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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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Sur le chantier, il s’arrange pour être de garde auprès d’eux. Quand il est sûr de n’être pas vu par les autres S. S., dont il se méfie, il s’avance un peu, fait un trou dans la terre avec son talon et le rebouche de la même manière après y avoir laissé tomber des biscuits de chien. Peu après, un ou plusieurs Français font mine de travailler à cet endroit et récupèrent les biscuits qui sont partagés, grignotés et sucés le soir au lit, bien qu’ils soient peu appétissants et durs comme des os.
    Fin février, début mars, les avions russes apparaissent de plus en plus fréquemment, toujours à basse altitude. Des tranchées sont creusées dans le camp. Les déportés s’y jettent quand la première attaque aérienne est déclenchée sur Furstenwalde. C’est terrifiant. Le casernement des S. S., à une centaine de mètres, est rasé. À deux cents mètres, le poste de D. C. A. est atteint de plein fouet par une bombe qui tue tous les servants. Aux alentours, les dépôts de munitions sautent les uns après les autres. Le seul endroit où aucune bombe ne tombe, où aucune balle n’est tirée, est le quadrilatère du kommando de Bad-Saarow que, dès le début de l’attaque, des avions soviétiques ont délimité avec quatre fusées blanches. Le lendemain, la majorité du kommando est emmenée en camions pour déblayer les rues de Furstenwalde.
    Début avril, les déportés de Bad-Saarow réintègrent Sachsenhausen. Ils défilent devant le corps d’un jeune Russe pendu la veille au soir au bouleau se trouvant à l’entrée du kommando. Il a tenté de s’évader.
    Seuls, une trentaine de détenus restent sur place pour terminer des travaux urgents. Robert Baur et Honoré Molinari sont du nombre. Ils ont l’occasion de pénétrer dans le Bünker du Fuchsbau, de découvrir ses installations électriques et téléphoniques. Robert Baur va même travailler un jour dans une villa en cours d’achèvement, près du lac de Bad-Saarow. Elle appartient au général S. S. Sepp Dietrich, qu’il aperçoit le soir, en tenue d’apparat, venu visiter les lieux comme si de rien n’était.
    Mais les Soviétiques se rapprochent. À la mi-avril, la dernière colonne de détenus quitte le kommando de Bad-Saarow. Plusieurs jours de marche folle ; un voyage dans le S. Bahn (métro aérien) jusqu’à la station de Köpenick, bombardée, une traversée de Berlin sous un déluge de feu : Baur, Molinari et les derniers rescapés de Bad-Saarow ne pénètrent sur la place d’appel d’Oranienburg-Sachsenhausen le 21 avril au soir que pour en repartir aussitôt avec les autres évacués, pour la « Marche de la mort » .
     
     
KUSTRIN ET SES FRANÇAIS
    Kustrin est l’un des rares petits camps-annexes d’Oranienburg-Sachsenhausen où la prédominance numérique des Français est constante tout au long de ses dix-huit mois d’existence.
    Située à soixante-dix kilomètres à l’est de Berlin, au confluent de la Wartha et de l’Oder, la ville de Kustrin est le lieu d’implantation de la Zelltoolle Zellulose Werk, une gigantesque fabrique de pâte à papier et de dérivés de la cellulose. Le régime hitlérien en fait une usine-prison sous le signe des barbelés. Barbelés sur le mur d’entrée, barbelés pour la clôture intérieure qui ceinture un rectangle de plusieurs dizaines d’hectares de terrain sablonneux, barbelés encore à l’écart des installations industrielles et des stocks de résineux pour isoler les uns des autres les baraquements où logent les prisonniers de guerre français d’un kommando disciplinaire et les déportés d’Oranienburg-Sachsenhausen qui arrivent en mai 1943. Une main-d’œuvre aussi hétéroclite qu’abondante vient de l’extérieur : prisonniers de guerre russes, prisonniers de guerre français du Stalag III A, civils des diverses nations envahies par la Wehrmacht.
    Dès la mi-mai, un détachement précurseur débarque de Sachsenhausen. Il comprend une trentaine de Français appartenant au convoi des quelque mille déportés partis de Compiègne le 28 avril 1943 et immatriculés dans la série des « 64 000 » et « 65 000 ».
    Parce qu’il parle l’allemand, Marcel Caramella, n° 64 458, cumule dans cet avant-kommando de Kustrin les fonctions de Dolmetscher-Vorarbeiter (interprète-contremaître) ce qui n’est ni facile ni reposant :
    « Nous trouvons quelques baraquements désaffectés, entourés de barbelés et de quatre miradors.

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