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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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ferroviaires à partir de Compiègne, d’autres routes « mènent au camp, parfois très particulières. C’est l’une d’elles que prennent en novembre 1942 les anciens ministres Paul Reynaud et Georges Mandel, coupables de s’être opposés à Pétain en juin 1940.
    Après la parodie du procès de la Cour de Riom, par un décret du 7 novembre 1941, Pétain place en détention dans une enceinte fortifiée, au Portalet, ces deux hommes de l’ancien gouvernement, ainsi qu’Édouard Daladier, Léon Blum et le général Gamelin. Quand les Allemands envahissent la zone libre le 11 novembre 1942, ils n’oublient pas d’investir le fort du Portalet. Avec Georges Mandel, Paul Reynaud s’interroge :
    « Mandel me dit, parlant du gouvernement de Vichy : “Osera-t-il nous livrer ?
    « — Je le crains.
    « — Ce serait sans précédent”, conclut le malheureux. »
    Dix jours plus tard, ce qui n’est déjà plus un précédent depuis longtemps pour beaucoup de prisonniers politiques français devient réalité pour Georges Mandel et Paul Reynaud. Ils sont livrés aux Allemands. Le 21 novembre 1942 ils sont emmenés du fort du Portalet au fort du Hâ, qu’ils quittent le soir même à minuit. « Pour où ? » se demande Paul Reynaud : « Une ambulance nous amène dans une caserne. Transvasement. Nous franchissons le fleuve et nous prenons la route du nord. Quelques heures plus tard, arrêt. Nouvelle prison. Je demande à un gardien allemand, d’une pâleur grand-guignolesque, aplati contre le mur : “Où sommes-nous ?” La réponse est : “Je ne sais pas.” Ce sera désormais l’éternelle réponse à toutes mes questions. Le surlendemain, vers une heure du matin, nous partons dans un wagon réservé, aux stores baissés. À la fin de la matinée, nous arrivons en gare d’Austerlitz. Sera-ce le quartier politique de la Santé ? Mais nous contournons Paris, en direction de l’est. Décidément, c’est l’Allemagne.
    « Mandel, emmitouflé dans sa fourrure, est à l’autre bout du wagon. À Vitry-le-François, l’un des officiers de S. S. qui nous gardent m’apporte un journal. Au milieu de la première page ce pavé : “Puisqu’il y a quelque chose de changé, ces deux messieurs du Portalet, quand les fusille-t-on ?” Descente dans une gare des environs de Berlin. Je monte dans une voiture dont les vitres latérales sont masquées. Arrêt au siège de la Gestapo, Wilhelmstrasse… À la nuit noire, je repars. Une demi-heure de route. Entrée d’un camp . Baraquements. La voiture stoppe devant un pavillon d’un étage. Un couloir central : à droite et à gauche, des portes de fer avec des judas. Je saurai plus tard que nous étions à Oranienburg, à vingt-cinq kilomètres au nord de Berlin. Le petit colonel de S. S., haut en couleurs, qui commande le camp, est là, ainsi que les hauts personnages de la Gestapo qui m’ont accompagné… »
    Les « Tunisiens » font en avion une partie du voyage vers Sachsenhausen. Ce sont des Français et quelques ressortissants anglais et espagnols qui, réfugiés en Tunisie, ont constitué des réseaux de résistance et de renseignements. Alors que le pays était encore en dehors de la zone des combats, une lutte sourde s’y livrait entre services secrets allemands et alliés pour la surveillance, à partir de Tunis et de Bizerte, du trafic maritime en Méditerranée. Mais, en novembre 1942, la guerre y devient ouverte après l’occupation de la Tunisie par les troupes allemandes pour faire pièce au débarquement anglo-américain au Maroc et en Algérie.
    Dès les premières semaines de 1943, il y a des arrestations dans les groupes, dont les missions sont de plus en plus dangereuses. En mars, tout un réseau est démantelé. Son chef, Tardy, est capturé ainsi que Félipe Noguerol, ancien officier de la marine républicaine espagnole, Bernard Méry et bien d’autres qui se retrouvent à la prison de la Casbah de Tunis avec des résistants déjà tombés comme Lucien Treiber, Maurice Bonjour, Alex Le Vernoy (dit Luntz), l’agent anglais Dick Johns et son adjoint Arthur Blackwell. Les prises sont importantes pour les nazis. Il y a des militaires comme le colonel de Brodsky, les commandants Farge, Bernard et Martin ; des industriels comme Grumbach, directeur chez Hutchinson ; des fonctionnaires des P. T. T. comme Mandereau et Richard ; des commerçants comme Taïeb ; le docteur Édouard Nataf, grand ami du docteur

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