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Richelieu ou la quête d'Europe

Richelieu ou la quête d'Europe

Titel: Richelieu ou la quête d'Europe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Catherine Vignal Souleyreau
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déchéance, puis la vacance du trône de Bohême , sont prononcées. Le 27 août, les états du pays élisent l’électeur palatin Frédéric V en lieu et place du Habsbourg. Presque simultanément, Ferdinand se voit décerner la couronne impériale par le conseil électoral réuni à Francfort. L’élection se fait à l’unanimité, le représentant de Frédéric V essayant ainsi de ménager Ferdinand de Styrie par rapport aux états de Bohême.
    Dans les mois qui suivent, le nouvel empereur prépare la reconquête du trône qu’il a perdu et se ménage des appuis au cas où le recours aux armes serait nécessaire. En décembre 1619, Louis XIII, excédé par les soucis que lui causent les huguenots du royaume, lui promet une aide militaire contre les protestants de Bohême . Mais le roi très chrétien a une autre priorité : faire face aux dissensions internes du royaume, qui prennent une ampleur inquiétante et auxquelles il doit remédier le plus rapidement et le plus fermement possible.
    Les huguenots du Béarn , de La Rochelle et de Montauban
    Après l’entrevue de Brissac , en effet, Louis XIII est contraint de se rendre en Béarn pour y faire appliquer les récents édits prévoyant la restitution à l’Église catholique des biens et droits confisqués par Jeanne d’Albret. La résistance des pasteurs et leur mauvaise volonté à exécuter les décisions du gouvernement irritent d’autant plus le souverain qu’un commissaire envoyé à Pau pour régler l’affaire ne parvient à aucun résultat. Si le roi est décidé à faire respecter son autorité, son entourage est lui divisé sur l’attitude à adopter, rendant le souverain hésitant. Luynes et les ministres qui ont servi Henri IV prônent la modération ; les grands prélats, au contraire, comme le cardinal du Perron, le père Joseph, le père Arnoux, ou Richelieu, préconisent une intervention armée. Pour eux, le roi se doit de défendre la liberté de culte des catholiques béarnais. S’il ne s’agissait de l’autorité monarchique, Louis XIII inclinerait volontiers à la tolérance et à l’indulgence, en raison de la fidélité dont les protestants l’ont gratifié et de la mémoire familiale.
    Le 19 septembre 1620, la cour arrive à Bordeaux , puis prend le chemin des Pyrénées. Luynes refuse de suivre. À la mi-octobre, Louis XIII peut faire son entrée à Pau . Tandis que les soldats du roi pillent le pays, les protestants sont exclus du conseil souverain de la vicomté de Béarn . L’évêque de Lescar devient président des états. Le culte catholique est rétabli ; les gouverneurs qui n’ont pas obéi sont destitués. Le Béarn et la Navarre sont définitivement réunis à la couronne. Si l’intervention royale dans les Pyrénées s’avère facile, la question protestante ne tarde pas à rebondir.
    Dès le mois de décembre, une assemblée de protestants se réunit à La Rochelle , sans autorisation. Elle décide de se doter d’une organisation militaire. Le risque de division du royaume est d’autant plus grave que l’assemblée sollicite l’aide de l’ Angleterre , de la Hollande et des princes protestants allemands de l’Union évangélique. De surcroît, les huguenots réclament l’annulation des mesures prises en Béarn . Louis XIII, ne pouvant accepter une initiative aussi dangereuse, réplique en déclarant coupables de lèse-majesté les députés de La Rochelle. Au mois de février 1621, la rupture est consommée : les huguenots s’emparent de Privas .
    Le roi ne peut en tolérer davantage sans intervenir et décide d’aller en personne châtier les rebelles. Luynes, qui accède alors à la connétablie, prend la tête des armées royales. Le maréchal de Lesdiguières, protestant mais loyal, doit le seconder. Richelieu exhorte Marie de Médicis à aller soutenir son fils, qui se méfie encore. Il confie au duc de Montbazon le commandement de Paris et de l’ Île-de-France avant de partir pour Saumur . Le duc d’Épernon est, quant à lui, dépêché en éclaireur en Béarn pour soumettre définitivement la province. Les villes n’opposent quasiment aucune résistance. L’assemblée de La Rochelle , de son côté, n’en divise pas moins la France protestante en huit circonscriptions militaires. Chacun de ces cercles est placé sous l’autorité d’un gouverneur. Les huguenots se dotent d’une armée, placée sous les ordres de Soubise, qui tient la place de Saint-Jean-d’Angély .

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