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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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souvenir, ils pouvaient se montrer justes et loyaux, et quand
cela les arrangeait, faire preuve d’un sens de la justice louable – du
moins avec les leurs. Les Anglais et les Cymry étaient dans l’ensemble assez
mal traités, à n’en point douter, mais à l’occasion leurs envahisseurs ne
manquaient pas d’une certaine forme d’impartialité. L’évêque espérait bien en
bénéficier un tant soit peu lors de sa rencontre du jour avec Neufmarché.
    Le page revint lui annoncer que le
baron serait ravi de le recevoir immédiatement, et le conduisit aussitôt dans
une grande antichambre dallée où on lui offrit une coupe de vin et du pain.
Puis Asaph pénétra dans la salle d’audience – une gigantesque pièce
lambrissée de boiseries en chêne, avec une étroite fenêtre cintrée à petits
carreaux de verre qui empêchait le vent d’entrer mais laissait traverser la
lumière.
    « Monseigneur Asaph !
tonna Neufmarché quand le prêtre fut annoncé. Pax vobiscum !  »
Il traversa la pièce en quelques grandes enjambées rapides et le salua de la
main à la manière particulière des nobles ffreincs. « Quel plaisir de vous
revoir. » L’évêque empoigna la main offerte d’un air un peu gêné.
« Vous auriez dû me prévenir de votre visite ! J’aurais fait préparer
un dîner en votre honneur. Mais venez ! Venez vous asseoir avec moi. Je
vais demander des rafraîchissements, puis nous mangerons ensemble. »
    L’accueil enthousiaste du baron
chassa les pires craintes d’Asaph. « Merci, baron Neufmarché, mais votre
serviteur a déjà eu la gentillesse de m’offrir du pain et du vin. Je ne me
permettrais pas de vous déranger dans vos affaires plus longtemps que
nécessaire.
    — Quel sérieux, remarqua
vivement le baron. Cette interruption est des plus agréable, Monseigneur. Vous
pouvez me comptez parmi vos partisans, j’espère que vous n’en doutez pas.
    — Vous n’imaginez pas à quel
point ces paroles me font plaisir, baron Neufmarché. Vous êtes très
aimable. »
    D’un geste, Neufmarché écarta le
compliment. « Ce n’est rien. Cependant, vous me semblez préoccupé. Il doit
s’agir de quelque chose de sérieux pour vous faire venir de votre belle
vallée. » Il désigna un fauteuil à côté du sien. « Par ici, mon ami.
Asseyez-vous et dites-moi ce qui vous afflige.
    — Pour parler franchement,
c’est à propos des vivres que vous aviez promis de nous envoyer.
    — Vraiment ? Je ne doute
pas que vous en ayez fait bon usage. Croyez-moi, le grain et la nourriture que
je vous ai fait parvenir étaient ce que je pouvais trouver de mieux en un délai
aussi court.
    — J’en suis certain, admit
l’évêque. Mais nous ne les avons jamais reçus.
    — Rien ? Rien du
tout ? » Asaph secoua lentement la tête. « Comment est-ce
possible ?
    — C’est ce que je suis venu
découvrir », répliqua l’évêque, qui lui rapporta alors la conversation
qu’il avait eue avec le comte Falkes. « En bref, conclut-il, le comte m’a
fait savoir sans ambiguïté que les vivres n’avaient jamais été envoyés –
ou que s’ils l’avaient été, ils n’étaient jamais arrivés. Il m’a suggéré
d’aborder la question avec vous…» L’évêque écarta les mains. «… et me voici.
    — Je vois. » Le baron fit
une grimace de contrariété et passa une large main dans sa longue chevelure
sombre. « Voilà qui est des plus ennuyeux. J’ai pris des dispositions pour
vous les envoyer le jour même de mon retour, et je l’ai fait volontiers. Et
d’après les charretiers, la livraison s’est effectuée sans encombre.
    — Je vous crois, baron, lui
assura l’évêque. Ça ne peut être que de Braose. Il aura saisi la nourriture et
l’aura gardée pour lui.
    — Tout porte à le
croire », convint Neufmarché. Après s’être levé de son fauteuil, il se
précipita vers la porte et appela le serviteur qui attendait à l’extérieur.
« Faites venir Remey immédiatement. » L’homme partit en courant, et
Bernard retourna auprès de son hôte. « Nous allons y remédier dans les
meilleurs délais.
    — Que comptez-vous
faire ? Pardonnez mon effronterie mais…
    — Je vais envoyer un autre
chargement immédiatement, déclara le baron. Qui plus est, j’entends bien
m’assurer qu’il vous arrivera sans problème cette fois. Je vais ordonner qu’on
vous livre directement la nourriture, sans passer par un quelconque
intermédiaire.
    — Baron

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