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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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carrefour et
attendit là jusqu’à ce qu’il entende quelqu’un approcher. Levant les yeux, il
vit un vieillard barbu boitiller dans sa direction. L’homme pliait sous le
poids des faisceaux de brindilles qu’il transportait, au point que sa barbe
blanche balayait le sol devant lui.
    La dame avait prévenu Bran qu’il
devait s’attendre à pareille visite. Aussi se leva-t-il d’un bond pour le
saluer. « Vous là-bas ! Vous avez devant vous un homme déterminé qui
souhaite vous parler.
    — Et vous avez devant vous un homme qui fut autrefois roi dans son propre pays, répondit l’homme. Un peu
de respect ne vous ferait pas de mal.
    — Mon seigneur, pardonnez-moi.
Puis-je vous parler ?
    — Venez, comme si je pouvais
vous en empêcher, répliqua le vieil homme, qui lui fit néanmoins signe
d’approcher. Quel est votre nom ?
    — Je m’appelle Bran
Bendigedig. Je suis venu libérer l’Albion du fléau qui l’assaille.
    — Dommage pour vous, dit le
vieillard courbé sous le poids des faisceaux. Nombreux sont les braves à avoir
essayé de rompre le sortilège, tous ont échoué.
    — Je ne le conteste pas, mais
je doute qu’il y ait deux hommes comme moi dans le monde entier. S’il en est
un, je n’en ai jamais entendu parler. » Bran lui raconta sa rencontre avec
la noble dame sur la grève, lui expliquant qu’il s’était promis de gagner sa
main.
    — Je gage que vous êtes un
homme courageux, peut-être même chanceux, admit le vieux noble. Mais même si
vous aviez une armée du même tonneau, vous échoueriez pareillement.
L’enchantement qui pèse sur l’Albion ne peut être rompu que par une chose, et
une seule.
    — Quelle est-elle ?
demanda Bran. Quand vous me l’aurez dite, reculez et regardez-moi faire.
    — Ce n’est point à moi de vous
le dévoiler », répliqua l’ancien seigneur.
    Pointant du doigt le chemin qui
s’enfonçait dans le bois, le vieil homme ajouta : « Descendez cette
route jusqu’à ce que vous atteigniez une grande forêt, puis poursuivez jusqu’à
la clairière qui se trouve en son centre. Vous la reconnaîtrez au tumulus érigé
en plein milieu. Au cœur du tumulus, vous trouverez une pierre levée au pied de
laquelle coule une fontaine. Il y a auprès de celle-ci un bloc de marbre blanc,
sur lequel est posée une coupe d’argent attachée par une chaîne de sorte qu’on
ne puisse la voler. Plongez la coupe dans la fontaine et aspergez d’eau le bloc
de marbre. Puis écartez-vous et attendez. Soyez patient, et ce que vous devez
faire vous sera révélé. »
    Bran remercia le vieil homme et
poursuivit son voyage le long du sentier forestier. Très vite, il commença à
voir les signes de dévastation dont la noble dame lui avait parlé : des
maisons brûlées, des champs piétinés, des collines rasées, des rivières
détournées de leur cours naturel, des arbres entiers déracinés, renversés et
replantés à l’envers. Des cadavres d’animaux mutilés gisaient partout sur le
sol, leurs membres arrachés, leur corps mis en pièces. Plus loin à l’est, un
grand feu ravageait des andains aux pieds de hautes collines boisées, la fumée
voilant le soleil et noircissant le ciel.
    Bran contemplait cette épouvantable
destruction. Qui a pu faire une chose pareille ? Son cœur se
serrait de colère et de chagrin pour ces terres en ruine.
    Il reprit sa route, marchant dans
un paysage tellement désolé qu’il sentit des larmes lui monter aux yeux à la
simple pensée de ce qui avait été si cruellement détruit. Au bout de deux
jours, il parvint à la clairière au centre de la forêt. Le vieil homme avait
dit vrai : un énorme tumulus s’y élevait, surmonté d’une haute pierre
levée. Bran gravit le tumulus et s’arrêta devant la pierre. À ses pieds
s’écoulait le flot clair d’une fontaine jouxtant un bloc de marbre sur lequel
reposait une coupe d’argent attachée par une chaîne épaisse. Il s’agenouilla
pour remplir la coupe puis répandit l’eau sur la pierre blafarde.
    Aussitôt retentit un grondement de
tonnerre assez fort pour faire trembler le sol. Le vent se mit à souffler avec
une fureur peu commune, et de la grêle commença à tomber du ciel. Si violemment
que Bran craignit qu’elle ne traverse sa peau et ses chairs et n’aille fêler
jusqu’à ses os. Se cramponnant à la pierre levée, il se couvrit la tête de ses
bras pour supporter l’assaut du mieux qu’il le pourrait.
    Bien vite, la grêle et

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