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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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détestait sa solitude, sans compter les insinuations de sa mère quant à
son incapacité à gérer ses affaires de cœur. De toute façon, le baron
Neufmarché était marié et au moins deux fois plus vieux qu’elle !
Vraiment, sa mère avait de drôles d’idées.
    « Contente-toi de les éviter,
disait sa mère.
    — Mère, s’il vous plaît !
la supplia Mérian d’une voix affligée.
    — Certains de ces nobles
sauteraient sur le moindre encouragement, c’est tout ce que je veux te dire.
    — Et moi qui trouvais que vous
en aviez déjà bien assez dit ! » fulmina la jeune femme.
     
    Le jour même où les chariots du
baron Neufmarché prirent la route, la seconde expédition du baron William de
Braose arriva. Les véhicules lourdement chargés traversèrent tant bien que mal
la vallée au crépuscule, enveloppés d’une lumière cuivrée qui prenait peu à peu
la couleur d’une vilaine ecchymose. Les neuf chariots ployant sous les sacs de
chaux, les cordes, les fils à plomb et divers autres équipements furent
rejoints par Orval, le sénéchal du comte, qui donna pour instructions à leurs
conducteurs d’aller s’installer en contrebas du caer. « On vous y
apportera de la nourriture, leur dit-il. Restez avec vos attelages ce soir et demain,
on vous escortera jusqu’aux chantiers. »
    Après avoir passé une nuit paisible
au pied de la colline sur laquelle s’élevait la forteresse, les charretiers
partirent le lendemain pour les trois sites de construction qui bordaient à
présent les frontières de l’Elfael. Ils mirent toute une journée pour atteindre
le plus éloigné, un lieu désormais surnommé Vallon Vert*. Il faisait
déjà sombre quand ils commencèrent à dételer les bœufs pour les conduire dans
leur enclos. Lorsque enfin leurs animaux furent nourris et nettoyés, les
conducteurs rejoignirent les maçons et les manœuvres rassemblés autour de leur
feu nocturne.
    Les travailleurs campaient à
quelque distance du fossé qui bordait le mur d’enceinte sur lequel ils avaient
œuvré dans la journée. Des coupes de bière et du pain passaient d’une main à
l’autre tandis que des poulets, embrochés sur des branches d’orme vertes,
étaient lentement tournés au-dessus des flammes.
    Les hommes se détendirent sous les
étoiles en attendant leur souper. Lorsqu’ils eurent fini de manger, ils
étalèrent leur tapis de couchage dans les chariots vides et se préparèrent à
passer une nuit paisible parmi les tas de pierre et les piles de troncs. Le
lendemain matin, alors qu’un des charretiers allait mettre ses bœufs au joug en
vue du voyage de retour, il découvrit que la moitié des bêtes avait disparu.
Sur les douze bœufs qui avaient été parqués dans l’enclos le soir précédent, il
n’en restait que six. Trois des siens manquaient à l’appel, la moitié du second
attelage, et une bête du troisième.
    Il s’empressa d’aller chercher ses
compagnons, mais à part contempler l’enclos à moitié vide, personne ne savait
quoi faire. Ils firent venir le maître, qui s’avéra tout aussi impuissant.
« Les Gallois sont une race de voleurs, Dieu m’en est témoin. C’est dans
leur nature. Si vous voulez mon avis, trouvez la ferme la plus proche et vous
trouverez probablement vos bœufs. »
    Cependant, le maître leur refusa le
moindre de ses ouvriers pour partir à la recherche des bêtes manquantes. Ils se
disputaient encore sur la question de savoir qui envoyer à la forteresse pour
demander des renforts quand le comte en personne fit son apparition. Il était
venu accompagné d’une petite escorte pour faire le tour des chantiers. À
présent que les fournitures étaient enfin arrivées, il voulait s’assurer que
rien n’empêcherait les ouvriers de travailler promptement.
    « Des voleurs, vous
dites ? s’étonna Falkes lorsque les charretiers lui eurent expliqué la
fâcheuse situation. Combien ?
    — Difficile à dire, mon
seigneur, répondit le conducteur. Personne ne les a vus.
    — Personne n’a rien vu ?
    — Non, mon seigneur. Nous
venons à peine de découvrir le vol. Il a dû avoir lieu pendant la nuit.
    — Et les enclos à bétail ne
sont pas gardés, je suppose ?
    — Non, mon seigneur.
    — Et pourquoi ça ?
    — Personne ne vole de bœufs,
mon seigneur.
    — Je crois, rétorqua le comte,
que vous découvrirez que si. Les Gallois sont prêts à voler tout ce sur
quoi ils peuvent mettre la main.
    — Il le semblerait

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