Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
Vom Netzwerk:
groupe et l’astreint à la “pelote”, quel que soit le temps, dans la boue, dans la neige, sur la terre gelée. En invoquant de prétendues mauvaises odeurs, il fait enlever les fenêtres des dortoirs… pour aérer ! Nous n’arrivons plus à nous réchauffer.
    « Nous avons cependant un réveil en musique. Tous les matins, un privilégié passe entre les lits en jouant Alter Kameraden à l’accordéon. Deux minutes après, le chef de block surgit avec son gummi qui s’abat sur les hommes encore au lit :
    « Dans la seconde quinzaine de janvier 1945, nous allons toujours au travail et voyons avec plaisir des services de la Gestapo de Berlin, repliés dans la forêt, brûler leurs archives.
    « Le 1 er  février, nous évacuons le camp. Une partie du chemin se fait à pied en tirant des traîneaux, le reste en train jusqu’au grand kommando Heinkel, d’où nous repartons pour le camp de Flossenburg. »
    Et à Kustrin, que se passe-t-il ? Henri Le Helloco note : « Pour ceux qui sont restés après le départ des quarante du 1 er  octobre, le travail continue à l’usine et sur les chantiers. On installe l’électricité, les moteurs, les canalisations, la ventilation dans des ateliers promis à un avenir plus qu’incertain. Les contrôles se relâchent, le sabotage s’accroît. Le canon se rapproche à l’est. Les Russes, dit-on, ne sont qu’à quelques kilomètres. »
    Dans les derniers jours de janvier 1945, les S. S. donnent l’ordre de construire des traîneaux. Plus de vingt sont fabriqués et, le 29 janvier, les déportés s’y attellent et quittent Kustrin.
    Henri Le Helloco, Henri Falkowitz, Guy Lallier et tous les autres font route ensemble, dans la neige et le froid :
    « Nous traversons le pont sur l’Oder que des soldats allemands du génie sont en train de miner. C’est un ouvrage stratégique important qu’empruntent la route et la voie ferrée.
    « À peine l’avons-nous franchi qu’une série d’explosions nous fait retourner la tête. Le pont saute, retardant ceux dont nous attendons notre libération.
    « Seize heures de marche, toujours dans la neige, nous conduisent à Briesen, autre kommando d’Oranienburg-Sachsenhausen, à mi-chemin entre Francfort-sur-l’Oder et Fürstenwalde.
    « Nous y restons quatre jours. Après quoi, notre groupe se disloque. Les uns retournent à Sachsenhausen, d’autres sont dirigés sur Buchenwald, Bergen-Belsen, Bremen-Farge, Neuengamme. La plupart n’en reviendront pas. »
     
     
LES ITINÉRANTS DES BAUBRIGADEN
    Les Baubrigaden sont des kommandos spéciaux itinérants que les S. S. forment, principalement à partir de décembre 1944, avec des détenus des grands camps de concentration. Sachsenhausen fournit pour son compte cinq Baubrigaden de cinq cents à huit cents hommes chacune. Ces kommandos mobiles, qui se déplacent le plus souvent en trains-dortoirs, sont employés pour l’essentiel, à l’arrière du front Ouest, à réparer les voies ferrées constamment bombardées par l’aviation alliée. Mais, auparavant, certaines équipes de la Baubrigade n° V formée de déportés de Sachsenhausen et de Buchenwald ont participé, en France même, à l’aménagement de rampes de lancement de V2 et de V3 dans le Nord et le Pas-de-Calais et à l’installation d’une grande base souterraine dans les carrières de Taverny, près de Paris, là où s’abritera, à partir des années 1960, l’état-major de la force nucléaire française.
    À la fin de décembre 1944, quand Von Manteuffel engage la bataille des Ardennes contre la I re et la II e  armées américaines et que les lignes de la Reichsbahn prennent une importance primordiale, Maurice Bonjour est incorporé dans la Baubrigade n° XII. Il est raflé un soir au grand camp, du côté des cuisines, alors qu’il rentre au block 16, le sien. Cinq cents détenus en tout sont pris au piège des S. S. et passent la nuit dans le bâtiment des douches. Avec Maurice Bonjour, les Français sont rares ; parmi eux se trouve Raymond Ammar, l’avocat de Georges Mandel.
    Rassemblés très tôt sur la place d’appel de Sachsenhausen, les raflés sont embarqués en gare d’Oranienburg dans un train dont la composition les intrigue, sans leur donner de renseignement sur leur destination, gardée secrète. Des plates-formes chargées de matériel de terrassement sont accrochées à des wagons de marchandises français transformés en baraques-prisons. Vingt-quatre à

Weitere Kostenlose Bücher