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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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personnalisés, pour le brutal Hauptvorarbeiter, pour le Lagerältester. Tout le monde en veut jusqu’aux Vorarbeiter des kolonnen. Et puis il y a les jouets que je décore pour le civil du Kontrol, pour ses gosses… et son petit commerce ! »
    Le bouillant Dacquois André Darnaudet marque la vie de ce hall de sa forte personnalité. À l’automne 1944, quand les « verts » reprennent l’administration du camp, que les rations s’amenuisent, il se propose comme volontaire aux responsables clandestins pour intervenir auprès du commandant du camp. La démarche est risquée, mais décidée. André Darnaudet s’en va hardiment, devant ses camarades, présenter le contenu de sa gamelle au Lagerführer. Tout le monde tremble pour lui mais il n’est pas puni et sa protestation a un certain retentissement. Vers la même époque, Marcel Stiquel, qui a quitté le hall 5, vient travailler au 3 dans sa kolonne : « Notre Vorarbeiter, un Polonais nommé Josef est brutal avec les jeunes Russes. Un jour, Darnaudet n’y tient plus quand il voit la brute s’acharner sur un de ces jeunes sans défense. Le Vorarbeiter s’attaque alors à Darnaudet qui, saisissant le grattoir de Louis Chaput, lui en porte un coup. Le souffle coupé autant par la violence du coup que par l’audace du Français, Josef court faire un rapport au S. S. lequel passe une danse sérieuse à notre camarade. Mais, à partir de ce jour-là, le Vorarbeiter se calme et nos rapports avec les Russes s’améliorent. »
    Au hall 4, André Augeray est tout seul dans une carlingue avec deux Russes : « Nous essayons de parler, impossible de se comprendre. Je note que l’un travaille tandis que l’autre dort au fond de la cabine. Je leur fais comprendre par signes que je suis d’accord avec cette excellente méthode d’économiser nos forces. L’entente est scellée et les journées s’écoulent… L’un de nous tapote et surveille, les deux autres se reposent. »
    René Rocheteau et Petrus Rideau sont à la soute à bombes, qui souffre de leurs soins malintentionnés : « Nos deux matricules sont relevés par un ingénieur… Nous sommes confrontés ainsi que d’autres détenus avec notre travail, en présence de techniciens civils. Plusieurs d’entre eux, soupçonneux, contrôlent journellement ce que nous faisons. Ils passent en vociférant et en nous rudoyant. Rien à faire, le mystère reste entier… pour eux. Croyant à un défaut, la direction fait démonter certains gabarits de la chaîne qui ne sont remontés que plusieurs semaines après. Mais rien ne change, le 177 avale toujours mal ses bombes… Les menaces se précisent contre nous… Nous serons tirés d’affaire par le bombardement d’avril 1944. »
     
     
COURS DIRECTORIAL DE SABOTAGE
    Dans tous les halls, les gabarits de montage et d’assemblage tiennent une grande place. C’est là que des interventions déterminantes peuvent être faites pour compromettre la suite des opérations, ce qui se produit particulièrement au hall 5, celui des ailes.
    Gaston Bernard y fait tous les métiers : « Je commence par être riveur sur les petits longerons arrière des ailes. Les rivets d’alu, conservés dans un meuble réfrigéré, sont inutilisables deux heures après en être sortis. Nous en mettons toujours de côté pour les utiliser après le temps toléré. Souvent les gabarits sont faussés et les trous d’assemblage des différentes pièces ne correspondent pas. Ce qui oblige à faire d’autre trous, parfois dans des aciers de blindage très durs. Nous forçons les rivets pour que les vibrations en vol les cisaillent.
    « Après un séjour au grand camp pour une blessure, je reviens et suis affecté comme électricien. Je passe des fils dans des tubes et je branche l’antenne radio, souvent seul avec Joseph Baceo qui retouche au minium la peinture des rivets que le contrôleur a fait changer. Je m’arrange pour scier légèrement les tubes d’alu alimentant les pompes de commande des organes de l’aile et Joseph les mastique avec un peu de peinture dessus. Chaque jour nous brisons une ampoule de la baladeuse qui nous éclaire à l’intérieur des ailes où nous devons engager le torse pour travailler… Nous forçons les forets et tarauds, mais avec prudence, car nous sommes avertis que nous devrons répondre de ce matériel rare.
    « L’inconscience des S. S. et des civils est grande ! Une photo est placardée dans le hall. Elle montre un 177

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