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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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plus,
il commence à décocher des regards de tous côtés. La dense forêt l’empêchait de
voir quoi que ce soit, l’enchevêtrement des branches et des plantes étant
impénétrable.
    La vieille femme finit par
s’arrêter. Bran pouvait sentir une odeur de fumée dans l’air. « Où
sommes-nous ? » demanda-t-il.
    Elle tendit une main en direction
d’un gigantesque chêne qu’un éclair avait abattu longtemps auparavant. À moitié
creux à présent, le tronc s’était fendu et évasé pour former une arche
naturelle. Le sentier sur lequel ils se trouvaient passait en son centre.
« Je dois passer par là ? »
    Il n’obtint pour toute réponse
qu’un rapide hochement de tête.
    Après s’être dressé de toute sa
hauteur, il s’engagea sous l’arche noircie par le feu, un étrange portail qui
menait vers l’inconnu.

CHAPITRE 28
    Une fois l’arche sombre passée,
Bran se surprit à retenir sa respiration comme s’il plongeait dans la mer, ou
bien sautait d’un mur sans pouvoir distinguer le sol en contrebas. De l’autre
côté du chêne s’élevait une haie dans laquelle on avait pratiqué un étroit
passage. En deux foulées rapides, il emprunta celui-ci et se retrouva dans une
gigantesque clairière – le large tapis de verdure d’une vallée au cœur
même des bois, encerclée par une couronne de chênes imposants.
    Là, éparpillé sur le sol du vallon,
se trouvait un camp comme jamais Bran n’en avait vu, avec des habitats
fabriqués au moyen de brindilles et de branches, de bois de cerfs et de biches,
d’herbes, d’écorces, d’os et de peaux. Certains se résumaient peu ou prou à un
creux dans le sol surmonté de branches. D’autres formaient des abris plus
solides, d’une construction si étrange, si fantasque que leur vue ravissait
Bran autant qu’elle le perturbait. Lui n’aperçut aucun de ceux qui occupaient
ces constructions bizarres, mais eux, l’ayant entendu de loin, le virent
parfaitement arriver.
    Juste avant que Bran n’émerge de
l’arche formée par le chêne fracassé, des femmes avaient emporté en hâte leurs
enfants hors de vue, des hommes s’étaient cachés derrière les arbres ou les
huttes et le lieu, qui avait grouillé d’activité seulement quelques instants
plus tôt, semblait à présent désert.
    « Y a-t-il quelqu’un
ici ? » cria Bran.
    Comme s’ils avaient attendu son
signal, les hommes sortirent de leurs cachettes, certains munis de bâtons ou
d’outils en guise d’armes. Voyant qu’il était seul, ils commencèrent à
approcher. Bran estima rapidement leur nombre à une trentaine, adolescents
compris. Avec leurs haillons usés, ils évoquaient ces épouvantails que les
fermiers plantaient dans leurs champs pour effrayer les oiseaux.
    «  Pax vobiscum  »,
leur dit Bran. N’obtenant aucune réponse, il répéta ses paroles en cymry.
«  Hadd a dy !  » Les hommes avançaient toujours, en
silence, aussi prudents que des biches. Ils serrèrent les rangs, leurs yeux
sombres fixés sur l’étranger importun.
    « Sefyll ! » cria
Angharad en prenant place auprès de Bran. Son apparition les stoppa net.
    L’un des hommes lui retourna son
salut. « Hudolion ! » Les autres le rejoignirent, et tous se
mirent à hurler des « Hudoles ! » et des
« Hudolion ! ».
    Ignorant Bran, ils se précipitèrent
sur la vieille femme qui descendait tant bien que mal du talus moussu pour
s’engager dans la cuvette peu profonde que formait la clairière. Le respect et
l’adulation qu’elle provoquait impressionnaient fortement Bran. À l’évidence,
elle occupait quelque place d’honneur dans ce clan de rudes parias.
    « Bienvenue, hudolion »,
cria un des hommes en essayant de s’extirper de la petite foule rassemblée
autour d’elle. Grand et mince, il avait quelque chose d’un loup. Il portait une
courte cape rouge pliée sur son épaule à la manière des soldats romains des
temps jadis. Les autres se poussèrent pour le laisser passer, et il prit place
devant la vieille femme en se touchant le front du dos de sa main
crasseuse – l’antique signe de soumission et de salut.
    « Bonjour, Siarles, dit
Angharad. Bonjour à tous. » Levant une main en direction de Bran, elle
ajouta : « Ne reconnaissez-vous pas le prince Bran ap Brychan quand
vous le voyez ? »
    L’homme appelé Siarles s’approcha
de lui pour le regarder de plus près. Il scruta le visage de Bran d’un air
hésitant, ses calmes yeux gris

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