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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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en coûte de mentir à Bran ap Brychan.
    — Pour l’amour de Dieu, Bran,
il te suffisait simplement de ravaler ta fierté, et tu aurais pu récupérer
l’Elfael pour deux mille marks.
    — Hier, c’était six cents, et
aujourd’hui deux mille, cracha Bran. Ils nous en demanderont dix mille, et
vingt le lendemain ! Ce sera toujours plus, Tuck. Il n’y a pas assez
d’agent dans toute l’Angleterre pour les satisfaire. Ils ne nous rendront
jamais l’Elfael.
    — Plus maintenant, le rembarra
Tuck. On peut dire que tu y as veillé, pas vrai ? »
    Bran détourna les yeux du prêtre
grassouillet.
    Iwan et Siarles, qui menaient les
chevaux de bât, les rejoignirent. « Sire, dit Iwan, qu’allons-nous faire
maintenant ? Et l’argent ?
    — Que veux-tu que je te réponde ?
soupira Bran sans quitter l’horizon lointain des yeux. Je n’en ai pas la
moindre idée. J’ai pris tous les risques pour y arriver, comme vous tous, mais
nous avons échoué. J’ai échoué. Je n’ai plus rien à vous proposer.
    — Mais tu finiras bien par trouver
quelque chose, intervint Siarles. Tu es doué pour ça.
    — Oui, et il vaudrait mieux
que tu trouves vite, fit remarquer frère Tuck. Après ce qui s’est passé
aujourd’hui, les Ffreincs vont vite se mettre en chasse. Nous ne pouvons rester
ici en plein milieu de la route. Que comptes-tu faire ? »
    Ne comprends-tu pas ? songeait
Bran. Nous avons essayé, et nous avons échoué. C’est fini. Terminé. Les
Ffreincs règnent sur nous à présent, et ils sont trop puissants. Il ne nous
reste plus qu’une chose à faire : prendre l’argent et le distribuer à
notre peuple. Ils pourront s’en servir pour recommencer leur vie quelque part.
Quant à moi, j’irai à Gwynedd essayer d’oublier l’Elfael.
    « Bran ? » murmura
Iwan. Nous sommes prêts à te suivre où que tu ailles, tu le sais. Dis-nous
simplement ce que tu comptes faire. »
    Le jeune homme se tourna vers ses
amis. La détresse emplissait leurs yeux. Il se rappela les paroles
d’Angharad : qu’ils n’avaient personne d’autre sur qui compter, et nulle
part où aller. «  Tu n’es pas ton père, lui avait-elle dit. Tu
pourrais valoir beaucoup plus que lui en tant que roi, et en tant qu’homme, si
tel était ton désir.  »
    Et pourtant il en était là,
contraint de suivre les pas de son père. Quel choix avait-il ? Y avait-il
une autre voie ? Ces pensées contradictoires bouillonnèrent dans sa tête
jusqu’à ce que l’une d’elle l’emporte : il n’était pas son père.
C’était trop tard. Il pouvait toujours choisir une autre destinée.
    Seigneur, je ne peux pas les
laisser tomber. Que suis-je censé faire ?
    « À quoi penses-tu,
Bran ? demanda Aethelfrith.
    — Que l’ennemi de mon ennemi
est mon ami, répondit le jeune homme sans réfléchir.
    — Vraiment ? » Tuck
le regarda d’un air soupçonneux. « Et quel douteux ami as-tu en
tête ?
    — Neufmarché. Tu nous as bien
dit que le baron avait convoqué un conseil de ses vassaux et hommes liges…
    — Oui, mais…
    — L’endroit où ils sont
réunis, tu pourrais le trouver ?
    — Sans problème, mais…
    — Alors conduis-moi à lui.
    — Voyons, Bran, protesta Tuck,
discutons-en d’abord.
    — Les Ffreincs vont nous
pourchasser, tu l’as dit toi-même. Ils ne penseront jamais à venir nous
chercher dans le campement du baron.
    — Mais Bran, qu’avons-nous en
commun avec lui ?
    — Il n’y a aucune justice à
attendre du roi d’Angleterre, répondit Bran d’une voix cinglante. Par
conséquent, nous devons former notre pourvoi là où nous trouverons une oreille
attentive. »
    De guerre lasse, le prêtre en
appela à Iwan. « Parle-lui, Jean. J’ai fini par me prendre d’affection
pour mon splendide petit cou, et j’aimerais bien savoir pourquoi je devrais
l’offrir sur un plateau à nos ennemis.
    — Il dit vrai, Bran, approuva
le champion. Qu’avons-nous en commun avec Neufmarché ?
    Bran fit pivoter son cheval pour
s’adresser à eux. « Le roi ne manque pas une occasion de lui faire courber
l’échine. » Le soleil couchant embrasait son visage d’une lumière dorée.
« Avec de Braose et William ligués contre nous, il nous faut un allié pour
rééquilibrer la balance. » À l’intention de Tuck, il ajouta :
« Tu as dit toi-même que Neufmarché et de Braose étaient rivaux…
    — Rivaux, certes, convint
Tuck, pour se disputer le Cymru et pour mieux se

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