a dirigé est globalement positif. La veuve d’Henri IV conserve ses ambitions intactes : elle entend bien demeurer chef du Conseil, rôle que Condé ne cesse de contester et de lui disputer, alors même que l’épineuse question de Clèves et de Juliers trouve enfin une issue grâce au traité de Xanthen [14] .
    Les états généraux
    Les états généraux qui s’ouvrent le 26 octobre au couvent des Grands Augustins, à Paris, sont intimement liés à la révolte des Grands et aux prétentions du prince de Condé. Eux seuls paraissent désormais en mesure d’arbitrer le conflit qui oppose le premier prince du sang à la reine mère. Paradoxalement, Marie de Médicis accepte la médiation de l’assemblée en raison de son propre affaiblissement politique, pour rétablir l’ordre et le pouvoir royal dans toutes ses prérogatives, et se maintenir à la tête des Affaires.
    Les discussions qui réunissent les représentants du clergé, dont l’évêque de Luçon , sont dominées par le cardinal de Sourdis, à la fois archevêque de Bordeaux et métropolitain du jeune prélat, tandis que la noblesse élit pour président le baron de Sénecey et le tiers état, Robert Miron, prévôt des marchands. Au sein du premier ordre, un groupe de jeunes ecclésiastiques se distingue par son dynamisme, parmi lesquels Richelieu ou son ami, Pierre Fenouillet, évêque de Montpellier . Chaque groupe décide de son ordre du jour précis, mais trois objets principaux, au moins au départ, déterminent l’orientation des débats : la confirmation de Marie de Médicis à la régence ; l’alliance matrimoniale avec l’

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