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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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voulez dire que rien n’a
été envoyé ?
    — Vous avez pris racine ?
s’enquit le comte. Nous en avons fini, vous pouvez disposer. Partez. »
    L’homme d’église se retourna et sortit
avec raideur de la pièce. Le temps qu’il rejoigne le monastère, il avait
retrouvé un semblant de bon sens et conclu que Falkes avait raison. Le baron
avait fait une promesse, c’était à lui de la respecter. Aussi Asaph allait-il
lui rendre visite pour régler leurs comptes. S’il partait immédiatement, il
atteindrait Hereford dans quatre ou cinq jours. Il obtiendrait une audience,
implorerait, plaiderait sa cause, supplierait le baron de tenir sa parole et de
leur envoyer sans délai les vivres promis.

CHAPITRE 29
    Les deux prêtres vieillissants de
Llanelli mirent plus d’une semaine pour atteindre la forteresse de Neufmarché à
Hereford. Asaph avait ardemment espéré pouvoir voyager plus rapidement, mais
c’était compter sans le pas branlant de frère Clyro, ou tous les nécessiteux
qui, voyant passer les deux moines, accouraient pour quémander prières et
bénédictions.
    Épuisés, les pieds endoloris, ils
arrivèrent en vue d’Hereford dans la soirée du huitième jour de marche. Ils
trouvèrent le chemin de l’abbaye de Saints Jacques et Jean, où ils comptaient
passer la nuit. Le portier les conduisit jusqu’aux quartiers réservés aux
invités, où on leur fournit des bassines d’eau pour se laver. Un peu plus tard,
ils rejoignirent les prêtres pour partager les prières ainsi qu’un souper
frugal avant d’aller dormir. Après la prime du lendemain matin, l’évêque
abandonna son compagnon à ses prières et se dirigea vers la forteresse du
baron. Érigé sur un promontoire qui donnait sur la Wye, le château était
visible sur des kilomètres à la ronde : une impressionnante structure de
pierre, entourée par un profond fossé encaissé rempli d’eau détournée de la
rivière.
    Ce n’était pas la première
forteresse à avoir été bâtie sur ce site. La précédente avait été intégralement
brûlée longtemps auparavant au cours d’une bataille avec les Anglais. Les
Ffreincs l’avaient reconstruite, en pierre cette fois. Plus grande, plus
solide, hérissée de remparts, de murs et de tours, elle avait vocation à durer.
Ses derniers occupants avaient annexé les terrains alentour pour y inclure des
terres de pâture, des enclos à bétail, des greniers et des granges.
    Asaph marqua une pause devant le
château. « Tout-Puissant, murmura-t-il en levant une main en direction du
ciel, Vous savez ce dont nous avons besoin. Faites qu’on nous porte rapidement
secours. Amen. » Puis il s’engagea dans l’entrée, où un gardien vêtu d’une
courte tunique rouge vint à sa rencontre. «  Pax vobiscum, lui dit
l’évêque.
    — Que Dieu soit avec vous, mon
père, lui répondit le garde en lorgnant sa robe et sa tonsure. Qu’est-ce qui
vous amène ici ?
    — Je demande audience au baron
Neufmarché, je vous prie. Vous pouvez lui dire que Monseigneur Asaph de
l’Elfael souhaite le rencontrer pour un sujet de la plus haute
importance. »
    Le serviteur hocha la tête, puis
mena l’ecclésiastique dans une cour intérieure où ce dernier attendit que le
gardien annonce sa présence à un page, qui alla transmettre la requête. Pour
s’occuper, l’évêque Asaph regarda autour de lui les gens vaquer à leurs
occupations quotidiennes. Il se surprit à penser à l’étrange race que formaient
ces Ffreincs, à leurs multiples contradictions. Travailleurs et ingénieux, ils
savaient défendre leurs intérêts avec une ferme efficacité et une ardeur
admirable. Pourtant, s’il devait en croire ce qu’il avait vu des marchogi en
Elfael, ils pouvaient tout aussi rapidement s’abandonner au découragement dès
que les événements les trahissaient. Dévots, loyaux et déférents dans les
circonstances les plus favorables, ils paraissaient néanmoins excessivement
sujets à des caprices bizarres et à des superstitions ridicules. Ce beau peuple
robuste, qui avait de longs membres réguliers, des yeux clairs et de larges
visages ouverts, semblait néanmoins souffrir d’une exceptionnelle pléthore
d’infirmités, de maladies et d’affections.
    Sans compter leur arrogance. Leur
ambition était sans borne, insatiable, tout comme leur goût du pouvoir et leur
volonté de domination. Leur désir de réussite les rendait impitoyables.
    Néanmoins, et il lui fallait
toujours s’en

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