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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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connues et transmises au fur et à mesure au comité international par les camarades restés à la Schreibstube, à la politische Abteilung, ou encore infiltrés dans les services administratifs du camp, traduisent une volonté des S. S. d’aboutir, le cas échéant, à une liquidation totale des détenus.
    Autre mesure menaçante, le regroupement maximum à Sachso des effectifs répartis dans les kommandos extérieurs se fait d’une façon sélective. Il n’y a guère que Falkensee à n’être pas touché par cette reconcentration. Ainsi, en janvier 1945, en deux jours, tous les suspects de Heinkel, appelés par numéro, sont mutés au grand camp. Léon Depollier et Charles Désirat sont du nombre et renforceront dès lors l’équipe Bagard-Labeyrie.
    Chacun sent que l’échéance se rapproche, mais comment se déroulera le dernier face à face des S. S. et des détenus ? L’organisation militaire clandestine est vivante et combative mais son armement est dérisoire. Pourtant, dès 1941, les politiques allemands observent que les Français (à l’époque, c’est le groupe des mineurs et quelques isolés, tel Saint-Giron) « fabriquent de longs poignards en vue d’une défense de masse ». Le peu d’armement sérieux, au grand camp, est entre les mains des Allemands et des Soviétiques. Rudi Wunderlich, avant son évasion, réussit à cacher dans les bidons de soupe vides revenant aux cuisines huit automatiques Mauser, trois cents cartouches et une vingtaine de grenades provenant du magasin de la garde personnelle de Hitler. De son côté, Pierre Rolland-Lévy, affecté au secrétariat d’un chef S. S. de cette même garde du Führer, propose à la direction française d’ « organiser » le mauser de ce S. S. et de l’introduire au camp. Le risque de découverte immédiate du larcin, et donc de l’identité de son auteur voué aux pires tortures, fait différer ce projet jusqu’à une situation d’urgence.
    Le comité international, parfaitement informé de la situation, a établi maintes fois le rapport des forces. Il connaît la vaillance des Français par exemple puisque au début de 1944 le jeune agent de liaison polonais Zbigniew Misiewicz note au cours d’un entretien entre le dirigeant allemand Ernst Schneller et le général soviétique Sotov : « Ils parlent maintenant de l’organisation militaire d’une révolte qui devrait particulièrement s’appuyer sur les détenus français et soviétiques, représentant le plus grand potentiel militaire. » Mais le comité ne s’illusionne pas et garde les pieds sur terre. L’ennemi, outre son armement lourd et léger, a un effectif qui dépasse dix fois la garde normale d’un camp de concentration, car c’est ici le centre de l’organisation concentrationnaire de Himmler. La formation des Totenkopf y est donc très importante. La Leibstandarte « Adolf Hitler » y a son dépôt d’effectifs et d’armement. Le dépôt d’effectifs de la division S. S. « Brandenburg » est tout proche et, à Friedenthal, sont casernés les groupes spéciaux d’intervention d’Otto Skorzeny. Sans compter de nombreux détachements de la Gestapo, du Service de sécurité du Reich, de la Feldgendarmerie. Soit, au bas mot, plus de quinze mille hommes ayant un entrainement de troupes de choc avec une longue et sinistre expérience de la répression des mouvements de résistance. À cela s’ajoute la concentration toujours plus dense des unités repliées du front de l’Est autour de Berlin pour la défense de la capitale.
    En reprenant un projet qui avait été élaboré à Heinkel, on envisage du côté français de faire évader Petitjean (Jean Szymkiewicz) pour contacter les groupes de résistants que l’on suppute parmi les prisonniers de guerre et les requis du S. T. O., fort nombreux autour de Berlin. Ce départ dépend en grande partie de l’aide des résistants allemands et de l’affectation au kommando de Lichterfelde, où les possibilités sont plus grandes. Mais les Allemands ont leurs propres projets, dont l’efficacité est évidemment meilleure, les liaisons que nous avons pu établir ayant été fortuites et étant restées vagues. Cependant, le gouvernement français d’Alger a été mis au courant de la situation dramatique des déportés français à Sachso par le colonel de Brodsky, arrêté début 1943 en Tunisie alors qu’il était chef de mission pour l’Afrique du Nord du B. C. R. A., le Bureau central de

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