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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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d’autres sources
de protection et de recours. Ce qui, se disait Neufmarché, créait autant de
problèmes que de chance pour les seigneurs de haut rang tels que lui, dont
l’influence et les intérêts rivalisaient avec ceux du roi. S’il savait rester
prudent et vigilant, il pourrait profiter de la plupart des possibilités qui se
présenteraient à lui.
    Il se félicitait des multiples
occasions qu’il avait déjà saisies à ce jour quand l’un des écuyers qui
œuvraient comme sentinelles du camp fit son apparition devant le rabat de la
tente. Il hésitait manifestement à déranger Neufmarché. « Oui ? De
quoi s’agit-il ?
    — Quelqu’un demande audience,
sire.
    — Je ne reçois plus de
requérants aujourd’hui, répondit le baron. Dites-leur qu’ils arrivent trop
tard. »
    Il y eut un court silence, puis un
léger toussotement devant l’entrée de la tente.
    « Quoi encore ? Vous
n’avez pas entendu ce que j’ai dit ? Le conseil est terminé.
    — Je le leur ai dit, sire,
répondit l’écuyer. Mais ils insistent.
    — Vraiment ? » hurla
le baron. Après avoir bondi de son fauteuil, il se rendit à pas lourds jusqu’à
l’entrée de la tente et tira le rabat. « Je me repose, idiot*  ! »
    L’écuyer battit en retraite et
faillit percuter dans le mouvement les deux étrangers derrière lui, des
Gallois, à en juger par leur apparence : un jeune, mince et sinistre, avec
une cicatrice le long de sa joue, et un plus vieux, gras et aux jambes arquées,
qui malgré sa tonsure à moitié repoussée ressemblait à un genre de prêtre. Tous
deux étaient couverts de poussière et puaient le cheval.
    « Eh bien ? s’enquit le
baron en toisant les étrangers qui avaient troublé son repos. De quoi
s’agit-il ? Parlez !
    —  Pax vobiscum, dit le
prêtre grassouillet. Nous sommes venus vous parler d’un sujet dont nous pensons
qu’il vous intéressera au plus haut point.
    — La seule chose qui
m’intéresse à l’heure qu’il est, gronda le baron, c’est de boire une coupe de
vin confortablement installé dans mon fauteuil, ce à quoi j’étais occupé avant
votre inconvenante interruption.
    — William de Braose »,
articula simplement le plus jeune.
    Neufmarché lui décocha un regard
chargé de mépris.
    « Qu’est-ce qu’il vient faire
là ?
    — Son étoile monte au
firmament de la cour royale tandis que la vôtre descend. » La cicatrice du
jeune homme transforma son sourire en une grimace féroce. « Je me suis dit
que pareille humiliation devait empêcher de dormir un homme tel que vous. Ai-je
tort ?
    — Espèce de fripon
effronté ! cracha Neufmarché en s’avançant brusquement. Qui êtes-vous pour
me parler ainsi ? »
    Sans même sourciller, l’étranger
lui répondit avec une assurance tranquille : « Je suis l’homme qui
vous offre un moyen de changer votre triste sort. »
    Le baron Neufmarché succomba à sa
propre curiosité. « Venez avec moi. Je vais écouter ce que vous avez à me
dire. » Après avoir repoussé le rabat de la tente, il invita les étrangers
à entrer et congédia l’écuyer. « Je vous aurais bien dit de vous asseoir,
dit-il en retournant à son fauteuil, mais je doute que vous restiez ici assez
longtemps pour que ça en vaille la peine. Car je vous avertis, à l’instant même
où votre discours aura cessé de m’intéresser, je vous ferai rosser et expulser
du campement.
    — Comme il vous plaira »,
répliqua le jeune homme.
    Le baron se saisit à nouveau de sa coupe.
« Je vous laisse le temps d’avoir vidé ceci. » Il but une longue
gorgée, puis ajouta : « Le temps passe. Je me dépêcherais à votre
place.
    — De Braose est un tyran,
commença l’étranger, qui ne se soucie ni des terres qu’il a conquises ni des
gens sous son autorité. La plupart d’entre eux ont fui, et il a forcé ceux qui
sont restés à travailler pour lui au détriment de leurs propres exploitations.
Si on les laissait retourner dans leurs foyers, pour travailler la terre et
garder leurs troupeaux, la prospérité de l’Elfael dépasserait de loin celle de
tous les autres cantrefs. Il suffirait de quelqu’un capable de guider la
volonté de ses habitants, quelqu’un que les Cymry suivraient, qui pourrait les
convaincre de s’en remettre à vous. »
    Le baron sirota son vin de plus
belle, plus lentement cette fois. Il considérait ce qu’il avait entendu.
« Vous pourriez faire ça ?
    — Je le

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