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Richelieu ou la quête d'Europe

Richelieu ou la quête d'Europe

Titel: Richelieu ou la quête d'Europe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Catherine Vignal Souleyreau
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guerre juste contre un roi catholique qui n’a pas hésité à bafouer la dignité de l’Église en enlevant l’archevêque de Trèves, et pris de discutables libertés avec la souveraineté impériale. En désespoir de cause, Gratiollet, vers sept heures du soir, jette la déclaration de guerre sur le sol de la place du Sablon, au pied d’une foule curieuse et des représentants du cardinal-infant.
    Les difficultés en Lorraine et en Allemagne
    L’entrée de la France dans la guerre de Trente Ans est mitigée. Le 8 mai 1635, une armée française franchit la frontière du Luxembourg . Le jour de la déclaration de guerre, les soldats de Louis XIII remportent une éclatante victoire sur les troupes du cardinal-infant, commandées par le prince Thomas de Savoie, aux Aveins. Puis l’armée française opère sa jonction avec celle des Provinces-Unies , placée sous les ordres du prince d’Orange. Plus de soixante mille hommes ont été mobilisés par Richelieu.
    Le 1 er  juin, les effectifs franco-hollandais prennent le chemin de Tirlemont où est installé le quartier général de Don Juan d’Autriche. Les soldats coalisés mettent à sac la petite ville et soulèvent l’indignation générale par leur brutalité et leur barbarie. Le camp français doit faire face à de graves problèmes de discipline et à un nombre important de désertions. Puis, à la fin du mois, les maréchaux français commettent une erreur tactique irréparable. Contre l’avis du prince d’Orange, ils mettent le siège devant Louvain . L’armée de Louis XIII n’est déjà plus que l’ombre d’elle-même. Les exactions commises à Tirlemont ont révélé l’indocilité des hommes et la médiocrité de leur encadrement. Les insuffisances de l’intendance et la désorganisation des communications achèvent de ruiner la situation matérielle déjà précaire des contingents.
    Le 3 juillet, les Français abandonnent le siège de Louvain , d’autant que le cardinal-infant reçoit le renfort de quinze mille hommes menés par le général Piccolomini. L’ Espagne est en mesure de repousser l’offensive vers les Provinces-Unies et de s’emparer du fort de Schenk , menaçant directement Utrecht et Amsterdam . Les Hollandais rebroussent aussitôt chemin pour défendre leurs États, et doivent rapatrier par voie maritime les débris de l’armée du roi très chrétien.
    En Lorraine , le résultat n’est guère plus brillant pour les forces françaises. Charles IV est entré en armes dans ses duchés et a obtenu le renfort d’une armée impériale commandée par le général Gallas. Il harcèle les troupes d’occupation mais reste insaisissable. Le maréchal de La Force et le duc d’ Angoulême perdent le contrôle de la situation. Celle-ci paraît tellement grave que Louis XIII décide de se rendre sur place pour châtier lui-même le coupable. Le roi obtient la reddition de Saint-Mihiel mais ne s’attarde pas. Le souverain n’est pas d’humeur combative et souffre, selon le terme employé à l’époque, d’une profonde mélancolie. Il ne peut que constater les défaillances de ses généraux qui se dressent les uns contre les autres. L’armée française, malgré les renforts fournis par le duc de Saxe-Weimar et par le marquis de Feuquières, s’avère même trop faible pour chasser les Lorrains et les Impériaux de la petite place de Rambervillers .
    Charles IV et Gallas, quant à eux, ne peuvent davantage tirer parti de la situation en Lorraine . Leurs troupes ne disposent pas des moyens nécessaires pour survivre sur des territoires totalement ravagés où les intempéries rendent le manque de vivres encore plus cruel. Tous deux repartent en Allemagne . Les soldats lorrains, en particulier, ne sont pas rémunérés et doivent s’approvisionner sur les territoires qu’ils traversent, mettant leur propre principauté à feu et à sang. À la fin du printemps, le roi de France n’a qu’une satisfaction : le duc Bernard de Saxe-Weimar passe officiellement à son service.

    Louis XIII sait la position militaire de la France difficile et l’horizon européen s’assombrit de manière inexorable. Le 30 mai, Ferdinand II confirme les préliminaires de Pirna en signant le traité de Prague avec l’électeur de Saxe . Au mois de septembre, l’électeur de Brandebourg , à son tour, trouve un terrain d’entente avec l’empereur. Puis le duc de Mecklembourg , ainsi que les villes libres d’ Erfurt , Nuremberg ,

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