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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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bien.
    — Effectivement, répondit
vivement le comte. Retrouvez-les, ou bien repartez sans eux.
    — Nous n’osons pas, dit le
charretier.
    — Pourquoi donc ? Les
chariots sont vides, fit remarquer Falkes. Vous pourrez en trouver d’autres à
Lundein.
    — Mon seigneur, reprit
gravement le conducteur, de bons attelages sont aussi rares que des cheveux
d’oiseau. Impossible d’en trouver un seul à vendre entre ici et Paris.
    — Et quand bien même, gronda
le comte, que voulez-vous que j’y fasse ?
    — Nous pensions,
pardonnez-moi, sire, que sa seigneurie pourrait nous prêter quelques soldats
pour retrouver les voleurs, mon seigneur. »
    Falkes sentit la commissure de ses
lèvres frémir d’impuissance. D’abord, les chevaux, et maintenant cela. Était-ce
vraiment si difficile d’empêcher des animaux de s’égarer ? « Vous
voulez que mes hommes partent à la recherche de bœufs ?
    — Cinq ou six soldats
devraient suffire. » Voyant le comte hésiter, le charretier ajouta :
« Plus tôt nous retrouverons les bêtes manquantes, plus tôt nous pourrons
repartir chercher de nouvelles fournitures pour les maçons. » Comme le
comte ne parvenait pas à lui répondre, il poursuivit : « Maintenant
que la belle saison a commencé, le baron n’appréciera guère le moindre
retard. » Et porta l’estocade : « Sans compter les travailleurs
qui vont réclamer leur paie. »
    Le comte Falkes considéra les
chariots vides, puis les conducteurs désœuvrés. « D’accord, d’accord, vous
m’avez convaincu. Apprêtez vos chariots et préparez-vous à partir. Nous allons
retrouver les bêtes volées. Les bœufs ne vont pas vite, ils n’ont pas pu aller
bien loin.
    — Vous dites vrai, mon
seigneur. » Le conducteur se hâta de disparaître avant que le comte ne
change d’avis.
    Se tournant vers les soldats qui
l’avaient accompagné jusqu’au site, de Braose appela le chevalier le plus
proche de lui. « Guiscard ! venez ici, nous avons un problème. »
    Le chevalier rejoignit son seigneur
et écouta attentivement ses instructions. « Considérez la question réglée,
répondit-il. Et les voleurs, sire ? Que devons-nous faire d’eux ?
    — Ces terres sont désormais
régies par la Coutume des Marches. Vous savez ce qu’elle réserve aux voleurs,
n’est-ce pas ? »
    Un petit sourire naquit sur le
visage sans rides du guerrier. « Oui, je crois m’en souvenir.
    — Eh bien n’hésitez pas,
ordonna le comte. Ne faites preuve d’aucune pitié. »
    Le chevalier baissa la tête en
signe d’acquiescement, puis fit demi-tour et s’en fut. Il n’avait fait que
quelques pas quand le comte le rappela : « À la réflexion, Guiscard,
gardez-en un ou deux en vie, et ramenez-les moi. Nous les écartèlerons sur la
nouvelle grand-place histoire que leur mort bien méritée serve d’exemple à
quiconque aurait l’audace de voler le baron de Braose.
    — À vos ordres, sire. »
Le chevalier monta en selle et héla trois soldats.
    « Et hâtez-vous, leur cria le
comte alors qu’ils s’éloignaient. Les chariots doivent repartir sans
délai. »

CHAPITRE 32
    La journée n’aurait pu passer assez
vite aux yeux de Mérian. Son impatience était telle qu’elle en oublia même de
reprocher à sa mère de s’ingérer dans ses affaires et aux Ffreincs de tout
simplement exister, pour se perdre dans d’angoissantes questions
vestimentaires. Elle demeurait debout devant son lit, à contempler de plus en
plus dépitée sa robe étalée sur le matelas. Pourquoi, oh, pourquoi avait-elle
choisi celle-là ? Qu’est-ce qui lui avait pris ?
    Autant elle détestait l’idée de
frayer avec la noblesse ffreinc, autant elle refusait de leur donner la
satisfaction de l’écarter en raison de ses rustres origines bretonnes. Quand le
moment fut venu de s’habiller pour le festin, elle s’était mise dans un tel
état de nerf qu’elle avait l’impression qu’on avait ouvert une cage à moineaux
dans ses entrailles, et que les pauvres oiseaux cherchaient désespérément à
s’échapper.
    Faisant de son mieux pour ne pas
perdre sa fragile contenance, elle se força à se laver soigneusement dans la
petite bassine d’eau fraîche. Elle enfila une chemise propre en coûteux lin
blanchi et laissa sa mère brosser ses cheveux jusqu’à ce qu’ils resplendissent.
Puis elle rassembla ses longues boucles sombres en une unique tresse épaisse
ornée à son extrémité d’un fermoir en

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