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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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travaux et provoque d’énormes besoins d’aménagement. Loritz en supervise la réalisation et flaire les possibilités qui s’offrent à lui. Tout lui est bon pour s’enrichir : vols, pots-de-vin, commerces en tous genres. Pour ses détournements, il fait aménager une baraque qui regorge de pièces d’étoffe, de meubles de style, de tapis, d’objets d’art, d’appareils d’optique. Dans une salle de l’abri anti-aérien sont stockées de grandes quantités de vins français. Dans une pièce de l’atelier du camp, spécialement condamnée, sont entreposés de l’or, des bijoux. Six cents détenus travaillent pour lui dans ce que l’on appelle les « usines Loritz » à la confection de meubles, pièces de ferronnerie, canots, bateaux à voile, etc., avec lesquels il arrose la haute volée S. S. dont la protection lui est précieuse. Avec les moyens dont il dispose, il se fait aménager une propriété splendide près du lac Wolfgangsee et c’est l’herbe de ses prés, séchée et empaquetée, qu’il fait vendre comme « thé » à la cantine des détenus ! Tout cela jusqu’en novembre 1942, date à laquelle il est expédié en Norvège dans des conditions qui s’apparentent à une disgrâce, mais bien légère.
     
     
ESCLAVES-SAVANTS, ESCLAVES-SOLDATS
    Les sous-hommes des camps de concentration retrouvent quelque valeur aux yeux des S. S. dans certains cas : si leurs connaissances scientifiques et techniques ou si leurs aptitudes et leur formation militaire peuvent être utilisées dans l’effort de guerre nazi.
    Les hitlériens, qui ont assassiné ou contraint à l’exil avant 1939 tant de savants allemands accusés d’être juifs, communistes, progressistes, décadents, sont maintenant à la recherche des cerveaux qui leur manquent. S’ils les découvrent parmi les hommes qu’ils mettent au ban de la société, ils se soucient peu, alors, d’être en contradiction avec les théories racistes et élitistes du régime.
    À son arrivée à Sachsenhausen dans le convoi de janvier 1943, le chimiste Pierre Petitcolas, de Rouen, est l’objet de sollicitations, de pressions, pour se mettre au service de l’ennemi. Directeur à Oissel du laboratoire de recherche des usines Kuhlmann, c’est un spécialiste mondialement connu des fibres artificielles. Patriote et antifasciste intransigeant, il refuse et, avec ses camarades de laboratoire Antoine Le Beurrier et René Roë, il partage le sort commun des Français.
    À part une exception, le traître Roumi livrant aux ingénieurs de Heinkel les secrets d’un lance-bombe français, les S. S. ne pourront guère se vanter de la « Kollaboration » des savants, chercheurs et techniciens. Aussi en décembre 1944 prennent-ils des mesures draconiennes pour constituer à Oranienburg-Sachsenhausen la mathematische Abteilung (section mathématique), qui sera le seul kommando « de matière grise » dans l’histoire des camps.
    Sous la direction de l’officier S. S. Boseck, diplômé de mathématique, sont regroupés une vingtaine de déportés de Sachsenhausen et de Buchenwald eux-mêmes mathématiciens experts en calculs complexes. Ces esclaves-savants sont attelés à résoudre des problèmes de résistance de matériaux, d’aérodynamisme, de pressions dont on peut penser qu’ils font partie de programmes plus vastes concernant les fusées, l’atome. Des ressortissants de diverses nationalités, plusieurs juifs, travaillent dans ce kommando où le secret est de rigueur. Quelques Français y sont enrôlés, comme l’amiral Jozan : « Avec mon camarade le général Chapuis, j’y fais la connaissance de l’ancien directeur de l’École normale supérieure, Georges Bruhat, frère du professeur de physique que j’avais eu au lycée. J’y fais la connaissance d’Anton Gomez, un très grand mathématicien dont je retrouverai le frère au Portugal quelques années après. J’y fais la connaissance également d’un mathématicien russe, un Arménien du nom de Thor Marian, une individualité tout à fait remarquable, qui fera avec nous la marche de l’évacuation jusqu’à Schwerin… » S’y trouvent aussi l’amiral Crosnier et l’ingénieur rouennais Couture.
    Mais ces savants en mauvaise condition physique (Gomez, tuberculeux, entrera au Revier  ; Bruhat, atteint de pleurésie, ne tardera pas à succomber) sont peu pressés de répondre aux besoins des équipes scientifiques du III° Reich, de plus en plus bousculées

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