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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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tire par-dessus nous. Le bruit se rapproche. Nous sommes enfin libres, tous heureux, mais il n’y a aucune exubérance dans la colonne. Nos morts sont là et l’hécatombe n’est pas finie…
    « Le surlendemain, les troupes russes traversent rapidement le village. Vingt-quatre heures plus tard, ils sont de retour. Tout est terminé : c’est le 8 mai 1945.
    « Les Russes nettoient le village de tous les gens dangereux… Je reste quelques jours avec mes grands amis, Méné l’Allemand, Anatoli le Russe et beaucoup d’autres… Nous creusons tous ensemble une dernière fosse où nous enterrons nos morts. Il faut nous quitter. C’est le déchirement après des accolades interminables. La joie n’est pas notre lot. Nous ne savons plus rire ni pleurer… »
    C’est avec six autres détenus que, dans sa colonne, Émile Bonneirat tire ou pousse la charrette à quatre roues contenant le matériel des S. S. Elle sert aussi à transporter quelque temps des malades, en particulier des déportés hongrois. Mais à l’arrière, un S. S. en side-car abat à la mitraillette ceux qui ne peuvent pas récupérer.
    Pour échapper à l’horreur, à la fatigue, Émile Bonneirat scrute toujours l’horizon, de tous côtés :
    « Un jour, nous voyons arriver un gros camion blanc. Il ralentit à notre hauteur. Un officier habillé de marron demande si nous sommes Français. Il arrête le camion, qui fait demi-tour, et il distribue des colis de la Croix-Rouge de cinq kilos. C’est, pour nous, jour de fête.
    « Nous marchons encore un peu jusqu’à un bourg où nous dormons dans une grange, guère rassurés, car nous avons appris qu’un convoi d’Ukrainiens a été peu avant brûlé vif dans un bâtiment semblable. Ne pouvant pas dormir, je suis un des premiers à m’apercevoir que les sentinelles S. S. ont disparu… Bientôt les soldats russes roulent sur lagrande toute. Le matin, nous somme » libres et nous nous installons au château de Frauenmark. »
    À mi-chemin entre Parchim et Crivitz, à trois kilomètres à l’est de la grand-route qui traverse Friedrichruhe, le château de Frauenmark est le point de ralliement de nombreux rescapés de la marche de la mort après avoir été une étape pour plusieurs colonnes emmenées par les S. S. La première a y avoir campé est sans doute celle de Lagarde, du kommando Speer. Dans la cohue des dernières heures du 1 er  mai, pour laisser le passage sur la route principale Parchim-Crivitz aux convois militaires, sa colonne a été détournée sur des chemins de campagne. Elle marche jusqu’à minuit avant de s’arrêter, mais il fait si froid qu’il est dangereux de se coucher. Les détenus aperçoivent une dernière fois Max, le « vert » qui régnait au kommando Speer. Le bandit allemand est habillé en S. S. et armé. On ne sait pour quel motif il se prend de querelle avec une sentinelle, et c’est une balle nazie qui l’abat à son tour. Après cette nuit agitée du 1 er au 2 mai, Lagarde repart vers six heures pour stopper, avec ses camarades, près du château : « Nous pouvons enfin cuire un peu de nourriture. Chose étrange, les S. S. ne réagissent même plus au pillage des silos de patates. Au matin du 3 mai, nous n’en voyons plus un seul. Nous sommes libres.
    « Le 4 mai, nous apercevons les premiers Russes. Le château est pillé. Je récupère des chaussures, car les miennes n’ont plus de semelles et je m’approprie une moto sur laquelle je pars au ravitaillement avec Hervel.
    « Le 5 mai, nous décidons de rejoindre les Américains et “réquisitionnons” pour cela un cheval et une voiture. Nous sommes quatre, mais avec Brunebarbe, Hervel, Hugonnet, je ne vais pas loin. Le 6 mai dans l’après-midi, à l’entrée de Crivitz, un soldat russe nous prend notre cheval, notre carriole, notre ravitaillement. Il nous est ordonné de rester sur place. Le 7 mai, une voiture de la Croix-Rouge est dans la ville. Elle veut bien nous prendre pour aller à l’ouest, mais le temps de courir à la maison où nous nous sommes installés et de prévenir les camarades, nous ne pouvons plus repasser au poste où veille un officier russe. Le 8 mai, nous apprenons la capitulation nazie, pendant qu’un lieutenant de “l’armée de Gaulle” est dans nos murs.
    Il nous annonce que nous pouvons aller en zone américaine à condition de nous regrouper. C’est ce que notre équipe fera le 13 mai avec une moto side-car que je réussis à

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