Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
Vom Netzwerk:
hommes qui
sentent la porcherie.
    — Écoutez-moi ça !
s’esclaffa Garran. Ta sollicitude est aussi touchante que sincère,
gloussa-t-il, mais tu te trompes de cible, ma chère sœur. C’est pour toi que tu
devrais t’inquiéter. »
    Ce qui était le cas. Mérian avait
de l’anxiété à revendre – elle lui tordait l’estomac comme un chiffon
mouillé. Pendant le trajet jusqu’au pont-levis qui enjambait le fossé extérieur
de la place forte de Neufmarché, la jeune femme put à peine respirer. Lorsqu’on
les eut fait passer les énormes portes de bois, ce fut rien moins que le baron
en personne qui les accueillit dans la vaste cour.
    Accompagné de deux domestiques en
tuniques pourpres, qui portaient chacun un grand plateau d’argent, le baron se
précipita à leur rencontre. Son visage rasé de près luisait de bonne volonté.
« Bienvenue, mes amis*  ! brailla-t-il avec bonhomie. Je suis
heureux de vous voir ici. J’espère que votre voyage s’est déroulé sans
encombre.
    —  Pax vobiscum  »,
répondit le roi Cadwgan en mettant pied à terre. Il passa les rênes à l’un des
palefreniers venus en hâte s’occuper des chevaux, puis ajouta :
« Oui, nous avons fait un bon voyage, Dieu en soit loué.
    — Parfait ! » Le
baron appela ses serviteurs d’un geste de la main. Ils s’avancèrent aussitôt en
tendant devant eux des plateaux sur lesquels étaient posées des coupes remplies
à ras bord de vin. « Tenez, quelques rafraîchissements en guise de
bienvenue », dit-il en faisant la distribution. Il leva sa coupe, but une
petite gorgée et annonça : « La fête commence demain. »
    Mérian l’imita. Le vin frais était
coupé d’eau, et elle le but d’une traite sans prendre garde aux convenances.
Quand tous eurent fini leur coupe, on conduisit les nouveaux arrivants dans le
château. Mérian, d’un pas forcé digne d’un condamné, suivit stoïquement sa mère
jusqu’à des appartements spécialement préparés à leur intention. Derrière
l’unique porte de bois elles découvrirent deux chambres, chacune dotée d’un
grand lit surmonté d’un matelas en plumes d’oies ; seules deux chaises et
une table sur laquelle trônait un bougeoir en argent venaient embellir la pièce
par ailleurs dépouillée.
    On leur apporta à manger, on alluma
les bougies ainsi qu’un feu dans le foyer, car malgré les chaudes nuits d’été,
les murs en pierre épaisse du château maintenaient une température automnale.
Ayant veillé à satisfaire les besoins des invités du baron, les serviteurs s’en
furent, laissant seules les deux femmes. Mérian alla jusqu’à la fenêtre et
ouvrit les volets pour regarder l’imposant mur extérieur. En se penchant, elle
pouvait apercevoir une partie de la ville au-delà du château.
    « Viens te mettre à table et
mange quelque chose, lui enjoignit sa mère.
    — Je n’ai pas faim.
    — La fête n’aura lieu que
demain, lui dit la reine avec lassitude. Pour l’amour de Dieu, mange quelque
chose avant de défaillir. »
    En vain. Mérian refusa de goûter ne
fût-ce qu’une bouchée de la nourriture du baron. Elle ne dormit presque pas de
la nuit et se leva avant sa mère. Poussée par une curiosité maladive, elle se
glissa hors de sa chambre dans l’espoir d’en découvrir davantage sur la manière
dont vivaient les habitants du château. Elle longea toute une série de
corridors obscurs, passant devant assez de chambres pour en perdre le compte,
et finit inopinément par arriver dans une grande antichambre qui contenait rien
moins qu’un gigantesque foyer de pierre et une tapisserie suspendue
représentant une incroyable scène cynégétique : des chiens féroces et des
hommes à cheval donnaient la chasse à des cerfs, des lièvres, des sangliers,
des ours et même à des lions, qui tous étaient lancés dans une course folle à
travers les bois. Saisie par la tapisserie, la jeune femme s’émerveillait de sa
taille prodigieuse et de l’extraordinaire somme de travail qu’elle avait dû
demander quand elle sentit qu’on la regardait.
    Se retournant en hâte, elle
découvrit effectivement un regard scrutateur posé sur elle. « Veuillez
m’excuser, dame Mérian », dit le voyeur en sortant de l’embrasure de la
porte. Entièrement vêtu de noir – tunique, culotte, bottes et
ceinture – à l’exception d’une courte cape cramoisie fixée par une grande
broche finement dorée d’une couleur presque identique à

Weitere Kostenlose Bücher