Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
Vom Netzwerk:
brillant.
« Qu’est-ce que c’est ?
    — C’est le Manteau de l’Esprit
Aviaire, répondit la vieille femme. Viens, assieds-toi. » Elle lui proposa
de s’installer face à elle, de l’autre côté du cercle de pierres.
    « Ils vous appellent hudolion,
dit Bran en s’asseyant en tailleur sur un petit tapis d’herbes.
L’êtes-vous ? Êtes-vous une enchanteresse ?
    — On m’a appelée de bien des
noms, répondit-elle simplement. Vieille sorcière, putain, lépreuse… Je suis
toutes ces choses et aucune à la fois. Banfáith de l’Elfael, Barde de la
Bretagne, ces titres sont également miens. Appelle-moi comme tu le voudras, je
suis juste moi, la dernière de mon espèce. »
    Aux oreilles de Bran, ces mots
faisaient écho à un passé depuis longtemps oublié, une époque où la Bretagne
appartenait aux seuls Bretons, quand ses fils et filles marchaient librement
sous les deux.
    La vieille femme ferma ses yeux.
Elle demeura silencieuse un long moment avant de prendre une grande
inspiration. Quand elle reprit la parole, sa voix avait changé, elle avait
adopté le timbre et la cadence de l’une de ses chansons. « Le foyer
accueillant, la harpe aux cordes d’argent, la torque d’or, tout cela n’est pas
pour Angharad, dit-elle, presque en chantant. Au cœur de la forêt elle réside,
vivant comme les bêtes sauvages – l’agile renard, l’ours insaisissable, le
loup fantôme. À l’instar de ses frères et sœurs à quatre pattes, la forêt est
son refuge et sa forteresse. »
    Elle soupira, puis se tut. Bran,
habitué aux humeurs bizarres et aux manières excentriques de la vieille femme,
savait qu’il ne fallait pas l’interrompre. Il attendit donc en silence qu’elle
poursuive.
    « Oh, mon bien-aimé, oui, la
forêt verdoyante est son caer, mais aucunement son foyer, reprit-elle au bout d’un
moment. Le destin d’Angharad était bien plus élevé. Elle était née pour bénir
de ses chants la grande salle d’un roi, pour gratifier un noble souverain de sa
présence fortifiante. Mais le monde a changé, les rois ont perdu de leur
superbe, et les bardes ne chantent plus.
    « Écoute ! Ne te détourne
pas. Il fut un temps, jadis, où l’on louait les bardes dans les salles royales,
où les souverains des Cymry couvraient d’or et de joyaux les Chefs du Chant, où
tous écoutaient les anciennes légendes, les glorifiaient, en amplifiaient le
sens ; un temps où seigneurs et dames tenaient compte des Chefs de la
Sagesse et cherchaient conseil auprès de l’Érudit pour toute chose.
    « Hélas ! Ce temps est
révolu. Partout les rois se querellent les uns les autres, gaspillant leur
fortune en futilités et en vaine quête de puissance, chacun s’efforçant de
s’élever au détriment de son voisin. Des vers dans le fumier, luttant pour la
suprématie sur un tas d’ordures. Et pendant ce temps, la puissance de l’ennemi
ne cesse de croître. L’envahisseur se renforce alors que les Gwr Gwyr, les
Hommes Véritables, disparaissent comme la brume à la lumière du soleil matinal.
    « Le sinistre Jour du Loup
s’est levé. Sa venue a été maintes fois prédite, attendue avec peur et
appréhension. Le voilà enfin, et personne n’est en mesure de s’en détourner.
Écoute-moi, ô Rhi Bran, l’ombre du Roi Rouge s’étend sur ces terres, une ombre
avide, insatiable. Il ne sera satisfait qu’après avoir tout conquis, à moins
qu’il ne se réveille un jour de son sommeil de mort et reconnaisse les lois de
l’amour et de la justice établies depuis la création du monde. »
    Elle avait parlé les yeux fermés,
sa tête dodelinant de droite à gauche comme si elle écoutait une mélodie que
Bran ne pouvait entendre.
    « Je m’appelle Angharad, et
dans cette forêt je veille et attends. Car tant que je respirerai, la promesse
de ma naissance restera à accomplir. Par la grâce du Christ, mon druide, je
composerai une chanson qu’il faudra interpréter devant un roi digne
d’éloges. » Puis elle ouvrit doucement les yeux et fixa intensément Bran.
« Me crois-tu quand je dis cela ?
    — Je vous crois »,
répondit le jeune homme sans la moindre hésitation. Plus que toute autre chose
au monde, il souhaitait que ces paroles, d’une manière ou d’une autre, reflètent
la vérité.
     
    L’évêque Asaph se tenait devant la
porte de sa vieille chapelle en bois, à regarder les travailleurs percer un
trou dans le mur de son ancienne salle capitulaire censée

Weitere Kostenlose Bücher